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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Cance Louis René

Le père de René Cance, ouvrier sabotier, proche du parti radical-socialiste, quitte le Cantal en 1900 et vient travailler à Paris comme garçon de restaurant. Il y acquiert un café rue du Bac puis, en 1908, s'établit à Saint-Céré (Lot) dont il devient maire. René Cance obtient son brevet à Saint-Céré et part pour la Seine-inférieure comme instituteur suppléant. Mobilisé en août 1914 au 17e régiment d'infanterie, il participe à un refus de monter en ligne. Blessé à Verdun, fait prisonnier le 14 juillet 1918, envoyé au camp de Cassel, il travaille dans une mine de sel. II assiste à la débâcle allemande et aux événements révolutionnaires. Libéré en 1919, il adhère à l'ARAC et retrouve un poste d'instituteur dans la région havraise puis au Havre.

Secrétaire local des "Amis de l'Union soviétique", René Cance se défend d'être le représentant de l'Internationale communiste dans le port du Havre contrairement a ce qu'avait écrit Krebs, un réfugié politique allemand dans Sans Patrie ni Frontière. Il obtiendra gain de cause devant le tribunal correctionnel du Havre. Cependant, il adhère au Parti communiste le 6 février 1934 et en octobre 1934, il est candidat dans le canton de Bolbec. Membre du Bureau régional, il devient secrétaire de la section communiste du Havre lors de la création de celle-ci au moment de la constitution du Front populaire. A nouveau candidat en octobre 1937, il enlève le troisième canton du Havre au maire radical de la ville et apporte ainsi au Parti communiste son premier siège à l'Assemblée départementale de Seine-inférieure. Déchu de son mandat à la suite du pacte germano-soviétique René Cance n'est pas mobilisé à la déclaration de guerre. Placé en résidence surveillée à Goumay-en-Bray (Seine-inférieure), il obtient un poste à Evricourt (Oise) après la cessation des hostilités. Il participe alors à l'activité clandestine du Parti communiste et, révoqué de l'enseignement, il effectue des missions en Touraine, dans la Somme, à Paris, puis dans le Lot et enfin en Corrèze. Il y organise des maquis et devient secrétaire du Front national pour la "Région cinq" du Parti communiste (Dordogne, Haute-Vienne, Corrèze).

A la Libération, réintégré dans l'éducation nationale, il exerce pendant quelques mois les fonctions de secrétaire fédéral de la Seine-inférieure et, réélu Conseiller général, il conduit, dans la seconde circonscription de Seine-inférieure (Le Havre, Dieppe) la liste présentée par le Parti communiste aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante. Avec 26,8 % des suffrages exprimés, le Parti communiste arrive en tête et obtient deux des sièges à pourvoir. Il en ira de même aux élections du 2 juin 1946 où avec 29,5 % des suffrages, René Cance et son suivant de liste sont réélus. Aux deux Assemblées nationales Constituantes, juré à la Haute cour de justice et membre de la Commission des moyens de communication et des PTT, René Cance dépose deux rapports sur des opérations électorales et interroge le ministre de la reconstruction sur les associations syndicales du port du Havre.

Son travail parlementaire s'étoffe après son élection à l'Assemblée nationale le 10 novembre 1946. René Cance conduit à nouveau la liste communiste dans la seconde circonscription de Seine-inférieure et obtient 33,2 % des suffrages exprimés et deux élus. Membre des Commissions des moyens de communication et de la production industrielle (1946), puis des territoires d'outremer (1947), il siège de 1947 jusqu'à la fin de la législature à la Commission de la marine marchande et des pêches. Il dépose de nombreux rapports sur les questions entrant dans les compétences de sa commission et intervient fréquemment en séance sur le budget de la marine marchande. Elu du Havre, en tant que député et Conseiller général, et aussi comme Conseiller municipal à partir de 1947, il plaide pour la reconstruction des villes sinistrées et la réparation des dommages de guerre.

René Cance ne retrouve pas son mandat de député à la suite des élections législatives du 17 juin 1951. Les 29,8 % des suffrages qu'il réalise à la tête de la liste du Parti communiste lui donnent à nouveau l'avantage sur les autres formations en présence mais le large apparentement conclu de la SFIO aux Indépendants en passant par le MRP et les radicaux, dépasse la majorité absolue et se répartit les six sièges à pourvoir.

René Cance se consacre alors à ses mandats locaux et est réélu Conseiller général (1951) et Conseiller municipal du Havre (1953). Aux élections législatives du 2 janvier 1956, il conduit pour la cinquième fois la liste communiste qui obtient 30,9 % des suffrages et deux sièges. Membre de la Commission de la marine marchande et des pêches, le député de la Seine-inférieure ne dépose qu'une proposition de résolution et deux propositions de, loi durant la législature. Il n'intervient pas en séance, réservant l'essentiel de son activité à la ville du Havre dont il devient maire le 30 janvier 1956. Il participe néanmoins aux grands scrutins de la fin de la IVe République. Avec son parti, il vote la confiance à Guy Mollet (31 janvier 1956), les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars), contre la ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet 1957), contre le gouvernement Félix Gaillard (5 et 12 novembre 1957 et 15 avril 1958). Il s'abstient sur l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai 1958) mais vote l'état d'urgence en métropole (16 mai) puis refuse la confiance au général de Gaulle (1er juin) ainsi que les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin).

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