Mandela Nelson
Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba », né le 18 juillet 1918 à Mvezo (province du Cap) et mort le 5 décembre 2013 à Johannesburg (Gauteng), est un homme d'État sud-africain. Il a été l'un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale (apartheid) avant de devenir président de la République d'Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non ségrégationnistes de l'histoire du pays. Nelson Mandela entre au Congrès national africain (ANC) en 1943, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale imposée par celle-ci. Devenu avocat, il participe à la lutte non violente contre les lois de l'Apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti national à partir de 1948. L'ANC est interdit en 1960 et, comme la lutte pacifique ne donne pas de résultats tangibles, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l'ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Le 5 août 1962, il est arrêté par la police sud-africaine sur indication de la CIA, puis est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l'égalité raciale et bénéficie d'un soutien international croissant.
Après vingt-sept années d'emprisonnement dans des conditions souvent difficiles et après avoir refusé d'être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché le 11 février 1990. S'inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime de l'apartheid et jeté les bases d'une nouvelle Afrique du Sud démocratique. Après une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l'apartheid, ceux de l'ANC et ceux de l'Inkhata à dominante zoulou, Nelson Mandela devient le premier président noir d'Afrique du Sud en 1994. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs ; il lutte contre les inégalités économiques, mais néglige le combat contre le sida, en pleine expansion en Afrique du Sud. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active, mais continue à soutenir publiquement le Congrès national africain tout en condamnant ses dérives. Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou contre le sida, il demeure une personnalité mondialement reconnue en faveur de la défense des droits de l'Homme. Il est salué comme le père d'une Afrique du Sud multiethnique et pleinement démocratique, qualifiée de « nation arc-en-ciel », même si le pays souffre d'inégalités économiques, de tensions sociales et de replis communautaires.
Jeunesse et années de formation (1918-1941)
Le jeune Mandela avait pour prénom Rolihlahla, qui, en Xhosa, au figuré, signifie « fauteur de troubles ». C'est à l'école qu'il reçoit le prénom de Nelson, britannique, comme l'éducation qui y est dispensée en anglais par les missionnaires protestants. Appartenant au clan Madiba des Thembu, on l'élève pour devenir conseiller du prince, comme son père. Il est le témoin attentif de la procédure coutumière de délibération chez les Thembu, où tous, grands et humbles, peuvent s'exprimer jusqu'à ce que soit atteint le consensus, ce qui lui paraît bien plus démocratique que l'oppression d'une minorité par la majorité. À 20 ans, il entre à l'université de Fort Hare, réservée aux Noirs. Il y étudie l'anglais et l'histoire des civilisations occidentales.
L’engagement (1941-1947)
En 1941, à Fort Hare, il participe avec Oliver Tambo (1917-1993) à une grève et refuse de réintégrer l’université après quelques jours d’exclusion. Il quitte alors la région du Transkei pour échapper à un mariage arrangé et gagne Johannesburg, où il vit d’expédients tout en poursuivant ses études par correspondance. En 1943, il entame une licence en droit, à la prestigieuse université du Witwatersrand, où il côtoie pour la première fois des étudiants blancs. Un de ses amis, Walter Sisulu (1912-2003), lui fait connaître l'African National Congress (ANC), organisation alors élitiste et strictement légaliste. Il y adhère en 1944 et participe avec W. Sisulu et O. Tambo à la réflexion politique au sein de l’exécutif, qui aboutit à la création de la Ligue de la jeunesse, destinée à réformer et revivifier l'ANC en la rapprochant des masses populaires. Il épouse en 1944 Evelyn Mase ; ils auront quatre enfants. Il travaille comme jeune clerc en apprentissage dans le cabinet d’avocats blancs de Lazar Sidelsky (1911-2002), à Johannesburg.
Au pays de l’apartheid
Outil de gouvernement d’un Etat néerlandophone qui s’est constitué contre la tutelle britannique, l'apartheid organise la vie dans des territoires séparés ou bien la cohabitation tolérée avec statuts inférieurs pour les non-Blancs. Après les métis et les Indiens, tout au bas de l’échelle politique et sociale dominée par l’Afrikaner, se place le Noir, éternel mineur qui évolue dans une trajectoire parallèle : né dans une maternité réservée aux Noirs, élevé dans une école réservée aux Noirs, se déplaçant dans des autobus et des trains réservés aux Noirs. Le statut inférieur des Noirs est palpable jusque derrière les barreaux, où même le régime alimentaire est inférieur. Avocat avec pignon sur rue, puisqu’il a pu ouvrir son propre cabinet avec Oliver Tambo en 1952, Mandela a conscience d'être une exception et de faire partie de l'élite noire tolérée par les Blancs.
