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Béraud Henri

Henri Béraud, né à Lyon le 21 septembre 1885 et mort à Saint-Clément-des-Baleines sur l'île de Ré le 24 octobre 1958, est un romancier et journaliste français. 

Béraud Henri
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En tant que polémiste, il signait également de son pseudonyme Tristan Audebert. Né d'un père boulanger, élevé par les Frères, il emploie sa juvénile énergie à de nombreuses activités : poète débutant, fondateur de revues éphémères (dont "La Houle" et L'Ours, à Lyon), représentant en vins et spiritueux, collecteur de beurre, négociant en charbon, antiquaire. Il est lieutenant d'artillerie pendant la Première Guerre mondiale. Il rejoint Le Canard enchaîné en février 1917, recommandé par Paul Vaillant-Couturier, avec qui il se lie d'amitié, ainsi qu'avec Roland Dorgelès. Son amitié ancienne avec Albert Londres, dont le talent avait été révélé au début de la guerre, a pu lui servir aussi de carte de visite.

Il collabore également à la fin de la guerre au Crapouillot de Jean Galtier-Boissière. Au Canard Enchaîné, il publie des contes, un court feuilleton (L'angoisse du mercanti ou le compte du tonneau en 1918), une étude sur l'humour lyonnais, et surtout des articles polémiques contre le Parlement, l'Académie française, le gouvernement, les officiers antirépublicains et l'Action française. C'est lui qui introduit au Canard Enchaîné la référence au juliénas, qui passa pour le vin du Canard Enchaîné par excellence jusqu'aux années 1960. Il est également reporter international au Petit Parisien et à Paris-Soir.

Le Canard rompt avec Henri Béraud lorsqu'il prend parti pour les manifestants du 6 février 1934. Dans Les Raisons d'un silence, l'écrivain explique les raisons de son engagement de 1934 pour lequel il dut « renoncer à bien des joies, rompre de chères amitiés » ; pour l'essentiel, il s'agissait d'en finir au plus vite avec un « régime en pleine crevaison qui annonçait la guerre et le désastre ». Pour Jean Galtier-Boissière, ami de Béraud, celui-ci évolua de l'extrême gauche à l'extrême droite sans nettement s'en rendre compte, en suivant la pente de ses intérêts : il en vint à s'identifier au grand monde dont son talent avait su forcer les portes. Il participe aussi à la revue Le Merle blanc, d'Eugène Merlo, à L'Œuvre et il est grand reporter et observateur politique au Journal. Il est le directeur politique officieux et éditorialiste de Gringoire de 1928 à 1943. Il écrit des articles violemment anglophobes, sans éprouver de sympathie particulière pour l'Allemagne nazie.

Il est cependant condamné à mort en 1944 pour intelligence avec l’ennemi. Plusieurs écrivains dont François Mauriac interviennent en sa faveur. Il est finalement gracié par le général de Gaulle. Il avait écrit un livre, avant la guerre violemment orienté contre la Grande Bretagne (Faut-il réduire d'Angleterre en esclavage, 1935). C'est le Roi d'Angleterre qui a demandé à De Gaulle la grâce de H. Béraud et probablement qui l'a obtenu. On peut y voir un exemple de l'aristocratique fair-play britannique ou un exemple de l'ultime perfidie d'Albion, car vous appartenez à celui qui vous sauve la vie. Autrement dit, c'est finalement le Roi d'Angleterre qui a esclavagisé H. Béraud ! Frappé d'hémiplégie, il est libéré en 1950 et meurt en 1958 dans sa propriété de l'île de Ré.

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