Bezmenov Youri
Youri Alexandrovitch Bezmenov, aussi connu sous le nom de Tomas David Schuman (1939 en Union soviétique - 1993), travaille en tant que journaliste pour l'agence de presse Novosti mais ses réels employeurs sont le KGB. Son véritable travail consiste à poursuivre les objectifs de la Russie communiste.
Après avoir été assigné à un poste en Inde, Bezmenov finit par apprécier les indiens et leur culture alors qu'au même moment il commence à avoir des ressentiments à l'égard de l'oppression du KGB sur les intellectuels qui s'opposent à la politique de Moscou. Il décide alors de passer à l'Ouest. Bezmenov est connu surtout pour ses conférences et ses livres anticommunistes et pro américains dans les années 1980 démontant la subversion communiste à l'œuvre à l'ouest. En 1984, il donne une entrevue à G. Edward Griffin, un membre de la John Birch Society, un groupe anticommuniste. Bezmenov explique dans cette interview les méthodes utilisées par le KGB pour pervertir secrètement le système démocratique des États-Unis. Il écrit le livre Love Letter to America, sous le pseudonyme de Tomas D. Schuman. Dans ce livre, il déclare à propos de lui-même : « Comme dans la vraie vie de Winston Smith, du livre 1984 de George Orwell, Tomas Schuman travaillait pour l'équivalent du Ministère de la Vérité de Orwell - l'agence de presse Novosti. Novosti, qui signifie « nouvelles » en Russe, existe pour produire des histoires fausses et partiales et les implanter dans les médias étrangers. Le but de cette activité du KGB est la « désinformation ». » Bezmenov était associé à la World Information Network (WIN) en Californie.
Bezmenov, en 1983, indique qu'il ne serait « pas surpris » si l'Union soviétique avoue avoir tiré sur l'avion du Vol 007 Korean Air pour tuer le député conservateur américain Larry McDonald. Larry McDonald était aussi le président de la John Birch Society et considérait le communisme comme une conspiration internationale. Pour Bezmenov, le 15 % seulement de l'argent communiste dévoué à l'ouest concerne le renseignement, les autres 85 % sont alloués à la subversion. Selon Bezmenov, dans une société démocratique de nombreux mouvements s'opposent à la société: simples criminels, personnes idéologiquement contre la politique de l'état, ennemis conscients, personnalités psychotiques qui s'opposent à tout, ce sont ceux qui vont être visés par les agents subversifs qui vont les acheter, les subvertir et les recruter afin de les faire agir dans une même direction jusqu'à ce que cette action collective mette la société en crise. Les domaines d'application de la subversion sont la religion (la détruire, la ridiculiser, la remplacer par divers sectes et cultes), l'éducation (détourner les gens d'un enseignement constructif, pragmatique et efficace), la vie sociale (remplacer des institutions et organisations traditionnelles par de la bureaucratie qui enleve aux gens toute responsabilité et initiative), la structure du pouvoir (décrédibilisation des organes de l'état comme la police), les relations de travail (grèves et parasitisme syndical), les lois et l'ordre (par l'exigence de l'égalité).
Il explique que la déstabilisation d'une société est produite en la démoralisant par l'émiettement du corps social en divers sous-groupes qui vont entrer dans un processus de radicalisation des relations sociales et lutter contre l'état ou contre d'autres sous-groupes, il désigne spécialement ceux dont les comités directeurs ne sont pas élus et qui réclament du pouvoir. Le résultat de la crise finale est soit la guerre civile, soit l'invasion étrangère, citant respectivement le Liban, l'Afghanistan et le Bangladesh. Après le changement de régime, "la révolution mange ses enfants" c'est-à-dire que les nouveaux dirigeants n'ont plus besoin de révolutionnaires et d'agitation, les agitateurs sont donc éliminés. Pour Bezmenov il faut environ 15 ans pour que l'action subversive change le cours d'un pays, c'est le temps qu'il faut pour retourner une génération d'étudiants, sans interférence des valeurs patriotiques traditionnelles. Il rejoint dans son analyse de la subversion une dissidente du Parti communiste américain des années 1940, Bella Dodd.