Bordiga Amadeo

Publié le par Roger Cousin

Amadeo Bordiga (né le 13 juin 1889 à Resina (auj. Ercolano), dans la province de Naples en Campanie, Italie – mort le 23 juillet 1970 à Formia, dans la province de Latina dans le Latium) fut un dirigeant révolutionnaire et un théoricien marxiste italien du XXe siècle, et l’un des fondateurs du Parti communiste d’Italie.

Bordiga AmadeoBordiga Amadeo

Amadeo Bordiga est né le 13 juin 1889. Sa formation fut à caractère scientifique. Son père Oreste, d’origine piémontaise, fut un spécialiste d’agronomie, dont l’autorité était spécialement reconnue au sujet des problèmes agraires séculaires du Mezzogiorno italien. Son oncle paternel, Giovanni, fut mathématicien, expert en géométrie projective, enseignant à l’université de Padoue, militant du radicalisme risorgimental tardif (passionné d’art, il fonda avec d’autre la Biennale de Venise). Sa mère, Zaira degli Amadei, descendait d’une antique famille florentine, et le grand-père maternel a été conspirateur dans les luttes du Risorgimento. L’ambiance familiale fut donc fondamentale dans la formation du jeune révolutionnaire, qui sut fondre la science et l’art, comme il le déclara en 1960 à propos de l’ensemble du mouvement révolutionnaire. Bordiga fut diplômé de l’École polytechnique de Naples en 1912. Il avait déjà rencontré le mouvement socialiste au lycée, à travers son professeur de physique, et en 1910 il avait adhéré au Parti socialiste italien (PSI).

En 1918, il fonde le journal Il Soviet, organe du PSI. En 1921, il est parmi les plus fervents fondateurs du Parti communiste d'Italie (PCd'I), section italienne de la IIIe internationale (le PCd'I devient le Parti communiste italien en 1943) et en devient le principal animateur jusqu'en 1923 ; sa tendance est majoritaire dans le PCI jusqu'en 1925, date où elle est bureaucratiquement écartée par l'IC. Il lutte de 1924 à 1927 (la gauche du parti reste majoritaire malgré les menées de Zinoviev jusqu'en 1926, cf. son histoire de la Gauche communiste italienne en 4 tomes) contre la dégénérescence de l'Internationale communiste (IC) sur des positions proches de celles de Trotski et des Oppositionnels (contre la stalinisation des PC et de l'IC) ainsi que des gauches communistes allemandes notamment celles de Karl Korsch. 

Il est exclu du PCd'I en 1930 pour s'être opposé à la ligne stalinienne de l'IC. Il a toujours défendu l'idée que l'antifascisme était une arme de la bourgeoisie contre la classe ouvrière. Pour lui, la bourgeoisie qu'elle soit fasciste ou antifasciste, était toujours à combattre quelle que soit sa forme ou sa couleur politique du moment. Arrêté, il est condamné par le pouvoir de Mussolini à l'exil sur l'île d'Ustica. À son retour d'exil au début des années 1930, il cesse toute activité politique jusqu'en 1944. Il défend, durant cette période, l'idée que la bourgeoisie mène le monde à la deuxième guerre impérialiste mondiale et qu'il est nécessaire de faire un bilan des années passées pour pouvoir repartir au combat dans une période redevenue favorable à la classe ouvrière. Il rejoint le Parti communiste internationaliste d'Onorato Damen en 1949, avant de le quitter en 1952 pour fonder le Parti communiste international. Bordiga dénonce l'imposture stalinienne qui a fait selon lui de l'URSS un régime capitaliste.

Bordiga reste un marxiste orthodoxe et se reconnaît dans la position de Lénine sur la question du parti. Sa position sur les syndicats se rapproche également de la position léniniste : « (...) dès lors que le rapport numérique concret entre ses membres, ses sympathisants, et les syndiqués d'une branche donnée sera d'une certaine importance, et à condition que cette organisation n'ait pas exclu jusqu'à la dernière possibilité virtuelle et statutaire d'y mener une activité autonome de classe, le parti entreprendra d'y pénétrer et s'efforcera d'en conquérir la direction. ». Il défend l'idée de « l'invariance » du marxisme contre tous « les modernisateurs » au cours des années 1960. Amadeo Bordiga meurt en 1970.

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