Hocquard Gabriel
Gabriel Hocquard (27 janvier 1892, Metz; 23 octobre 1974, Metz) est un homme politique de la IIIe République et de la IVe
République. Il fut Conseiller de la République, de Moselle, de 1946 à 1948. Gabriel Hocquard naît à Metz, le 27 janvier 1892, alors que la Moselle est allemande. Issu d'une famille originaire de
Rozérieulles, Gabriel Hocquard perd très tôt son père. Sa mère travaille dans une librairie catholique, rue des Clercs, au coeur du vieux Metz. Gabriel Hocquard commence sa scolarité à
Saint-Arnould, et l'achève au lycée de Metz, où il obtient son « Abitur », le baccalauréat allemand. Il poursuit des études en lettres à l'Université de Strasbourg, de 1909 à 1913, obtenant son
examen d'État de fin d'études. Au cours de ses études, il effectue un séjour à l'Université d'Oxford qui l'impressionnera positivement.
Nommé professeur dans un lycée de Metz en 1914, Gabriel Hocquard est mobilisé dans l'armée allemande, le 2 août 1914. Grièvement blessé sur le front le 23 octobre 1914, il déserte et rejoint la
France, où il contracte un engagement volontaire dans l'armée française. Après six mois de front, il est détaché à l'Etat-Major de la Marine, où ses qualités d'interprète sont très appréciées.
Après la guerre, il suit un stage dans un lycée de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, puis reprend ses cours au lycée de Metz en 1921. Il se présente sur une liste aux élections municipales et
devient conseiller municipal en 1925. Gabriel Hocquard est nommé adjoint au maire en 1927. À cette fonction, Gabriel Hocquard cherche à ranimer la vie culturelle messine, anémiée par le départ,
en 1919, de la bourgeoisie et de l'aristocratie allemande. Il défend le théâtre de Metz, son conservatoire de musique, ainsi que son musée. Ayant fait montre de ses qualités de gestionnaire, il
est élu maire de Metz en 1938.
En 1939, il soutient l'effort des troupes françaises à Metz, avant d'être chargé d'une mission en Angleterre par Giraudoux. Revenu à Metz à la veille de l'Armistice de juin 1940, il reçoit
l'ordre du préfet de quitter la ville. Il participe alors en Algérie à une mission de reclassement des Alsaciens et des Lorrains, avant de revenir enseigner près d'Annecy en Haute-Savoie. Revenu
à la mairie dès la Libération de Metz, en novembre 1944, Gabriel Hocquard a la lourde tâche de sortir la ville du marasme, où les évènements l'ont plongée. Les bombardements américains n'ayant
pas épargné la ville, les logements manquent cruellement. En outre, les caisses municipales sont vides. Avec sagesse, Gabriel Hocquard essaie d'aplanir les dissensions entre les expulsés et ceux
qui étaient restés sur place, entre les Messins d'origine allemande et ceux d'origine française. Il reste préoccupé par le sort des réfugiés et s'attache à aider les plus démunis. Ses excellents
contacts avec les autorités militaires lui permettent d'obtenir des facilités qui accéléreront le redressement de la ville.
Dans le cadre de ses fonctions, Gabriel Hocquard reçoit avec diplomatie le général Patton, le général Walker, mais aussi la grande-duchesse et les Ministres du Luxembourg. En mars 1946, il est
invité par la chambre de commerce de Dallas, où il reçoit un accueil chaleureux. À son retour, il décide la création d'une « Voie de la liberté », pour commémorer la marche triomphale des Alliés
à travers la France, d'Avranches à Metz. Il profite d'un voyage à Berlin avec le Général Koenig pour attirer l'attention des autorités sur le sort inquiétant des Malgré-nous. Promu Officier de la
Légion d'honneur le 6 juin 1946, il est élu conseiller de la République, de Moselle, au Palais du Luxembourg, le 8 décembre 1946. Parlementaire actif, apparenté MRP, Gabriel Hocquard suit
notamment l'introduction du franc en Sarre, et le projet de loi relatif aux dépenses sur l'exercice 1948 pour la reconstruction et les dommages de guerre. Après sa défaite en octobre 1947 aux
élections municipales à Metz, Gabriel Hocquard décide sobrement de se retirer de la scène politique. Il s'éteindra paisiblement dans sa ville natale, en 1974, à l'âge de 82 ans.