Frédéric Pottecher, né le 11 juin 1905 à Bussang (Vosges) et mort le 13 novembre 2001 à Paris, est un acteur, scénariste, chroniqueur judiciaire, écrivain et grand opposant à la peine de mort. Il a couvert tous les grands procès du XXe siècle.
Frédéric Hughes Pottecher naît à Bussang. Les origines de sa famille sont à Fontenoy-le-Château. Son arrière-grand-père Antoine Benjamin Pottecher, serrurier de son état, a acheté une forge à Bussang, où il implantera une fabrique de couverts sur le modèle de celles de la vallée du Côney. Il est le quatrième enfant de Georges Pottecher, industriel, et de Germaine Wapler.
Il fait ses études à l'École alsacienne et à la Faculté de droit de Paris, puis à l'École libre des Sciences politiques. Il contractera deux mariages. Le premier avec Sonia Rapoport-Kreinine dont il devient veuf, puis le 27 août 1965 il épouse Andrée Jazotte. Frédéric Pottecher résidait au cœur de Paris, rue de Valois dans le premier arrondissement, ses violons d'Ingres sont le théâtre et l'histoire. Il meurt à l'Hôtel-Dieu de Paris en 2001. Il était alors âgé de 96 ans.
Son oncle Maurice Pottecher avait fondé le Théâtre du peuple en 1895, un concept nouveau où des comédiens amateurs et des comédiens professionnels jouaient sur la même scène. Le jeune Frédéric se mêle tout jeune au monde fascinant des auteurs et des acteurs. Il est tenté par une carrière de comédien. De 1927 à 1930, il est acteur dans la troupe des Pitoëff qu'il a connu à Bussang.
Frédéric Pottecher joue son propre rôle dans le film Les Bonnes Causes de Christian-Jaque en 1962. Il écrit le dialogue du téléfilm L’Affaire Marie Besnard, ce travail lui vaut le Sept d'or du meilleur auteur en 1986. Tonie Marshall lui donnera son dernier rôle de comédien dans le film Pentimento qu'elle réalise en 1989. De 1931 à 1938, il est rédacteur au journal Comoedia, revue consacrée à l'actualité théâtrale. En 1931 il est engagé au journal L’Œuvre par Henri Raud. En 1938 et 1939 il est rédacteur à Paris Soir. Il est éditorialiste à Radio-Levant à Beyrouth pendant les années de guerre en 1943 et 1944.
C'est en 1945 qu'il débute comme chroniqueur judiciaire à la Radiodiffusion française, qui deviendra Radiodiffusion-télévision française en 1949. Il réalise lors du procès de Pétain son premier grand reportage judiciaire. Il fait ses premiers pas à la télévision en 1957 et, l'année suivante, devient président, puis président d'honneur 1966 de l'Association de la presse judiciaire. Il devient également président du Syndicat national des journalistes judiciaires.
De 1969 à 1978 il anime les chroniques judiciaires d'Europe n°1. Il couvrira toutes les grandes affaires de la seconde moitié du siècle, l’enquête de l’assassinat du président américain John Kennedy, le procès de Christian Ranucci, l'affaire Patrick Henry. Il défend avec éloquence son point de vue et se sert de son expérience de comédien pour donner une voix aux protagonistes des affaires qu'il relate. À partir de 1963, il réalise pour la télévision une série d'émissions sur les prisons, sur l'alcoolisme, les hôpitaux, etc.