Köhler Horst
Horst Köhler, né le 22 février 1943 à Heidenstein, en territoire polonais occupé, est un économiste et homme d'État allemand,
membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU). Horst Köhler est né dans une famille paysanne nombreuse, originaire de Ryschkanowka, près de Glückstal, à 180 km au nord de Chişinău
(aujourd’hui République de Moldavie). La famille appartenait à la minorité allemande « rapatriée » de Bessarabie dans les frontières du Troisième Reich après la signature du Pacte
germano-soviétique pour « recoloniser » des fermes dont les paysans polonais avaient été chassés. Lors de l'arrivée de l'Armée rouge, la famille s'enfuit et s'installa près de Leipzig (en zone
soviétique, future RDA). Elle y resta jusqu'à la collectivisation des fermes, et s'en enfuit alors de nouveau pour aller en RFA, où elle s'installa dans l'État de Bade-Wurtemberg.
Après son baccalauréat, obtenu en 1963 à Ludwigsburg, il a fait des études d’économie à l'université de Tübingen, où il a obtenu un doctorat en économie et en sciences politiques. Il a été
assistant à l'Institut de recherche économique appliquée de 1969 à 1976. Entre 1976 et 1989, il a occupé plusieurs postes aux ministères de l'économie et des finances allemands à Bonn. Puis il a
été secrétaire d’État (1990-1993) sous Theodor Waigel, le ministre fédéral allemand des Finances.
De 1993 à 1998, il était en tête de la Fédération allemande des caisses d’épargne. Il a ensuite été président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement de 1998 à 2000.
Enfin, il a été nommé président du conseil d'administration et directeur général du Fonds monétaire international (FMI) le 1er mai 2000. Au cours de son mandat, il doit faire face à la grande
crise économique qui secoua l'Argentine de 1998 à 2002. Candidat des chrétiens-démocrates de la CDU et des libéraux à la présidence fédérale, Horst Köhler démissionna de la direction du FMI le 4
mars 2004. Ces partis étant majoritaires à l'Assemblée fédérale (624 des 1205 membres), l'élection du 23 mai 2004 était considérée par la presse comme gagnée d'avance. Cependant, bien que Köhler
fut élu dès le premier tour, le résultat se révéla plus serré que prévu. Horst Köhler succède au président Johannes Rau le 1er juillet 2004. La même année, le château Bellevue subit d'importants
travaux de rénovation; le couple présidentiel s'installe alors au château de Charlottenburg qui devient provisoirement siège de la présidence de la République fédérale, jusqu'en 2006.
Il est le premier président fédéral à ne pas appartenir à l'appareil d'un parti politique. Ses déclarations et prises de position, inhabituellement tranchées pour un président allemand, ont été à
l'origine de quelques controverses dans la presse et les médias. Ce manque de neutralité lui a été à nouveau reproché au moment où le chancelier Gerhard Schröder préparait l'organisation
d'élections anticipées en 2005. De nombreux membres du SPD l'accusent alors d'avoir laissé filtrer dans la presse des informations sur ses entretiens avec le chancelier.
En mai 2007, pour pouvoir juger de l'opportunité de gracier Christian Klar, condamné pour sa participation au sein de la Fraction armée rouge, il décide d'avoir un entretien privé avec lui, ce
qui déclenche les foudres du parti conservateur bavarois CSU. Certains menacent ouvertement le chef de l'État de ne pas le soutenir lors de la prochaine élection présidentielle à venir dans deux
ans, ce qui déclenche une vive polémique au niveau gouvernemental, car la chancelière Angela Merkel prend sa défense. La demande de grâce de Christian Klar est refusée, mais le bureau du
président ne donne pas de raisons.
Dans son discours à la Nation de Noël 2007, Horst Köhler encouragea vivement le gouvernement Merkel à accélérer le rythme des réformes. Il critiqua également l'introduction d'un salaire minimum
dans le secteur postal, initiative qui a entraîné la perte de 1 000 emplois dans le groupe PIN, rival de la Deutsche Post, déclarant qu’« un salaire minimum qui ne peut pas être payé par les
employeurs de la concurrence détruit des emplois ». Le 22 mai 2008, Köhler a annoncé sa candidature pour un second mandat en tant que président fédéral. Il est réélu le 23 mai 2009 au premier
tour avec la majorité minimale requise de 613 voix. Lors de la crise financière de l'année 2008, il dénonce publiquement le marché financier comme étant devenu « un monstre qui doit être remis à
sa place ».
Le 22 mai 2010, de retour d'Afghanistan, il estime que la société « comprend la nécessité d'engagements militaires » pour protéger les intérêts économiques de l'Allemagne. Face aux critiques
suscitées dans le pays, il démissionne neuf jours plus tard ; critiques qui se concentraient sur l'action de l'Allemagne en Afghanistan alors que le président évoquait l'action des forces
allemandes à l'opération européenne Atalanta, visant à sécuriser le passage des bateau dans l'océan Indien, vis-à-vis des pirates somaliens. Il est remplacé à titre intérimaire par Jens Böhrnsen,
président du Conseil fédéral. Il est marié à Eva Köhler, avec laquelle il a deux enfants, Ulrike (née en 1972) et Jochen (né en 1977). Par ailleurs, Horst Köhler es membre de l'Église évangélique
en Allemagne. Ulrike Köhler, à l'adolescence, est devenue aveugle à la suite d'une rétinite pigmentaire.