Morales Ayma Evo

Publié le par Roger Cousin

Juan Evo Morales Ayma est un footballeur, dirigeant syndical et homme d'État bolivien, chef de file du Mouvement vers le socialisme (MAS). Né le 26 octobre 1959 dans l'Altiplano bolivien dans une famille aymara à Orinoca, une ville de mineurs du département d'Oruro en Bolivie, il a remporté l'élection présidentielle du 18 décembre 2005 (avec plus de 53 % des voix). 

Morales Ayma Evo

Amérindien d'origine aymara, autodidacte, militant syndicaliste depuis 1985, il prend dans les années 1990 la tête du mouvement des cocaleros mobilisés contre l'éradication de la culture du coca. Président de six fédérations de cocaleros, député de Cochabamba (1997-2002), il fonde, en 1999, le Mouvement vers le socialisme (MAS), une confédération d'organisations sociales. Arrivé en deuxième position lors de l'élection présidentielle de 2002, il accompagne et dirige, avec d'autres leaders de mouvements sociaux, les soulèvements qui font tomber les présidents Gonzalo Sanchez de Lozada (octobre 2003) puis Carlos Mesa (juin 2005).

Candidat du MAS à l'élection présidentielle de décembre 2005, il devient, en janvier 2006, le premier président amérindien de la Bolivie. Il est très largement réélu en 2009, dès le premier tour, avec plus de 62 % des suffrages. Tandis que son mouvement acquiert une position hégémonique après avoir obtenu la majorité absolue des sièges au Parlement – l’opposition parvenant toutefois à se maintenir après l’échec de l’épreuve de force engagée en 2008, dans les régions de l’Oriente, en particulier dans les départements les plus développés et riches du pays de Santa Cruz, de Tarija et du Beni – Evo Morales veut réformer en profondeur les institutions boliviennes.

La nouvelle Constitution pose ainsi les bases d’un nouvel État plurinational censé en particulier donner pour la première fois aux communautés amérindiennes un pouvoir de contrôle sur la gestion des ressources du pays. Les principaux défis qu’il doit relever sont la mise en place des autonomies au profit notamment des communautés indigènes, la poursuite de la réforme agraire avec une redistribution des terres improductives et la lutte contre l’extrême pauvreté. La nationalisation du secteur de l’énergie (gaz) et l’exploitation des richesses potentielles du pays (lithium) sont les principaux moyens économiques de cette politique allant à l’encontre de l’orthodoxie néolibérale mais n’excluant pas – derrière une rhétorique anticapitaliste et, par certains aspects, « populiste » – un certain pragmatisme.

À partir de 2010, le président doit répondre aux multiples revendications et résistances de ceux qui l’ont élu : tandis que le pouvoir tente d’éviter de faire basculer du côté de l’opposition une classe moyenne en augmentation, mineurs, cocaleros, paysans sans terre, communautés indiennes n’hésitent pas se mobiliser pour bloquer certaines mesures et projets ou exiger une accélération des réformes. La rhétorique indigéniste et socialiste montrent alors leurs limites et contradictions.

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