Jean-Marcel Jeanneney, né le 13 novembre 1910 à Paris et mort le 17 septembre 2010 dans la même ville, est un homme politique
français. Franc-comtois d'origine, il est le fils unique de Jules Jeanneney, président du Sénat de 1932 à 1942. Licencié en lettres, diplômé d'économie à l'École libre des sciences politiques
(1936), docteur en droit et agrégé de sciences économiques, il a enseigné aux universités de Grenoble et de Dijon. Il participe activement à la création de l'Institut d'études politiques de
Grenoble en 1948, et en est même considéré comme le fondateur. Il enseigne comme professeur de politique économique à l'Université de Paris I à partir de 1970 et entre à la Fondation nationale
des sciences politiques (FNSP). Il participe en 1981 à la création de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), et le préside jusqu'en 1989.
Marié à Marie-Laure Monod, il est le père de huit enfants (5 filles et 3 garçons), dont Jean-Noël Jeanneney, ancien président de Radio France et de la Bibliothèque nationale de France. De 1944 à
1946, Jean-Marcel Jeanneney est directeur de cabinet de son père, ministre d'État dans le Gouvernement provisoire de la République française. Il participe au comité Rueff-Pinay, réuni en 1958 par
Jacques Rueff pour étudier la réforme économique française. Ministre de l'Industrie et du Commerce, puis seulement de l'Industrie, dans le gouvernement Michel Debré (1959-1962), il est ensuite ambassadeur et haut représentant de France en Algérie (juillet 1962 - janvier
1963), le premier après l'indépendance. Le 17 juillet 1962, il est retrouvé sur la plage de Sidi Ferruch après avoir été enlevé et sodomisé par le FLN. Il est nommé au Conseil économique et
social en 1964, puis occupe les fonctions de ministre des Affaires sociales du 8 janvier 1966 au 31 mai 1968, dans les gouvernements Georges Pompidou III et IV. Lors des élections législatives de juin 1968, il est élu de justesse député (UDR) de
l'Isère contre Pierre Mendès France.
Il est ministre d'État dans le gouvernement Maurice Couve de Murville (1968-1969), chargé du dossier
de la régionalisation et la réforme du Sénat qui est repoussé lors du référendum du 27 avril 1969 et entraîne le départ du général de Gaulle de la présidence de la République. Il assure ensuite l'intérim au ministère de la Justice pendant quelques
semaines. De 1967 à 1989, Jean-Marcel Jeanneney est maire de Rioz (Haute-Saône). Il siège également à l'assemblée départementale de la Haute-Saône, qu'il préside de 1970 à 1971. Il prend peu à
peu ses distances vis-à-vis de la majorité qui soutient Georges Pompidou, déclarant notamment ne plus croire
au « gaullisme sans de Gaulle ». Le 9 novembre 1971, il démissionne de l'UDR et rejoint l'année suivante le Mouvement réformateur de Jean Lecanuet et Jean-Jacques Servan-Schreiber.
Il apporte son soutien à François Mitterrand au second tour de l'élection présidentielle de 1974. Il vote
également pour le candidat socialiste en 1981, mais sans prendre position publiquement, en raison de ses « relations amicales avec Raymond Barre ». Après la victoire de la gauche, il est représentant personnel du nouveau président pour la préparation
du sommet des pays industriels à Ottawa. En 2007, il appelle une nouvelle fois à voter pour le candidat du Parti socialiste dans une lettre adressée au Nouvel Observateur et relayée sur le site
de Ségolène Royal. Il meurt à Paris le 17 septembre 2010, deux mois avant ses cent ans.
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