Bricout Edmond

Publié le par Rodney42

Edmond Bricout est né le 8 octobre 1904 à Walincourt (Nord), où son père, Achille Bricout, exerçait la profession d'agriculteur. Très actif dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, il participe aux réseaux "Action" dans la région du Nord et termine le conflit comme capitaine de réserve. Sa conduite pendant les hostilités lui vaut d'être titulaire de nombreuses décorations : chevalier de la Légion d'honneur, cinq citations, Croix de guerre avec palmes, Rosette de la Résistance, chevalier de l'Ordre de Léopold de Belgique et Croix de guerre belge avec palmes, enfin, British military cross.

Son rôle pendant la guerre le conduit logiquement, à l'issue de celle-ci, à s'orienter vers la vie politique. Candidat UDSR aux élections cantonales de l'Aisne en septembre 1945, Edmond Bricout est adhérent "de la première heure au RPF", et en sera délégué départemental pour l'Aisne.

Sa carrière politique commence donc, très normalement, par des responsabilités locales. En octobre 1947, il est élu maire de Gouy, localité où il est lui-même établi comme agriculteur. Edmond Bricout est également élu, le 14 octobre 1951, conseiller général du canton du Catelet, puis vice-président du conseil général de l'Aisne. Edmond Bricout conduit la liste RPF dans l'Aisne aux élections législatives du 17 juin 1951. Ses engagements électoraux insistent sur l'importance de l'union de tous les Français, souhaitée "depuis quatre ans", par le général de Gaulle. Le RPF a envisagé la possibilité d'un apparentement dans l'Aisne, mais le refus de la SFIO, "se retranchant derrière les ordres (de son) congrès national", a conduit cette tentative à l'échec : "il faut changer la majorité, c'est le but de ces élections ! Il faut que la France soit gouvernée !"

Avec 45 521 voix sur 220 364 suffrages exprimés, Edmond Bricout est élu et s'inscrit au groupe RPF. Le nouveau député, très actif, est nommé membre de la Commission de l'agriculture (1951, 1953-1955) et de celle de l'intérieur (1953-1955). Il dépose un très grand nombre de textes relatifs à des problèmes locaux (sinistres dans le département de l'Aisne), à la fiscalité, à l'agriculture ou à la chasse. I1 intervient en outre très large-ment dans les discussions et, tout particulièrement, le 22 octobre 1953, sur la situation de l'agriculture et la gravité du problème social agricole : " Je souhaite que soit créé dans l'immédiat un grand ministère de l'agriculture française (...) qui, tenant compte des données logiques et assuré d'une stabilité que notre Constitution ne permet hélas ! pas, ne vienne pas, à tout instant, bouleverser les conditions économiques en trahissant ses promesses ou en les oubliant (...). Les citoyens de ce pays ont soif de confiance (...). Comment des gouvernements, assurés de ne pas durer plus de quelques mois, quelques semaines et parfois quelques jours, pourraient-ils travailler efficacement au renouveau auquel aspire le pays (...) ? Vraiment, je ne le vois pas, tant qu'il n'y aura pas eu une véritable réforme des institutions"... Edmond Bricout est en outre élu secrétaire de l'Assemblée nationale le 13 janvier 1954, puis réélu à ce poste à deux reprises les 12 janvier et 4 octobre 1955.

Il vote contre le pool charbon-acier (13 décembre 1951), pour l'ordre du jour du gouvernement Laniel à la suite du débat sur l'Indochine (27 octobre 1953) et pour la question préalable à la ratification du traité de Paris sur la CED (30 août 1954, vote équivalent au rejet du traité). Edmond Bricout s'abstient volontairement lors du scrutin du 10 décembre 1954 sur la situation le scrutin du 4 février 1955, à la suite duquel Pierre Mendès France doit démissionner. Il vote pour l'état d'urgence en Algérie (31 mars 1955) et pour sa prorogation (29 juillet 1955), mais contre la confiance à Edgar Faure (29 novembre 1955).

Le 2 janvier 1956, Edmond Bricout conduit la liste d'action civique et de progrès social, présentée dans l'Aisne par le Centre national des républicains sociaux (ex RPF). Ses engagements électoraux mettent d'abord en avant la dégradation de l'Etat, due à l'inadéquation des institutions : " Les équipes ministérielles qui se sont succédé depuis 1951 n'ont réussi pour durer qu'à ne pas gouverner (...). La moindre marche en avant provoquait une crise au sein du cabinet... " Et de conclure : "La France doit retrouver sa grandeur. Je m'y emploierai de toutes mes forces, avec la foi, la ténacité et la volonté qui m'animaient au cours des années noires de l'Occupation, alors que tout semblait perdu" . Avec 25 006 voix sur 235 744 suffrages exprimés, Edmond Bricout est réélu député de l'Aisne.

A l'Assemblée, il s'inscrit au groupe des Républicains sociaux et est à nouveau membre de la Commission de l'agriculture (1956) et de celle de l'intérieur (1956, 1957). Elu secrétaire de la Commission de l'agriculture le 10 février 1956, il est réélu à cette fonction le 4 octobre 1957 et désigné par cette Commission pour représenter (Assemblée nationale au sein de la Commission consultative des assurances sociales agricoles (7 février 1958). Au cours de cette législature, le député de l'Aisne dépose un grand nombre de textes relatifs notamment aux problèmes agricoles, et intervient, sur les mêmes sujets, dans les discussions.

Edmond Bricout vote la confiance au gouvernement Guy Mollet sur sa politique générale (25 octobre 1956), mais s'abstient le 12 juin 1957 sur le programme du gouvernement Bourgès-Maunoury. Il vote contre la ratification des traités sur la CEE et l'Euratom (9 juillet 1957), contre la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre 1957), contre la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai 1958), et contre la loi instituant l'état d'urgence sur le territoire métropolitain (16 mai 1958). Il vote en revanche pour la confiance au général de Gaulle (1er juin 1958), et pour la révision constitutionnelle. Edmond Bricout avait épousé, le 17 octobre 1934, Jeanne Legrand, née en 1910, mais ils n'eurent pas d'enfant.

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