Barak Ehud
Ehud Barak, né le 12 février 1942 au kibboutz Mishmar Hasharon, est un homme politique israélien. Il est, de 1999 à 2001, Premier ministre de l'État d'Israël.
Candidat à la direction du Parti travailliste, il arrive en tête lors du premier tour, le 28 mai 2007, devant Ami Ayalon, ancien chef du Shin Beth (services secrets israéliens) et, en troisième position, le représentant sortant du parti, Amir Peretz, ministre de la Défense. Le second tour oppose, le 12 juin, Ehud Barak et Ami Ayalon et se traduit par la victoire d'Ehud Barak. Après la démission d'Amir Peretz de ses fonctions de ministre de la Défense dans le gouvernement de coalition dirigé par Ehud Olmert, Ehud Barak est lui-même nommé 4e vice-Premier ministre et ministre de la Défense, le 15 juin 2007 et investi le 19 juin. Il conserve ses fonctions dans le gouvernement du conservateur Benyamin Netanyahou jusqu'en 2013. Fils d'Israel Brog et d'Esther Godin, immigrés respectivement de Lituanie et de Pologne, le jeune officier Ehud Brog changea de nom à la demande des autorités israéliennes pour des raisons de sécurité liées à son incorporation dans l'unité de forces spéciales Sayeret Matkal et pour répondre à la politique institutionnelle d'israélisation (ou tsabarisation) patronymique en place dans les années 1960 (Barak signifie Éclair en hébreu).
Ayant devancé l'appel à 17 ans et demi, il débuta sa carrière militaire en 1959, pour la finir au grade sommital de Rav Alouf le 1er janvier 1995 en tant que 14e chef d'état major (RamatKal) de Tsahal. Après une tentative avortée à l'École de pilotage de l'Armée de l'air, il rejoint l'infanterie pour rapidement y devenir officier. Il fut notamment commandant d'un groupe de reconnaissance (Sayeret Matkal) pendant la guerre des Six Jours en 1967, et chef d'un bataillon blindé dans le Sinaï pendant la guerre de Kippour. Plus tard, en 1982, il sera nommé en qualité de chef du Bureau de la planification et promu général de division. Ensuite, durant l'opération Paix en Galilée, il sera promu commandant adjoint des forces israéliennes au Liban. Ses faits d'armes sont réputés et le personnage bénéficie à ce sujet d'un crédit très important au sein de la population et de l'armée israélienne. Il pourrait être cité par exemple la libération d'un avion de la compagnie belge SABENA détourné par l'organisation terroriste palestinienne Septembre noir (issu en grande partie du Fatah) sur l'aéroport de Lod en 1972 par un commando dont il assurait le commandement, ou encore le raid d'Entebbe dont il fut l'un des planificateurs.
Autant de missions d'action et de commandement qui lui permirent d'être honoré de la médaille du Service émérite et de quatre autres citations pour bravoure et excellence opérationnelle. Parallèlement à sa carrière militaire, Ehud Barak a poursuivi des études civiles. Il est licencié en physique et en mathématiques de l'Université hébraïque de Jérusalem (1976). Par ailleurs, il est détenteur d'une maîtrise en système d'ingénierie économique de l'université Stanford, Californie (1978). À l'issue de sa carrière militaire, il embrasse un parcours politique fulgurant au sein du Parti travailliste. Ministre de l'Intérieur en 1995, des Affaires étrangères de 1995 à 1996, il rejoint la Knesset en 1996, et prend la tête du Parti travailliste. Ehud Barak est élu Premier ministre de l'État d'Israël le 17 mai 1999, au détriment de Benjamin Netanyahou, lors des Élections générales israéliennes de 1999. Il tiendra à son poste jusqu'aux élections anticipées du 7 mars 2001, qui marquent l'accession au pouvoir d'Ariel Sharon.
Malgré seulement 13 députés travaillistes élus aux élections législatives, il est à nouveau membre du gouvernement Netanyahu en tant que ministre de la Défense, en juin 2007. Il démissionne du Parti travailliste le 17 janvier 2011, avec quatre autres personnalités (Matan Vilnai, Einat Wilf, Orit Noked et Shalom Simchon) et annonce son intention de former un nouveau parti « centriste, sioniste et démocratique » du nom d'Indépendance (Hatzmaout). Il annonce le 26 novembre 2012 son intention de se retirer de la vie politique après les élections de janvier 2013 pour se consacrer à sa famille. En juillet 2013, il devient consultant pour la banque suisse Julius Bär. Durant son bref mandat, Ehud Barak a mené une politique parfois agressive, parfois attentiste, dont les faits marquants sont les suivants :
- formation d'une coalition avec le parti religieux Shass du Rav Ovadia Yossef ;
- rupture avec le parti Meretz ;
- retrait du Liban du Sud, à l'exception des Fermes de Chebaa ;
- pourparlers de paix avec la Syrie ;
- l'établissement d'un cadre légal à l'exemption de service militaire pour les religieux (loi Tal) ;
- accroissement sans précédent de l'implantation de colonies juives en Cisjordanie ;
- sommet de Camp David II : durant l'été 2000, sous l'impulsion du président américain Bill Clinton, Ehud Barak avec son conseiller Reuven Merhav et le chef de file palestinien Yasser Arafat sont réunis pendant plusieurs jours à la résidence d'été du président4[réf. insuffisante], sans succès ;
- explosion de la seconde Intifada, dite Intifada Al-Aqsa ;
- les ultimes pourparlers de Taba, qui voient le camp israélien faire les propositions de retrait les plus audacieuses jamais faites (du point de vue israélien), sans succès également.
Ehud Barak aura, le temps d'un mandat de moins de deux ans, marqué la vie politique israélienne par trois faits politiques essentiels, qui représentent un tournant majeur dans la vie du jeune État israélien :
- le retrait du Liban du Sud, largement controversé à son époque, a permis de mettre fin à une présence qui datait de la guerre de 1982 (Guerre du Liban) ;
- l'explosion de la seconde Intifada ;
- l'échec du sommet de Camp David en 2000. Durant l'été 2000, Yasser Arafat avait menacé de proclamer un État palestinien le 13 septembre 2000, date anniversaire de sa poignée de main historique avec Yitzhak Rabin ;
- enfin, les pourparlers du sommet de Taba ont fixé la ligne la plus audacieuse jamais tenue par la gauche israélienne.