Hoeffel Robert
Hoeffel Robert, né le 21 décembre 1901 à Bouxwiller (Bas-Rhin), décédé le 23 avril 1984 à Handschuheim (Bas-Rhin). Conseiller
de la République, puis Sénateur du Bas-Rhin de 1948 à 1958. Originaire du Bas-Rhin, fief de l'Eglise luthérienne, Robert Hoeffel reçoit une éducation protestante issue d'une longue lignée de
pasteurs. C'est à Bouxwiller, sa ville natale qu'il fait ses études avant de partir pour une école d'agriculture à Tomblaine. Il s'y voit attribuer le diplôme de l'école d'agriculture de Mathieu
de Dombasle, célèbre défenseur au XIXe siècle, comme le sera Robert Hoeffel par la suite, d'un enseignement agricole moderne. La vie de Robert Hoeffel est marquée par le monde rural. Il cherche
avec ardeur à améliorer le travail agricole : dans les années vingt, il s'intéresse à un tracteur expérimental dont il prend les commandes, quarante ans avant que cette machine ne tienne une
place réelle dans le travail aux champs. D'abord gérant d'un domaine forestier de 1924 à 1928, Robert Hoeffel décide ensuite de reprendre et développer l'exploitation de ses beaux-parents.
Sa carrière politique débute dans ce monde rural qui a fort besoin de représentants actifs pour plaider ses intérêts. Il devient en 1937 maire de Handschuheim, fonction qu'il occupe jusqu'en
1965. A l'heure où les fédérations agricoles se font plus nombreuses pour demander l'harmonisation des prix agricoles et industriels ou défendre les productions, Robert Hoeffel se mobilise. On le
convainc, parce qu'il est l'un des seuls paysans à maîtriser parfaitement le français, de créer des sections communales et cantonales de la future FDSEA (fédération départementale des syndicats
d'exploitants agricoles) qu'il préside jusqu'en 1948. En plus d'amples responsabilités locales telles que la présidence de la caisse régionale du crédit agricole, Robert Hoeffel assume à partir
de 1948 des fonctions à l'échelle nationale. A cette date, le RPF auquel il adhère demande à Robert Hoeffel de se porter candidat aux élections sénatoriales. Il accepte in extremis et est élu à
sa grande surprise. Il commence alors sa carrière de sénateur. Réélu en 1952 et 1958, son mandat s'achève en 1959, date à laquelle il échoue aux élections sénatoriales.
Robert Hoeffel multiplie les interventions en tant que rapporteur de la Commission de l'agriculture. Si, à travers sa fonction de sénateur, il discute le budget et la politique générale du
gouvernement en matière d'agriculture, Robert Hoeffel demeure aussi soucieux de sa région. Son premier rapport est ainsi consacré à la surveillance des vins à appellation d'origine alsacienne et
à la répression des fraudes. En 1951 il est rapporteur du projet de loi sur les assurances sociales et les accidents du travail agricole dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle. Durant sa
longue carrière, sa participation aux débats relatifs au monde agricole ne s'essouffle pas. En 1951, il dépose une proposition de loi relative au statut juridique de la coopération agricole. En
1956, après une récolte de blé excellente, Robert Hoeffel incite le gouvernement à donner aux producteurs une prime exceptionnelle. L'un de ses derniers rapports au Sénat vise à organiser une
formation professionnelle qui permette aux jeunes exploitants de s'adapter à un marché agricole en pleine mutation. Ce rapport révèle la véritable vocation de Robert Hoeffel et garde la marque de
sa passion pour le monde paysan.
Les 2 et 3 juin 1958, Robert Hoeffel vote les pleins pouvoirs au gouvernement de Gaulle et la modification de
la constitution. Décoré de la Légion d'honneur et du Mérite agricole au titre de ses divers engagements, Robert Hoeffel a transmis la passion de la chose publique à son fils Daniel qui lui a
succédé à la mairie d'Handschuheim puis au Sénat où il a été élu sans discontinuer depuis 1977. Robert Hoeffel demeure maire d'Hanschuheim jusqu'en 1965. Il cesse ensuite toute activité politique
mais demeure président de la caisse régionale du crédit agricole du Bas-Rhin et de la caisse des accidents agricoles du Bas-Rhin jusqu'en 1972. Il exerce également la présidence de la société
anonyme Sofi-Lorraine-Alsace jusqu'en 1974. Âgé de 73 ans, il se retire ensuite de la vie publique et s'éteint dix ans plus tard. Il était chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'ordre
national du Mérite.