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Goldman Emma

Goldman Emma Emma Goldman est une anarchiste russe d’origine juive née le 27 juin 1869 dans le gouvernement de Kowno, appartenant à l'Empire russe, et morte le 14 mai 1940, à Toronto. Elle est connue pour ses écrits et ses discours radicaux libertaires et féministes. Elle émigra aux États-Unis à 16 ans et fut expulsée plus tard en Russie, où elle fut témoin de certains événements de la Révolution russe. Elle passa aussi un certain nombre d’années en Europe de l'Ouest, où elle écrivit son autobiographie et d’autres travaux.

Emma Goldman est née dans une famille juive à Kowno en Lituanie où sa famille tenait une petite auberge. Durant une période de répression politique à la suite de l’assassinat d’Alexandre II, elle déménagea avec sa famille à Saint-Pétersbourg, dans la capitale, à l’âge de 13 ans. Là, à cause de la crise économique, elle fut forcée de quitter l’école pour travailler dans une usine. C’est là qu’elle sera initiée aux idées révolutionnaires ; elle obtint aussi une copie de Que faire ? de Tchernychevsky qui sema les graines de ses idées anarchistes et de son attitude indépendante.

Elle s’enfuit aux États-Unis avec une demi-sœur après avoir refusé de permettre à son père de la marier à 15 ans. La pendaison de quatre anarchistes après l’émeute de Haymarket amena la jeune Emma Goldman à rejoindre le mouvement anarchiste. À 20 ans, elle décide de devenir révolutionnaire. Elle fut mariée à un immigrant juif de Russie pendant dix mois. Le mariage ne fonctionnant pas, elle quitta son époux et partit pour New York. Ils restèrent légalement mariés et ainsi elle conserva sa citoyenneté américaine.

À New York, elle rencontra Alexandre Berkman, avec qui elle a vécu et a été la principale meneuse du mouvement anarchiste aux États-Unis à cette époque. Son soutien de la tentative d’assassinat de Berkman sur Henry Clay Frick la rendit encore plus impopulaire auprès des autorités. Berkman fut emprisonné pendant plusieurs années. Elle fut emprisonnée en 1893 au pénitencier de l'île Blackwell pour avoir publiquement encouragé des chômeurs à se révolter : « Demandez du travail, s’ils ne vous donnent pas de travail, demandez du pain, s’ils ne vous donnent ni du pain ni du travail, prenez le pain ». Cette citation est un résumé du principe d’expropriation préconisé par les anarcho-communistes comme Kropotkine. Voltairine de Cleyre donna une conférence pour la défense d’Emma Goldman (In defense of Emma Goldman) en réponse à cet emprisonnement. Pendant qu’elle purgeait sa peine d’un an d’emprisonnement, elle développa un vif intérêt pour l’éducation des enfants, ce qui devint plus tard sa principale source d’engagement.

Elle fut arrêtée, avec neuf autres personnes le 10 septembre 1901 pour participation à un complot d’assassinat contre le président William McKinley. L'un de ses partisans, Leon Czolgosz, avait tiré sur le président quelques jours plus tôt. Elle n’avait rencontré Czolgosz qu’une seule fois, brièvement et plusieurs semaines plus tôt. Elle disait à propos de lui : « Léon Czolgosz et les hommes de son espèce ne sont pas des créatures dépravées animées par de bas instincts, mais au contraire des êtres hypersensibles qui ne supportent plus le poids des contraintes sociales. C'est parce qu'ils ne peuvent plus être les témoins inactifs de la souffrance et de la misère de leur semblables qu'ils en viennent, parfois au prix de leur vie, à ces actes de violence. Et ces actes devraient être retournés à leur envoyeurs véritables, les responsables de l'injustice et de l'inhumanité qui règnent sur le monde » (extrait : L'Épopée d'une anarchiste).

Le 11 février 1916, elle est arrêtée et emprisonnée de nouveau pour la distribution de littérature sur la contraception. Durant plusieurs années, elle s’attendait à être arrêtée à chaque fois qu’elle donnait un discours. Elle portait donc toujours un livre quand elle montait sur l’estrade. La presse la surnommait « Emma la Rouge ». En 1917, elle est emprisonnée pour la troisième fois. Goldman avait milité contre l’appel des soldats sous les drapeaux pendant la Première Guerre mondiale. Berkman et Goldman étaient tous deux engagés dans la No Conscription League et ils organisaient des réunions contre la guerre. Elle fut emprisonnée deux ans puis expulsée en Russie. Durant l’audience de son expulsion, J. Edgar Hoover, qui présidait l’audience, l’appela « l’une des femmes les plus dangereuses d’Amérique »

Cet exil signifiait pour Goldman et Berkman qu’ils pourraient être des témoins directs de la Révolution russe. À son arrivée en Russie, elle était prête à soutenir les Bolcheviks en dépit de la division entre les anarchistes et les communistes étatistes qui se produisit durant la Première Internationale. Mais la répression politique, la bureaucratie et le travail forcé en Russie bolchévique amenèrent Goldman à écrire Mon désenchantement en Russie (My Disillusionment in Russia) et Mon autre désenchantement en Russie (My Further Disillusionment in Russia). Goldman était amie avec des camarades communistes marxistes et new-yorkais : John Reed et Louise Bryant, qui étaient aussi en Russie (durant cette période, il était impossible de quitter le pays). Ils auraient même partagé un appartement ensemble.

Son expérience en Russie l’aida à changer ses idées sur la manière d’utiliser la violence. Après que l’Armée rouge ait été utilisée contre des grévistes, Goldman commença à rejeter la violence à l’exception de l’auto-défense. En 1936, Emma Goldman se rendit en Espagne pour soutenir la révolution espagnole et pour combattre les nationalistes de Franco durant la Guerre d'Espagne. Elle écrivit un éditorial sur l'anarchiste espagnol Buenaventura Durruti dans un vibrant texte en prose intitulé Durruti is Dead, Yet Living. Emma Goldman meurt à Toronto en 1940 et est enterrée à Chicago.

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