Rouvier Maurice
Maurice Rouvier, né le 17 avril 1842 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et décédé le 7 juin 1911 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), était un avocat, banquier, journaliste et homme politique républicain français.
Maurice Rouvier fait des études de droit à Marseille puis devient employé à la banque Zafiropoulo, spécialisée dans le commerce avec l'Orient. Il participe à plusieurs journaux républicains à partir de 1867 et soutient la candidature de Léon Gambetta à Marseille en 1869. Après la chute de l'Empire, il est nommé secrétaire général de la préfecture des Bouches du Rhône. Il est ensuite élu député le 2 juillet 1871 sur une liste de conciliation entre républicains et radicaux. Membre de l'Union républicaine, il soutient Thiers et vote les lois constitutionnelles de 1875. En 1876, il devient secrétaire de la Chambre. Gambetta le désigne ministre du Commerce et des Colonies au sein du « Grand Ministère », qui tombe le 26 janvier 1882. Maurice Rouvier devient alors proche des milieux d'affaires et se lie avec Jacques de Reinach.
Du 14 octobre 1884 au 30 mars 1885, il est ministre du Commerce dans le gouvernement de Jules Ferry. En 1885, il est battu au premier tour des élections législatives dans les Bouches-du-Rhône et se présente dans les Alpes-Maritimes, où il est élu avec le soutien d'Alfred Borriglione, député-maire républicain modéré de Nice. Il choisit ensuite la circonscription de Grasse. Il devient également conseiller général de Breil-sur-Roya et président du Conseil général des Alpes-Maritimes. Le 30 mai 1887, Jules Grévy le nomme président du Conseil. Rouvier prend également le ministère des Finances, des Postes et du Télégraphe.. À la suite du scandale des décorations, il remet sa démission à Sadi Carnot, qui a succédé à Jules Grévy. Il devient également président de l'Union des gauches. Il participe ensuite au second gouvernement de Pierre Tirard, le 22 février 1889, dans lequel il est ministre des Finances. Il reste en place jusqu'au 12 décembre 1892 (cabinets Charles de Freycinet, Émile Loubet et Alexandre Ribot).
En 1892-1893, alors ministre des Finances, il est mis en cause lors du scandale de Panama. Il démissionne et obtient un non-lieu, le 7 février 1893. Maurice Rouvier redevient ministre des Finances le 7 juin 1902, dans le ministère d'Emile Combes. Le 4 janvier 1903, il quitte la Chambre pour le Sénat. Après la chute du ministère Combes, due à l'affaire des fiches, il forme son propre cabinet. Du 24 janvier 1905 au 7 mars 1906, il dirige deux cabinets successifs. Son gouvernement est renversé à la suite des troubles provoqués par la crise des inventaires. Il meurt en 1911, à l'âge de 69 ans. D'abord proche de Léon Gambetta, Maurice Rouvier est caractéristique des républicains opportunistes. Son évolution vers les milieux d'affaires, en fait un libéral favorable au libre-échange. Touché par toutes les affaires de la troisième République il est considéré comme ayant été un des républicains les plus corrompus.