Dokmanovic Slavko
Slavko Dokmanovic est né le 14 décembre 1949 en Yougoslavie, décédé le 29 Juin 1998.
Il a occupé les fonctions de Président de la municipalité de Vukovar de 1990 à la mi-1991. En novembre 1991, après la chute de la ville de Vukovar, il a repris ses fonctions, qu’il a occupées jusqu’à la mi-1996. Les faits concernent l’attaque de la ville de Vukovar par les forces de l’armée yougoslave, la JNA, de la fin août au 18 novembre 1991. L’unité de la JNA portant la responsabilité principale de l’attaque de Vukovar et de l’occupation qui s’en est suivie était la Première Brigade motorisée de la Garde, sous le commandement du colonel Mile Mrksic. Le colonel Mrksic avait sous ses ordres le commandant Veselin Sljivancanin, chargé du commandement opérationnel direct des forces de la JNA dans les environs immédiats de la ville. L’unité spéciale d’infanterie commandée par le capitaine Miroslav Radic, un proche du commandant Sljivancanin, est un autre élément de la brigade qui a participé activement au siège et à l’occupation de la ville.
Durant cette attaque, des centaines de civils auraient été tués par les forces serbes et l’immense majorité des non-Serbes encore présents aurait été chassée. Les faits reprochés à Slavko Dokmanovic portent plus particulièrement sur le sort des personnes qui avaient cherché refuge à l’hôpital de Vukovar dans l’espoir qu’elles seraient évacuées en présence d’observateurs internationaux. Le 20 novembre 1991, 400 de ces personnes auraient été emmenées par des soldats de la JNA. Ces détenus auraient été conduits à la caserne de la JNA où ils auraient été humiliés et menacés. Ils auraient ensuite été transportés vers une ferme où les soldats les auraient battus. Les soldats auraient ensuite conduit les détenus, en groupe de 10 à 20 personnes en direction de Grabovo, jusqu’à un ravin boisé. Ils auraient alors tué au moins 264 Croates et autres non-Serbes venant de l’hôpital de Vukovar. Après ce massacre, les forces serbes auraient enseveli sur place les corps des victimes.
Il est reproché à Slavko Dokmanovic d’avoir aidé et encouragé ou, de toute autre manière, participé à ces événements. Slavko Dokmanovic a été appréhendé le 27 juin 1997 et transféré le même jour au Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Slavko Dokmanovic a été appréhendé le 27 juin 1997 et transféré le même jour au Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Slavko Dokmanovic est accusé conjointement avec trois membres de la JNA, Mile Mrksic, Miroslav Radic et Veselin Sljivancanin, qui auraient eux aussi participé à ces crimes. Les accusés sont poursuivis pour:
- cinq chefs d’accusation de crimes contre l’humanité: article 5 Statut du TPIY (persécutions pour des raisons politiques, raciales et religieuses; extermination; assassinat; torture; actes inhumains);
- trois chefs d’accusation de violations des lois ou coutumes de la guerre: article 3 Statut du TPIY (meurtre; torture; traitement cruel).
Lors de sa comparution initiale, le 4 juillet 1997, Slavko Dokmanovic a plaidé «non-coupable» de tous les chefs d’accusation. Le 29 juin 1998, Slavko Dokmanovic a mis fin à ses jours dans sa cellule de l’unité de détention des Nations Unies, à Scheveningen. Le 15 juillet 1998, une ordonnance du TPIY mettait un terme à la procédure.