Dreyfus Nicole
Nicole Dreyfus, née le 26 mai 1924 à Mulhouse et décédée le 11 février 2010 à Paris, est une avocate.
Nicole Dreyfus, d'origine alsacienne et descendante de cousins du capitaine Alfred Dreyfus (1859 - 1935), est à l'âge de treize ans, envoyée par son père chez son beau-frère Manuel Bloch, à Giromagny près de Belfort, pour y poursuivre ses études, mais quand son père apprend qu'en raison de l'affaire Dreyfus, le village était couvert d'inscriptions antisémites, il l'a fait revenir aussitôt sur Mulhouse. Cinq ans après la mort de son père, en 1937, elle part avec sa mère vivre à Nice où elle est lycéenne. À l'arrivée des Allemands, elle obtient grâce au soutien de réseaux de résistants, des faux papiers pour résider à Monte-Carlo, qui n'était pas occupé, puis, en mars 1944, grâce à l'aide de cousins vivant en Suisse, elle se réfugie six mois à Genève. À la Libération, elle se lance dans des études de philosophie puis de droit, à Nice et à Aix-en-Provence. En 1946, à l'âge de 22 ans, elle prête serment et devient avocate.
Militante communiste, elle s'était très vite engagée dans de nombreux procès politiques en plaidant pour les militants algériens du Front de libération nationale Front de libération nationale algérien (FLN), à la fin des années 1950 et au début des années 1960. En 1956, elle avait notamment assuré la défense, à Alger, de deux jeunes femmes, Baya Hocine et Djhor Akrou, accusées d'actes de terrorisme, puis celle de Zohra Drif, dirigeante du pendant la bataille d'Alger, en 1957, ce qui lui vaudra d'être menacée de mort. Elle fait partie du collectif de défense du FLN de 1956, et est est connue pour sa rigueur et pour l'engagement de toute sa vie, le combat anti-colonial.
En novembre 1983, sa carrière d'avocate est marquée par un fait violent ; Lionel Cardon, qui vient de tuer un motard de la police, Claude Hochard, pour protéger sa fuite durant sa cavale (il est recherché pour les meurtres des époux Aran à Pessac en Gironde), se fait annoncer sous un faux nom à son cabinet. Il la connaissait pour lui avoir été opposé lors d'un procès où elle défendait une de ses victimes. L'avocate et Annette Kahn, journaliste du Quotidien de Paris, sont prises en otage. Elle l'empêchera de se suicider après la libération de la journaliste. Elle a signé l'appel du 31 octobre 2000 lancé par L'Humanité pour la condamnation de la torture pendant la guerre d'Algérie.