Eduardo Frei Ruiz-Tagle
Eduardo Frei Ruiz-Tagle, né le 24 juin 1942 à Santiago du Chili, est un homme d'État chilien. Il a été président de la République du Chili du 11 mars 1994 au 11 mars 2000.
Fils aîné de l'ancien président chilien Eduardo Frei Montalva et de María Ruiz-Tagle, il milite au Parti démocrate-chrétien.
Candidat de la Concertation des partis pour la démocratie à l'élection présidentielle de 1993, il est élu dès le premier tour avec 58 % des voix. Son mandat présidentiel est marqué par l'approfondissement du « régionalisme ouvert », avec une plus grande ouverture aux relations internationales dans le domaine économique. Grâce à cette politique, le Chili atteint le statut de membre associé au Marché commun du Sud (Mercosur) et entame des négociations pouvant conduire à la signature de traités de libre-échange avec des pays comme les États-Unis et la Chine, et des économies comme l'Union européenne (UE) et l'Association européenne de libre échange (AELE).
Son gouvernement, le second depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet, est marqué par une bonne croissance économique en particulier au cours des quatre premières années de son mandat, par les progrès dans l'infrastructure par le biais de partenariats avec le privé, le développement de la réforme de l'éducation et le début d'une réforme historique du système de procédure pénale.
Élu sénateur en 2005, il est désigné par ses pairs président du Sénat le 10 mars 2006 et le demeure jusqu'au 12 mars 2008. Le 18 décembre 2008, il obtient la réintégration dans la nationalité suisse, sur base de sa demande volontaire en raison de ses liens étroits avec la Suisse.
Candidat officiel du Parti démocrate-chrétien, il est, après le retrait de l'ancien président Ricardo Lagos et du secrétaire général de l'Organisation des États américains José Miguel Insulza, désigné candidat de la Concertation des partis pour la démocratie (coalition de centre-gauche) lors de la primaire au sein de celle-ci. Arrivant second au premier tour du 13 décembre 2009, il met en ballotage le candidat de la Coalition pour le changement (droite), l'homme d'affaires Sebastián Piñera, défait en 2006 par Michelle Bachelet.
Frei reçoit au dernier moment l'appui du candidat de gauche indépendant Marco Enríquez-Ominami, qui, avec plus de 20 % des voix au premier tour, pourrait être décisif, ainsi que de la célèbre actrice Delfina Guzmán, qui ne mâche pas ses mots concernant l'entourage pinochettiste de Piñera. Eduardo Frei Ruiz-Tagle recueille 48,39 % des suffrages au second tour d'une élection qui met ainsi un terme à vingt ans de pouvoir de centre gauche.