Febvay Jean Ernest

Publié le par Rodney42

Jean Febvay, né le 10 novembre 1908 à Boulogne-sur-Mer, est le fils d'un négociant en tissus. Après ses études de droit à la faculté de Paris, il s'installe comme avocat dans sa ville natale où il épouse Suzanne des Costes qui lui donne quatre enfants. Il est fait prisonnier le 21 juin 1940 et ne retrouve la France qu'en 1945.

Lorsque se fonde le RPF, animé dans le Pas-de-Calais par le beau-frère du général de Gaulle, Jacques Vendroux, Jean Febvay y adhère. Le Rassemblement remporte un grand succès aux élections municipales de 1947 où Jean Febvay est élu conseiller municipal puis maire de Boulogne, charge qu'il occupera jusqu'en 1953. Il restera conseiller municipal de Boulogne jusqu'en 1959. Sa situation professionnelle se modifie puisqu'il abandonne en 1949 son métier d'avocat pour devenir secrétaire général des Ateliers et chantiers maritimes du Boulonnais.

En 1951, la liste RPF conduite par Jacques Vendroux, avec Jean Febvay en seconde position, dénonce la division des classes et le danger communiste ; elle propose la réforme des institutions, la lutte contre l'inflation. Aucun apparentement n'ayant été conclu, la répartition des cinq sièges se fait à la proportionnelle. Le RPF fort de 57 453 voix soit 30 % obtient deux sièges, les socialistes conservent leurs deux députés avec 26 % des voix, les communistes ont un député avec 21,7 % des voix.

Les compétences du maire de Boulogne-sur-Mer le désignent pour la Commission de la marine marchande et des pêches, dont il devient secrétaire puis président. Comme de nombreux députés de la côte nord-ouest de la France, si touchée par les bombardements, il est membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1954). Il appartient enfin à la Commission des moyens de communication et du tourisme et, en tant que membre suppléant, à la Commission des immunités parlementaires (1953).

Il va s'employer pendant tous ses mandats à obtenir la construction d'un grand paquebot transatlantique indispensable au prestige de la France. Président de la Commission de la marine, il défend, contre l'avis de plusieurs députés, le maintien d'un secrétariat général au ministère de la marine tant que n'est pas créé un secrétariat d'Etat à la marine : "Les grands rois, dit-il, avaient de grands commis, et ce sont souvent les grands commis qui ont fait les grands rois". Il présente diverses observations sur les budgets de la marine marchande tendant au reclassement du personnel de l'Institut scientifique et technique des pêches et à celui des gardes maritimes. Toute restriction en volume de la pêche à la morue serait, selon lui, regrettable, encore que l'instabilité du marché interdise de l'ouvrir à tous les petits patrons. Il veille à l'aménagement de la fiscalité et à l'allègement des charges sociales, proposant que le décret du 6 octobre 1950, posant le principe du remboursement des charges sociales aux industries exportatrices, s'applique à la marine marchande dont l'activité économise des devises.

Jean Febvay vote les lois Marie et Barangé, favorables à l'enseignement privé. Il se prononce contre la CECA et la C.E.D. mais il vote les Accords de Paris. Tandis que Jacques Vendroux s'abstient dans le scrutin de confiance qui provoque la chute de Pierre Mendès France le 4 février 1955, son co-listier vote contre le président du Conseil. L'union des deux hommes est définitivement rompue aux élections de 1956 où Jean Febvay dirige une liste d'union des républicains indépendants et du RGR alors que Jacques Vendroux est à la tête d'une liste des républicains sociaux. Dans sa profession de foi, Jean Febvay dénonce l'absentéisme de son ancien co-listier, sa médiocre implantation locale et des votes communs avec les communistes, autant de raisons qui expliquent qu'il le combatte. Lui-même se dit partisan de toutes les libertés et du progrès social s'il est fondé sur la prospérité économique. Il veut maintenir les territoires d'outre-mer au sein de la nation française. Face à une SFIO en progrès qui passe de 26 % à 34,8 % des voix, la division de la droite fait échouer Jacques Vendroux mais permet à Jean Febvay d'être élu avec 15,8 % des suffrages et 33 727 voix.

A l'Assemblée, le député du Pas-de-Calais retrouve la Commission de la marine marchande et des pêches dont il est réélu président. En dehors de quelques propositions sur la gratuité des transports pour les permissionnaires d'Afrique du Nord, la création d'un fonds de garantie pour les victimes de criminels insolvables, il consacre l'essentiel de ses interventions à la marine et à la pêche, défendant à nouveau la construction du grand transatlantique. Il regrette que les subventions au comité de propagande pour le poisson aient été supprimées, car il avait été efficace pour développer une consommation utile à la santé. Jean Febvay ne vote pas la loi-cadre Bourgès-Maunoury mais apporte son soutien à la loi-cadre Gaillard. Il ne vote ni l'investiture de Pierre Pflimlin ni la révision constitutionnelle du 27 mai 1958. Il accorde sa confiance au général de Gaulle le 1er juin 1958 et vote les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle le 2 juin 1958.

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