Mais lui aussi est « conditionné » : il raconte dans ses mémoires comment il s’était surpris, en montant dans un avion, à douter du savoir-faire du pilote… noir. Mandela mène de front son cabinet d'avocats, sa vie de famille et de militant de l'ANC, ce qui veut dire se déplacer la nuit de réunion en réunion, mais aussi vivre avec la culpabilité de ne pas voir sa mère vieillir, ses enfants grandir, sa femme tenir le coup. Militer contre le racisme au pays de l’apartheid, c’est savoir mettre à profit toute circonstance, comme lorsque les dirigeants de l'ANC, souvent dans l’impossibilité de se voir puisqu’ils sont assignés à résidence, tiennent une réunion au sommet... en prison, dans la salle commune où ils ont été entassés.
La lutte pacifique (1947-1961)
Mandela devient secrétaire, puis président de la Ligue de la jeunesse en 1950, sur fond de durcissement de l’apartheid. Dès 1952, au sein de l'exécutif d’un ANC inspiré par Gandhi et dirigé par Albert Luthuli (futur prix Nobel de la paix en 1960), il participe à l'organisation de la Defiance Campaign, qui exploite un éventail de formes de désobéissance civile :
- les manifestations et boycotts,
- la recherche collective de l'incarcération par l'infraction délibérée aux lois de l'apartheid,
- le stay-at-home, forme de grève selon laquelle on ne se présente pas au travail et on reste chez soi.
En 1956, il est arrêté pour avoir participé à l'élaboration de la Charte de la liberté, véritable plaidoyer pour l'égalité civile. Il fait face aux accusations de haute trahison (Treason Trial) durant plus de quatre ans de procès, avant d'être finalement acquitté. En 1960, le massacre de Sharpeville (21 mars), répression sanglante d'une manifestation pacifique, le convainc d'intensifier la lutte.
La lutte armée (1961-1962)
Constatant l'échec de la résistance non-violente et l'impasse où est réduite l'ANC qui a été déclarée organisation illégale dans un pays placé en état d’urgence (mars 1960), il plaide le recours à la lutte armée, dont le sabotage constitue la première étape, et passe dans la clandestinité pour organiser le bras armé de l'ANC, Umkhonto we Sizwe, littéralement « Lance de la nation » (abrégé en MK). Mandela change régulièrement de points de chute et de couverture, puis se fait passer pour un simple cuisinier-jardinier dans la ferme achetée par MK à Liliesleaf, à Rivonia, dans la banlieue de Johannesburg. Les premiers attentats sont perpétrés à Durban, Port Elizabeth et Johannesburg à la fin de l'année 1961.
Ils visent surtout des centrales électriques et des centres de délivrance des laissez-passer ; ils sont assez artisanaux et font peu de dégâts. Il se rend à Londres et, avec O. Tambo, le représentant de l’ANC à l’étranger, sillonne l’Afrique à la recherche d’appuis politiques, logistiques et financiers. Mais à nouveau arrêté à son retour et accusé d'avoir illégalement quitté le pays tout en incitant à la grève, il est condamné à cinq ans de prison. Le commandement de MK est décapité par l’arrestation à Liliesleaf, le 12 juillet 1963, de plusieurs dirigeants – dont Walter Sisulu – pris sur le fait, alors qu’ils étudiaient un plan d’action pour le passage à la guérilla (Opération Mayibuye).
Procès et prison (1963-1990)
Les documents et explosifs saisis permettent d’inculper le prisonnier Mandela et huit de ses nouveaux co-accusés : ils risquent la peine de mort mais sont finalement condamnés, au terme de huit mois d’un procès retentissant, le 12 juin 1964, à la réclusion à perpétuité avec travaux forcés. Les condamnés noirs purgent leur peine à Robben Island, sorte de château d’If au large de la ville du Cap ; l’unique condamné blanc est envoyé dans la prison de Pretoria Central. L’un des avocats afrikaners, Bram Fischer (1908-1975), qui avait déjà défendu Mandela lors du Treason Trial et a dû lui-même passer dans la clandestinité, est à son tour condamné à la prison à vie. Mandela changera de prison à deux reprises : tout d’abord Pollsmoor dans la ville du Cap, puis Victor Verster près de Paarl, dans la province du Cap-Ouest. À mesure que s’étaient succédé les assignations à résidence, Mandela refusait déjà de se cantonner au territoire imparti par un pouvoir raciste qu’il récusait.
