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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Husak Gustav

Husak GustavGustáv Husák (né le 10 janvier 1913 à Dúbravka (banlieue de Bratislava) - mort le 18 novembre 1991 à Bratislava) est un homme politique slovaque de premier plan au sein du Parti communiste tchécoslovaque, homme d'État tchécoslovaque au moment de la « Normalisation » qui a suivi le Printemps de Prague et président de la République socialiste tchécoslovaque de 1975 à 1989.

Fils d'un ouvrier au chômage, il devient très tôt communiste. Il rejoint les rangs de l'Union des jeunesses socialistes alors qu'il est lycéen à Bratislava. En 1933, alors qu'il commence ses études, il devient membre du parti communiste tchécoslovaque (KSČ). Il devient avocat à Bratislava. Durant la guerre, il est à plusieurs reprises interné pour activités communistes illégales (le parti a été interdit par le gouvernement « clérical-fasciste » de Jozef Tiso). En 1944, il est l'un des meneurs de la résistance contre les nazis et le régime totalitaire et corporatiste allié à l'Allemagne de Mgr Tiso.

Après-guerre, il est membre du gouvernement slovaque et dirigeant du parti communiste tchécoslovaque. En tant que quasi Premier ministre de Slovaquie (président du Conseil des commissaires), il prend une part active dans la liquidation du Parti démocratique slovaque qui avait gagné les élections en 1946 avec 62 % des voix : cette victoire était de nature à empêcher la prise de pouvoir des communistes en Tchécoslovaquie. Après cette liquidation, la voie est libre pour le Coup de Prague qui aura lieu en février 1948.

En 1950, il est victime des purges au sein du parti et il est condamné à la prison à vie, pour nationalisme slovaque bourgeois (sic!) alors qu'il avait joué un rôle déterminant dans sa liquidation. Communiste convaincu, il fait appel de sa condamnation et demande une révision de son procès. Le président de la République, Antonín Novotný, rejette toute clémence, d'une part parce que « on ne sait pas de quoi il sera capable quand il sera au pouvoir », d'autre part en raison d'une « slovaquophobie » avérée. Husák est finalement libéré en 1963 et réintégré au sein du parti dans le cadre du processus de déstalinisation. En 1968, il est membre du bureau politique du KSČ et soutient initialement la politique d'Alexander Dubcek.

Alors que l'Union soviétique est de plus en plus inquiète des réformes libérales du Printemps de Prague, Husák appelle à la modération. Membre de la délégation tchécoslovaque qui se rend à Moscou, il devient le leader de ceux qui souhaitent mettre un terme aux réformes de Dubcek. On peut comprendre cette attitude, ayant passé treize années de sa vie en prison, Husák est pragmatique et intelligent - le vent tourne : en avril 1969, il devient premier secrétaire du PC, en remplacement de Dubcek, et se définit d'abord comme un centriste, entre les partisans des réformes et les conservateurs. Ensuite, il se fixe peu à peu sur une ligne totalement pro-soviétique

Bénéficiant du soutien de Moscou, il domine rapidement l'appareil du parti communiste tchécoslovaque avant de devenir président de la République en 1975. Les deux décennies du leadership de Husák sont connues sous le nom de « normalisation », les relations avec Moscou sont plus étroites que jamais et Prague devient l'élève modèle et le vassal loyal. Sans être sanglante, la domination du PC est sans partage grâce, entre autres, à l'omniprésence de la StB, la police politique qui contrôle étroitement les activités des dissidents (Charte 77).

En 1987, il laisse la direction du parti aux leaders issus d'une génération plus jeune. Le 10 décembre 1989, il démissionne de son poste de président suite à la Révolution de velours. En février 1990, il est exclu du parti et meurt, dans une indifférence quasi-générale, le 18 novembre 1991. Gustáv Husák fut un adversaire impitoyable de l'Église catholique quand il était au pouvoir : une messe dite dans la clandestinité valait au prêtre réfractaire 5 ans de prison. Pourtant, la veille de sa mort, il demanda de rencontrer un prêtre catholique et se confessa !


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