Lévy Thierry

Publié le par Mémoires de Guerre

Thierry Lévy, né le 13 janvier 1945 à Nice et mort le 30 janvier 2017 à Paris, est un avocat pénaliste français.

Lévy Thierry
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Thierry Lévy est né dans une famille bourgeoise juive. Son père, Paul Lévy, est journaliste à L'Aurore, au Journal et à L'Intransigeant puis fondateur en 1918 de l'hebdomadaire Aux Écoutes. Sous l'Occupation, privé de la gestion de son journal parce que juif, il se cache dans le sud de la France avec sa femme, Rosie Nathan, avocate au barreau de Paris convertie au catholicisme. Le couple a trois enfants, baptisés par l’évêque de Paris, après la Libération. Son père meurt alors que Thierry Lévy, collégien à Janson-de-Sailly, a 14 ans. Celui-ci reprend sept ans plus tard le journal familial, en perte d'audience, essayant de le faire passer d'un positionnement droitier à des engagements de gauche, ce qui finalise la chute de l'entreprise. Admis au barreau de Paris en novembre 1969, Thierry Lévy est, en juin 1972, commis d'office, avec l'avocat Rémy Crauste, pour défendre Claude Buffet pour l'assassinat de deux otages à la maison centrale de Clairvaux avec Roger Bontems.

Il ne peut pas le sauver de la guillotine, les deux avocats assistant à l'exécution dans la cour de la prison de la Santé le 28 novembre suivant, mais se fait, durant le procès et après, le relais de son client dans la dénonciation des conditions de détention du système carcéral français. Opposant à la privation de liberté, « hostile à tout pouvoir, toute loi, tout juge », en rupture avec le système judiciaire, il refuse les affaires où il devrait demander de la détention et défend deux membres du groupe terroriste Action directe, les frères Halfen : Nicolas Halfen est condamné à dix ans de réclusion, Claude Halfen est acquitté. En 2009, Thierry Lévy assigne Jean-Louis Bruguière et Jean-Marie Pontaut pour diffamation, au nom de Claude Halphen, à la suite de la parution du livre d'entretiens Ce que je n'ai pas pu dire, où Claude Halphen est accusé d'avoir été membre du commando d'Action directe qui a tué deux policiers et en a grièvement blessé un troisième, le 31 mai 1983, sans toutefois avoir tiré lui-même (précisément l'affaire pour laquelle Claude Halphen avait été acquitté le 13 juin 1987). 

Jean-Louis Bruguière est relaxé en première instance (2011), puis en appel (la même année), mais la Cour de cassation annule cette relaxe le 19 mars 2013, et renvoie l'affaire devant la cour d'appel de Rennes, qui relaxe à son tour les prévenus. Le 17 novembre 2015, cette relaxe est de nouveau cassée. En 1986, il obtient l'acquittement de Roger Knobelspiess. Dans les années 1990, il défend Christian Didier, assassin de René Bousquet (condamné à dix ans de prison), le juge d'instruction Eva Joly contre l'ordre des avocats, l'historien Bernard Lewis (gagnant trois procédures sur les quatre intentées contre son client8), les évadés de Clairvaux, qui obtiennent des peines de 6 à 20 ans contre la perpétuité réclamée par l'avocat général. Il préside l'Observatoire international des prisons de mai 2000 à 2004. En 2004, conseil de Richard Shirrefs, directeur général d'Eurotunnel, Thierry Lévy obtient la condamnation de Nicolas Miguet, qui doit verser 10 000 euros à Richard Shirrefs pour diffamation et injure.

En 2005, avocat de Claude Cherki, ancien PDG du Seuil, il plaide avec succès contre Jean-Claude Guillebaud, poursuivi pour diffamation par Claude Cherki. Jean-Claude Guillebaud est condamné à 3 000 euros d'amende, 1 euro symbolique de dommages et intérêts, 3 000 euros au titres des frais de justice de la partie civile, et à publier le jugement à ses frais dans Le Nouvel Observateur. En 2008, il obtient la relaxe de Roger Cukierman, poursuivi pour injure publique par Alain Krivine. L'année suivante, aux côtés de son confrère Dominique Tricaud, Thierry Lévy défend avec succès Siné, poursuivi par la LICRA, mais relaxé par le tribunal de Lyon. Avocat des cinémas Utopia, Thierry Lévy obtient, en 2010, le rejet de l'action intentée par l'Association culturelle juive des Alpilles (ACJA), puis la condamnation de Yann Moix et du Figaro pour injure publique contre les responsables du réseau de cinémas. En 2012, il plaide avec succès pour son confrère Jérémie Assous contre la multinationale  All Communication Network, déboutée de sa plainte en diffamation. Devenu médiatisé et habitué des plateaux télévisés durant les années 2000-2010, il prend part à des débats sur des faits de sociétés, s'opposant parfois rudement à des personnalités controversées telles que Dieudonné.

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