Villebois-Mareuil Georges de
Georges Henri Anne Marie Victor, comte de Villebois-Mareuil, né le 22 mars 1847 à Nantes et mort à Boshof,
en Afrique du Sud, le 5 avril 1900, est un militaire français. Il reste principalement connu pour son engagement aux côtés des Boers contre l'armée britannique lors de la deuxième Guerre des
Boers. La famille Villebois-Mareuil prétendait avoir été anoblie par le roi Philippe-Auguste sur le champ de bataille de Bouvines en 1214, être originaire du Périgord et s'être implantée en
Mayenne1. En réalité, il s'agit d'une famille de robe parisienne qui sera connue pour son engagement dans la Ligue durant les guerres de religion2. Ensuite, elle s'est établie en Anjou au milieu
du XVIIe siècle, occupant des offices de robe militaires.
Georges descendait d'un éphémère gouverneur de la Guyane en 1788. Georges de Villebois-Mareuil est le fils de Félix de Villebois et de Marie Léonie de Cornulier. Il passa son enfance au château
de Bois-Corbeau situé sur la commune de Saint-Hilaire-de-Loulay (Vendée), et au château de la Guenaudière, à Grez-en-Bouère. Son frère, Christian de Villebois-Mareuil, fut maire de cette dernière
commune, et député de la Mayenne. En 1863, alors qu'il n'avait que 16 ans, il obtint son baccalauréat. En 1865, il est admis à l'école militaire de Saint-Cyr. Sorti sous-lieutenant en 1867,
officier de l'infanterie de marine, il est envoyé en Cochinchine, où il sert comme officier d'ordonnance du gouverneur qui était aussi son oncle.
Revenu en France en novembre 1870 alors que le pays est en guerre contre la Prusse et que le Second Empire s'est effondré, il prend le commandement d'une compagnie de chasseurs à pied à Tours,
alors siège du gouvernement provisoire. Il est envoyé avec l'armée de la Loire pour défendre Blois en janvier 1871, où il se distingue et est blessé lors des combats dans les faubourgs de la
ville. Promu capitaine, il entre en 1877 à l'École de guerre d'où il sort onzième de sa promotion. Il effectue par la suite l'essentiel de sa carrière dans les colonies d'Afrique entre 1881 et
1893. Il participe ainsi à la campagne de Tunisie avant d'être nommé chef d'état-major de la division d'Alger et d'être promu au grade de colonel, ce qui fait de lui, à 45 ans, le plus jeune
colonel de l'armée française.
En 1893, il a la douleur de perdre son épouse. En 1895, n'ayant pas obtenu de pouvoir participer à l'expédition de Madagascar, il s'engage à la Légion étrangère de Sidi-bel-Abbès, laquelle était
en partance pour Madagascar. Après six mois de commandement, il demeure maintenu sur place à Sidi-bel-Abbès. Furieux, il décide de quitter l'armée. En 1896, désormais rendu à la vie civile,
Villebois-Mareuil fonde l'Union des Sociétés régimentaires. Entre 1896 et 1899, il publie des essais militaires et se lance en politique. Séduit par les idées de Charles Maurras, il est alors
l'un des fondateurs de l'Action française.
Échaudé par l'affaire de Fachoda et dans l'espoir de laver l'affront fait à la France par l'Empire britannique, il s'enrôle aux côtés des Boers en 1899 lors du déclenchement de la seconde Guerre
des Boers. Il débarque en Afrique australe le 22 novembre 1899 à Lourenço Marquès dans la colonie portugaise du Mozambique. Il rejoint le Transvaal où il est nommé chef d'état-major du général
Piet Joubert. Il participe alors à la bataille de Colenso. Admiratif devant le courage des Boers, il est néanmoins dubitatif sur leur organisation militaire, déplorant « l'anarchie » et «
l'individualisme ombrageux et indiscipliné » des combattants, responsables de « sacrifices inutiles ».
Le président Paul Kruger nomme Villebois-Mareuil au commandement de plusieurs unités de la Légion des étrangers. Mais, pris au piège par l'armée britannique en surnombre, il est tué le 5 avril
1900 à Boshof au nord de la colonie du Cap. Les Britanniques lui rendent les honneurs militaires avant de l'enterrer sur les lieux de la bataille. Ses restes furent exhumés en 1971 pour être
enterrés au cimetière militaire de Maggersfontein, où ils se trouvent toujours. Le collège Villebois-Mareuil, un complexe sportif à Château-Gontier, une avenue de Montaigu (Vendée) ainsi qu'une
avenue de Nice (Alpes-Maritimes) portent son nom. Sa statue domine la place de la Bourse de Nantes en Loire-Atlantique. Des rues ont reçu son nom à Paris, Lyon ; Angers, Aubervilliers, Beauvais,
Blois, Corbeil-Essonnes, Courbevoie, Bois-Colombes, Chalon-sur-Saône, Champigny-sur-Marne, Colombes, Dijon, Enghien-les-Bains, Gennevilliers, La Roche-sur-Yon (une impasse), Le Vésinet, Les
Sables d'Olonne, Nice, Rennes, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Saint-Malo, Saint-Nazaire, Saint-Quentin, Vincennes.Rennes possède un boulevard et un square Villebois Mareuil.