Bureau Essex-Paris

Publié le par Mémoires de Guerre

Der Reichsfùhrer S.S. und Chef der deutschen Politzei, Auftragsverlagerung, Dienstelle Paris. Son siège se situait 27, avenue Marceau à Paris.

Fritz Engelke

Fritz Engelke

Il était plus communément appelé Essex, et devait acheter des textiles, des produits d'alimentation, à l'exception des huiles comestibles et des graisses, des spiritueux, des marchandises pour cantines militaires et à l'origine des métaux non-ferreux. La grosse période d'achats n'a du commencer qu'au milieu de l'année 1942 et ressort du tableau suivant dans lequel Essex présentait à ROGES (organisme de surveillance) au 12 avril 1943, le montant de ses contrats en cours d'exécution, valeur en francs :

Catégories de marchandises  non livréeslivrées non encore payées
Textiles709.530.722143.383.899
Cuirs36.420.21011.335.562
Quincaillerie25.895.6151.152.650
Produits d'alimentation3.350.2755.882.327
Marchandises pour cantines118.000.0000
Vins116.000.0000

 

Le directeur du service était le S.S. Hauptsturmfûhrer Fritz Engelke, ses adjoints, les S.S. Untersturmfùhrer Kirchhoff et Breiter. Essex reçut l'ordre de cesser toutes opérations de marché noir à la date du 15 juin 1943. Par une lettre du Militârbefehlshaber du 30 juin, Essex demanda une prorogation de ce délai en raison des nombreuses affaires encore en cours, et ce n'est qu'au 23 décembre 1944 que purent être liquidées à l'Abwicklungsstelle de Dachau les comptes de cette organisation. A noter que les archives de Paris ont été détruites sur place avant l'évacuation des lieux le 17 août 1944, qui se fit dans un délai de deux heures.

L'un des fournisseurs du bureau Essex fut Henri Cerille. Il arrive en France en septembre 1930, où il créé une entreprise de charpentier ; sa situation sociale est peu élevée. Dès l'arrivée des allemands, il se met à la disposition de leur service commerciaux, en vue de fournir à la Wehrmacht les objets nécessaires à la poursuite de son effort de guerre. Au moment où les allemands raflent, à Paris le bronze, le cuivre et les comptoirs d'étain, Cerille s'emploie à collecter pour leur compte, le maximum de métaux non ferreux. De plus il entre en relations, en 1943 avec la Société Odicharia, 54 rue de Varenne.

Sous le couvert d'affaires commerciales, cette firme n'est qu'une vaste entreprise d'espionnage, annexe de la Gestapo dite Géorgienne. Cerille ne tarde pas à devenir l'un des lieutenants de cette organisation. Il installe des bureaux 6 Citée d'Antin. A la tête d'une bande d'individus peu recommandables, il se livre dans la capitale, à toutes sortes d'exactions et de trafics (cambriolages par' faux policiers, chantage, marché noir etc...) Non content de sa situation, il achète pour le compte d'Essex, 31 comptoirs d'étain, pour une valeur marché noir de 800.000 francs. La Libération arrivant, il prend la fuite.

  • Pour la Wolldecknaktion du Reichsmarschall Goering (campagne de couvertures de laine), Essex avait fourni au 31 août 1943, 395.262 couvertures d'une valeur de 12.977.353 RM. L'ensemble de la campagne fournit 831.936 couvertures d'un prix d'achat total de 22 millions 155.626 RM, d'un prix de vente net de 17.516.448 RM. La France livra quelque 569.000 couvertures pour 18 millions et demi de RM, la Belgique 200.000 et la Hollande 63.000. La Luftwaffe reçut 665.000 couvertures, le Generalbevollmachtigte fur die Regelung der Bauwirtschaft 92.000, la ville de Hambourg 10.000. Le reste fut réparti entre diverses entreprises commerciales.
  • Rapport d'activité du Service Français des investigations financières intitulé « La France au pillage » de septembre 1946, imprimerie de l'A.F.P.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 1417 CJ 45 affaire Huss Alfred - Drouvin Jean - Toronelli Victor -Pruvost Max, tous agents du bureau d'achat des S.S.

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