Guillaume Augustin

Publié le par Mémoires de Guerre

Augustin Léon Guillaume, né le 30 juillet 1895 à Guillestre (Hautes-Alpes) et mort le 9 mars 1983 dans la même ville, est un général d'armée français. Au cours de la Seconde Guerre mondiale il s'illustre principalement, au commandement des goumiers marocains, lors de la campagne d'Italie au sein du corps expéditionnaire français et du débarquement de Provence en août 1944 puis, à la tête de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), lors des campagnes de France et d'Allemagne. Après avoir été résident général de France au Maroc en 1951, il achève sa carrière au poste de chef d'état-major des armées. Il est grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire. 

Guillaume Augustin
Carrière

Augustin Guillaume intègre la Spéciale en 1913, promotion Croix du Drapeau. Il rejoint le front en octobre 1914, à la tête d'une compagnie où il reçoit sa première citation. Le 11 novembre il est fait prisonnier ; il termine la guerre dans un camp de représailles, après trois tentatives d'évasion. Après une brève mission dans l'armée russe de Dénikine, il termine sa scolarité en 1919. Capitaine à 24 ans, il est promu aux Affaires Indigènes au Maroc. En 1933, il enlève le dernier bastion dissident dans le Haut-Atlas. Lieutenant-colonel en 1939, il assiste impuissant à la débâcle de 1940. Il s'attache alors à maintenir ses goums marocains opérationnels, et reprend la lutte dès l'arrivée des Américains. Nommé Général de brigade par Giraud, il débarque en Italie sous les ordres de Juin. Ses goums débloquent Cassino et ouvrent la route de Rome. Nommé Général d'armée en 1951, il est résident général au Maroc, puis est nommé Chef d'État-Major des Armées en 1954. Il démissionne en 1956, devant son impuissance à retourner la situation en Afrique du Nord et face aux critiques dont l'Armée fait l'objet. 

Carrière militaire

  • 1913 : admis à Saint-Cyr comme élève officier, promotion 1913-1914 « de la Croix du Drapeau ».
  • 1914 : sous-lieutenant au 16e bataillon de chasseurs à pied à la mobilisation. Fait prisonnier de guerre le 11 novembre et demeuré quatre ans en captivité malgré trois tentatives d'évasion. Apprend le russe et l'arabe pendant cette détention.
  • 1919 : promu capitaine, effectue une brève mission auprès de l'armée blanche du général Dénikine, achève sa scolarité à Saint-Cyr et est affecté au bureau des affaires indigènes de Meknès au Maroc.
  • 1921 : nommé chef de poste en pays berbère.
  • 1924 : nommé adjoint de l'attaché militaire en Yougoslavie.
  • 1926 : admis à l'école de Guerre.
  • 1928 : chef d'état-major du groupe mobile de pacification de l'Atlas Central.
  • 1933 : promu chef de bataillon et nommé commandant du cercle d'Azilal.
  • 1936 : affecté à l'état-major du général Noguès, résident général au Maroc.
  • 1939 : promu lieutenant-colonel et passé chef du bureau politique des Affaires Indigènes.
  • 1940 : chargé de camoufler les goumiers marocains en « Mehalla chérifiennes » et d'en maintenir le potentiel militaire, assume cette mission jusqu'au débarquement américain de novembre 1942.
  • 1943 : promu général de brigade ; nommé commandant des goumiers ; débarque en Italie et commande les tabors marocains qui contournent Monte Cassino, combattent au Belvédère et ouvrent la route de Rome.
  • 1944 : participe au débarquement de Provence et à la libération de Marseille ; promu général de division ; remonte les Alpes et la trouée de Belfort à la tête de la 3e DIA; chargé de défendre Strasbourg contre les assauts allemands.
  • 1945 : traverse le Rhin, avance en Allemagne et occupe Stuttgart ; nommé attaché militaire à Moscou.
  • 1946 : promu général de corps d'armée.
  • 1947 : adjoint au général de Lattre, inspecteur général de l'armée de terre.
  • 1948 : nommé commandant des Forces françaises en Allemagne.
  • 1951 : promu général d'armée, et succède au général Juin comme résident général de France au Maroc.
  • 1953 : dépose le sultan Mohammed V.
  • 1954 : chef d'état-major des armées et président du comité militaire de l'OTAN.
  • 1956 : démissionne de ses fonctions le 28 février pour marquer sa désapprobation de la gestion gouvernementale des opérations en Afrique du Nord ; rayé des cadres d'activité sur sa demande.

Activités civiles

  • Maire de Guillestre de 1959 à 1971
  • Président de l'association Rhin et Danube
  • Membre de l'Académie delphinale

Distinctions

  • Grand-croix de la Légion d'honneur (1952)
  • Médaille militaire
  • Croix de guerre 1914-1918
  • Croix de guerre 1939-1945
  • Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
  • Croix de la Valeur militaire

Publications

  • Diverses études militaires
  • Un essai d'actualité : Pourquoi l'Armée rouge a vaincu (1948)
  • Ouvrages d'histoire générale et locale :
  • Les Berbères marocains (1946)
  • La Guerre germano-soviétique (1941-1945) (1949)
  • Guillestre mon pays, histoire d'un bourg haut-alpin (1963)
  • Annibal franchit les Alpes (1967)
  • Le Queyras, splendeurs et calvaire d'une haute vallée alpine (1968)
  • Un recueil de souvenirs intitulé Homme de guerre (1977)

Publié dans Militaires

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