La vie parisienne sous l'occupation

Publié le 27 mars 2025 par Hervé Le Boterf

Au cours des périodes les plus troublées de son histoire, sous la terreur aussi bien que lors des invasions de 1815 et de 1870. Paris ne renonça jamais à ses plaisirs. Il n'est donc pas surprenant que durant l'occupation allemande, de 1940 à 1944, ce soit du coeur de la capitale que les arts et les spectacles aient continué à rayonner. Il ne s'agissait pas nécessairement de friolité mais du besoin de s'évader de la dure réalité quotidienne et du désir de maintenir le prestige de l'ex-ville lumière. Ce qui avait été perdu par les armes devait être reconquis par le sourire, la grâce et l'esprit. oilà pourquoi "La vie parisienne sous l'occupation" telle que nous la restitue Hervé Le Boterf, fut particulièrement intense malgré les contraintes, les angoisses et les périls du moment. Il ne faut pas oublier, en effet, qu'entre 1940 et 1944, le cinéma, le théâtre, les lettres, la musique, les ballets et la chanson brillèrent de feux d'autant plus étincelants qu'ils avaient l'éclat de la fierté, de l'insolence et parfois même de la révolte. Est-il nécessaire de rappeler que ce fut durant cette période incohérente que le cinéma français produisit " les visiteurs du soir", "le Corbeau", "Les anges du péché", "Douce", "L'Eternel Retour", "Les enfants du Paradis" et que le théâtre révéla "Eurydice" et "Antigone" d'Anhouil, "La Reine Morte" de Montherlant, "Les Mouches" et "Huit Clos" de Sarte. "Le Soulier de Satin" de Claudel ainsi que la première comédie de Roussin et le premier drame de Camus ? En même temps, les ballets de Lifar triomphaient à l'Opéra, Bracque et Matisse exposaient au Salon d'automne et le "Requiem" de Berlioz, sous la direction de Charles Münch, était interprété, pour la première fois, par 600 musiciens, selon le voeu exprimé par son auteur ! C'est ce panorama pittoresque et parfois ahurissant que reflète "La vie parisienne sous l'occupation" que Hervé Le Boterf a conçu comme un reportage vécu dans le passé de sa jeunesse. Agrémenté de mille anecdotes cocasses et dramatiques mais aussi de jugements critiques, ce livre constitue un document de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.