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Mouloudji Marcel

Marcel André Mouloudji, né le 16 septembre 1922 à Paris et décédé le 14 juin 1994 (à 71 ans) à Neuilly-sur-Seine, est un chanteur, compositeur et acteur français.

Mouloudji Marcel
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Marcel Mouloudji est le fils d'un Kabyle, Saïd Mouloudji né en 1896 dans le village de Leflaye (tribu d'At Waghlis, daïra de Sidi-Aïch), et d'Eugénie Roux, une Bretonne, née en 1901. Il est affligé d'un léger strabisme. La famille connaît de gros problèmes : alors qu'il n'a que dix ans, la mère de Marcel est internée pour désordre mental et son père, analphabète, logé dans une chambre de bonne, a du mal à élever ses fils dont l'aîné, André, est gravement malade et le second, un doux rêveur qui trouve à se loger au hasard des rencontres. Durant son adolescence, il s'inscrit avec son frère dans un mouvement de jeunesse de gauche (les Faucons rouges, proche de la SFIO, animé par des éducateurs issus de différents courants du monde ouvrier). En 1933, il fait la connaissance de Sylvain Itkine, metteur en scène membre du Groupe Octobre, organisation affiliée à la Fédération des théâtres ouvriers de France. Marcel Maillot, directeur d'une colonie de vacances du Syndicat du livre, le pousse à chanter avec son frère. Il est bientôt remarqué par Jean-Louis Barrault, qui cherche un enfant pour un spectacle. Durant cette période, Marcel est ainsi hébergé par Jean-Louis Barrault, qui l'introduit dans le milieu artistique de Paris. Il y participe à la vie artistique associée au Front populaire en 1936.

En 1936 il figure dans le film La Guerre des gosses de Jacques Daroy, et en 1938 dans le film Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque. Pendant la guerre, il vit dans une semi-clandestinité. Il racontera son expérience en 1945 dans son livre Enrico qui recevra le prix de la Pléiade. Il fréquente Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Cette dernière évoque fréquemment Mouloudji dans La force de l'âge. Après la guerre, il est intégré à la vie artistique de "Saint-Germain-des-Prés". Dans les cabarets en vogue, il chante Boris Vian (Le Déserteur) (dont il modifie un peu le texte)chanson créée le jour de la défaite de Dien-Bien-Phu, et qui sera interdite de diffusion pendant plusieurs années. Il chante aussi Jacques Prévert, interprète son rôle dans le film Eaux troubles de Henri Calef en 1949 et participe à Boule de Suif (Christian-Jaque, 1947) et Nous sommes tous des assassins (André Cayatte, 1952). Il obtient un premier grand succès dans la chanson grâce à son interprétation de La Complainte des infidèles, extraite du film La Maison Bonnadieu de Carlo Rim (1951). En 1958, il fait sa dernière apparition au cinéma dans Rafles sur la ville de Pierre Chenal et dans un film hispano-suédois, Deux hommes sont arrivés (Llegaron dos hombres).

Jacques Canetti, célèbre agent artistique et patron du cabaret les Trois Baudets mène Mouloudji au succès. Il lui fait enregistrer Comme un p’tit coquelicot qui obtient le Grand Prix du disque 1953 et le prix Charles-Cros en 1952 et 1953. Même succès, en 1954, avec Un jour tu verras, chanson extraite du film à sketches Secrets d’alcôve (sketch Riviera express de Ralph Habib). Louise Fouquet, dite Lola, est son épouse et son agent artistique de 1943 à 1969. Il a deux enfants : Grégory Mouloudji avec Lilia Lejpuner en 1960 et Annabelle Mouloudji (elle-même interprète de plusieurs chansons dont Fuis Laurence d’Arabie durant les années 80) avec Nicolle Tessier en 1967. Lilianne Patrick est sa dernière compagne. En 1970, il est sur la scène du Théâtre de la Porte Saint-Martin dans la comédie musicale "La Neige en été", aux côtés de Nicole Croisille et de Régine. En 1976, il enregistre avec l'accordéoniste Marcel Azzola une anthologie du musette, Et ça tournait. En 1980 il sort un album Inconnus Inconnues et donne d'innombrables concerts dans tout le pays, mais les médias s'en font rarement l'écho. Fatigué, il consacre plus de temps à l'écriture et à la peinture, ses anciennes amours. On le retrouve sur scène en 1987 à l'Élysée Montmartre.

Il publie ses souvenirs de jeunesse : Le Petit Invité chez Balland en 1989, La Fleur de l'âge chez Grasset en 1991, puis Le Coquelicot aux éditions de l'Archipel, en 1997. En 1992, une pleurésie lui enlève en partie sa voix. Cela ne l'empêche pas d'enregistrer un album qui ne verra cependant pas le jour. On l'entend, le 17 novembre 1993, chanter dans la carrière de la Sablière à Chateaubriant, (Loire-Atlantique), où avaient été fusillés 27 communistes, dont le jeune Guy Môquet, le 22 octobre 1941. En mars 1994, il est invité au festival Chorus des Hauts-de-Seine en région parisienne. Puis, il donne un ultime récital près de Nancy en avril. Il s’éteint le 14 juin 1994, alors qu’il avait encore de nombreux projets : la suite de ses mémoires 50 ans après le premier volume et un nouvel album. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Il existe un square Marcel-Mouloudji dans le 19e arrondissement de Paris et une rue Mouloudji dans le quartier de la Duchère à Lyon (nom choisi par les habitants). Il y a aussi une école Marcel-Mouloudji, à Suresnes, puisque cet artiste habitait la commune.

Filmographie

Théâtre

Auteur

  • Quatre Femmes
  • Les Sargasses
  • Enrico, L'Arbalète
  • Un garçon sans importance, Gallimard, 1971
  • Complaintes, Seghers 1975 (Recueil de poèmes)

Comédien

  • 1946 : Quatre Femmes de Marcel Mouloudji, mise en scène Jean Darcante, Théâtre de la Renaissance
  • 1947 : Tobacco Road de Jack Kirkland, mise en scène Jean Darcante, Théâtre de la Renaissance
  • 1949 : La Tour Eiffel qui tue de Guillaume Hanoteau, mise en scène Michel de Ré, Théâtre du Vieux-Colombier
  • 1949 : Les Voyous de Robert Hossein, mise en scène de l'auteur, Théâtre du Vieux-Colombier
  • 1953 : Les Sargasses de et mise en scène Mouloudji, Théâtre de l'Œuvre
  • 1959 : La Tête des autres de Marcel Aymé, mise en scène André Barsacq, Théâtre de l'Atelier
  • La Tête des autres de Marcel Aymé avec les Tournées Charles Baret, notamment au Théâtre de Laval, le mercredi 21 février 1968 devant 636 spectateurs.
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