Marie-Gabrielle de Savoie
Le titre de Chef de la Maison de Savoie est sujet à controverse. Dans la lutte qui oppose Vittorio Emanuele di Savoia à son
cousin Amedeo d'Aosta, l'Assemblée des sénateurs du royaume s'est prononcée en faveur du dernier, dans ce communiqué du 7 juillet 2006, et a déchu Vittorio Emanuele de tout droit, ainsi que sa
descendance. Voir aussi l'article sur l'Assemblée des sénateurs du royaume pour cette querelle.
Marie Gabrielle Josèphe Aldegonde Adélaïde Marguerite Louise Félicitée Janvière de Savoie naît le 24 février 1940 au palais royal de Naples (Italie). Elle est la fille du roi Humbert II d'Italie
et de la reine née Marie-José de Belgique (fille du roi Albert Ier de Belgique). À l'état civil italien, elle porte les prénoms : Maria Gabriella Giuseppa Aldegonda Adelaide Margherita Ludovica
Felicita Gennara ; « Ella » est un diminutif.
Comme tous les enfants du souverain ainsi que ceux du prince héritier (son père l'était à sa naissance), elle porte le titre de princesse royale Marie-Gabrielle de Savoie avec le prédicat
d'altesse royale en vertu du statut de famille daté du 1er janvier 1890.
Marie-Gabrielle a épousé à Sainte-Mesme, Yvelines, Île-de-France, France le 16 juin 1969 et religieusement à Èze-sur-Mer, commune d'Èze, Alpes-Maritimes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, France, le 21
juin 1969 Robert Zellinger de Balkany, promoteur immobilier né à Iklod, Transylvanie, Roumanie, le 4 août 1931. Une séparation intervient en 1976 et le divorce est prononcé en 1990. Enfant :
Marie Élisabeth Zellinger de Balkany, née à Lausanne (Suisse) le 2 mars 1972 ; elle épousa Olivier Janssens en 2003.
Une idylle lui fut prêtée avec le futur Juan Carlos d'Espagne en 1956 mais la fille d'un souverain régnant lui fut préférée — le général Franco souhaitant un mariage hors d'Espagne, donc avec la
fille d'un souverain régnant, afin d'éviter des manifestations royalistes pouvant miner son pouvoir. Autre projet matrimonial en 1958 avec Mohammad Reza Pahlavi, shah d'Iran, qui demanda sa main
après la répudiation de son épouse Soraya : mais là les obstacles de religion étaient de taille.
Marie-Gabrielle de Savoie fut reçue au Quirinal à Rome en 1991 par Francesco Cossiga, président de la République italienne, c'est-à-dire dans l'ancien palais royal. Marie-Gabrielle inaugura une
plaque apposée sur l'ancien Sénat de Nice en compagnie du maire Jacques Peyrat en 1999 : la présence d'une princesse de la maison de Savoie qui régna près de 500 ans (1388-1860) sur Nice était
destinée à interpeller les autorités françaises et les inciter à revenir sur la décision de supprimer la cour d'appel de Nice (au profit d'Aix-en-Provence) prise lors du rattachement de Nice à la
France en 1860...
Marie-Gabrielle est diplômé en langues en Suisse puis a suivi des cours à l'école du Louvre à Paris. Depuis la mort le l'ancien roi Humbert II d'Italie son père, elle dirige, avec l'assentiment
de son frère Victor-Emmanuel de Savoie, la Fondation Humbert-II-et-Marie-José-de-Savoie destinée à dépouiller les archives de la Maison de Savoie qui régna sur des territoires appartenant
aujourd'hui à la France, à la Suisse et à l'Italie. Marie Gabrielle de Savoie, occupera jusqu’à son divorce en 1990, le Château Balsan, près d'Èze-sur-Mer (Alpes-Maritimes), magnifique propriété
privée construite par Jacques Balsan en 1921, et rachetée par son mari .
Marie-Gabrielle de Savoie quitte l’Italie après le plébiscite de 1946 qui instaurera la république. Elle se confiera à un quotidien régional Nice-Matin en 1987 : « Je suis partie au Portugal avec
mon père. J'ai commencé mes études... à Madrid, j'ai préparé un doctorat scientifique, puis je suis redescendue à Genève chez ma mère. » Marie-Gabrielle de Savoie enseignera par la suite et pour
quelque temps à l’école internationale de Genève.
Sa présence sur les terres d'Èze est naturelle puisque entre 1388 et 1860, la commune d'Èze et le comté de Nice, furent la propriété de la famille de Savoie, c’est-à-dire du XIVe siècle au XIXe
siècle. Aujourd'hui encore, dans l'église, une peinture représente le village d'Èze-sur-Mer surmonté de la bannière rouge à croix blanche de la Savoie, marque d'un encrage inaltérable de cette
appartenance et de son passé historique. Marie-Gabrielle ajoutera dans son interview « ...la famille de Savoie, comme des romanichels, se sont beaucoup déplacés. Ils ont donné la Savoie aux
Français, mais représentent huit siècles d'histoire ».
Elle s'est présentée à l'élection présidentielle italienne de 2006, mais n'a obtenu que trois voix des députés et sénateurs réunis pour l'élection. Généreuse, attentionnée et adulée par ses
concitoyens, elle fera de nombreux dons pour sa commune et notamment, un tableau de l'école de Raphaël à l'église paroissiale d'Èze-sur-Mer.
Le « trésor de la famille de Savoie » se composant de bijoux et de milliers de perles, de diamants et d'autres pierres précieuses, remontant au XIXe siècle et notamment un collier contenant 684
perles offert par le Humbert Ier d'Italie (1878-1900) à son épouse Marguerite de Savoie (1851 † 1926) ainsi qu’un diamant rose célèbre, ayant appartenu à un ami de Napoléon. La famille voulant
mettre en vente une partie de ce trésor, Marie-Gabrielle de Savoie s’y oppose formellement avec l’appui de ses deux sœurs Maria Pia de Savoie et Marie-Béatrice de Savoie, pour conserver ces
bijoux dans une banque romaine.
En 1950, Mohammad Reza Pahlavi, dernier chah d'Iran, après son divorce avec sa deuxième femme, indiqua qu’il était intéressé par la princesse Marie-Gabrielle de Savoie, comme troisième épouse.
L'Osservatore Romano, quotidien du soir italien, publié par le service officiel d'information du Vatican, estima que cette union serait une catastrophe pour le monde musulman et catholique.