Lors de ses procès, il est en mesure s’il le faut d’assurer sa propre défense, voire de faire de la salle d’audience une tribune politique. Une fois entre quatre murs, il s’emploie à maintenir une forme de lutte. Il se fait le porte-parole des prisonniers auprès de la direction de la prison, les défend sous le manteau dans leurs procès en appel, poursuit ses études de droit par correspondance et commence la rédaction de ses mémoires, discute avec les jeunes gens emprisonnés après les émeutes de Soweto (juin 1976) ou encore lutte contre les bantoustans en conseillant un chef tribal. Il s’efforce de ne pas cantonner son esprit aux quelques mètres carrés de sa cellule. À partir de 1980, l'ANC le met en avant dans ses campagnes internationales de mobilisation de l'opinion. La résistance morale et physique du matricule 466/64 – ayant contracté la tuberculose en prison, il est hospitalisé à deux reprises – contribue à la naissance du mythe. Ses conditions de détention s’améliorent, puisqu’on l’installe dans une villa du périmètre de la prison.
Pourparlers avec l'ennemi
Au milieu des années 1980, alors que monte la pression internationale, morale et économique, contre un pays qui n’est plus vu comme un rempart contre le communisme, le gouvernement de P. W. Botha infléchit sa politique. Le ministre de la Justice Kobie Coetsee (1931-2000) vient sonder Mandela officieusement. On lui propose sa libération contre un rejet public de la violence. Mandela décline l’offre et le fait savoir publiquement par la voix d’une de ses filles lors d’un rassemblement : il argue que la violence institutionnelle appelle la violence et refuse la liberté d'un seul contre l'oppression de tous. Des pourparlers sont néanmoins entamés secrètement, y compris dans un premier temps à l’insu de l’ANC, pour la mise en place d'un régime où la population blanche deviendrait minoritaire. Le nouveau président F. W. De Klerk prend conscience de l'inévitable et entame le démantèlement de l'apartheid. La libération de plusieurs dirigeants de l'ANC est annoncée le 10 octobre 1989. Nelson Mandela sort de prison devant les caméras du monde entier le 11 février 1990.
Prix Nobel et chef de l’État
L'ANC est légalisé et suspend la lutte armée. Au cours de ses nombreux voyages à l'étranger, Mandela insiste sur la nécessité de maintenir les sanctions économiques contre l'Afrique du Sud. Vice-président, puis président de l'ANC (juillet 1991), il est, avec le président de la République F. W. De Klerk, le principal artisan de la Constitution intérimaire qui scelle la fin de l'apartheid – ce qui vaut aux deux hommes le prix Nobel de la paix en 1993. L'année suivante, le 27 avril 1994, à l'issue des premières élections multiraciales, qui sont remportées par l'ANC, Mandela devient chef de l'État sud-africain. Il place les vice-présidents F.W. De Klerk et Thabo Mbeki à la tête d’ un gouvernement d’union nationale, où quelques portefeuilles sont accordés à des membres de l’ancienne élite politique. Jouant habilement de sa stature internationale, il parvient à contenir l'extrémisme de l'Inkatha et à éviter l'embrasement du pays durant la phase de transition démocratique. Il s'emploie également à restaurer l’image internationale d’une Afrique du Sud naguère infréquentable (exclue du Commonwealth dès 1961), qui a affronté ses problèmes politiques et moraux et peut consacrer ses forces vives à ses grandes difficultés économiques.
Homme privé, homme public
Mandela n’aura pas été épargné durant toutes ces années, dans sa chair (mort de certains proches et obsèques auxquelles il lui est interdit d’assister) et dans son honneur : ainsi, pendant qu’il était engagé dans le processus de transition démocratique aux côtés de F. W. De Klerk, sa deuxième femme Winnie Madikizela Mandela a déchaîné la controverse nationale et embarrassé l’ANC. Durant l’emprisonnement de son mari, Winnie avait, elle aussi connu le harcèlement policier, la mise sur écoute, la prison ou l’assignation à résidence dans une province lointaine. Épouse d’un prisonnier d’opinion devenu célèbre et elle-même très engagée dans l’ANC en particulier dans la Ligue des femmes, son aura était grande auprès des jeunes et l’acharnement policier dont elle faisait l’objet avait été largement relayé par l’ANC.
Mais l’icône s’était ternie à partir de 1987, avec les agissements des membres du Mandela United Football Club qu’elle avait mis en place et qui, dans un contexte de paranoïa générale, pourchassait les indics ou supposés tels. Malgré son manque de temps et de moyens et en dépit de l’opacité délibérée entretenue par les institutions policières et l’ANC, la Commission Vérité et Réconciliation, qui l’a citée à comparaître, arrive à la conclusion (1998) que Winnie Mandela a couvert et cautionné une spirale de violences, parmi lesquelles on relève une quinzaine de cas ayant mené à enlèvements, torture, et assassinats. Mandela divorce d’avec Winnie et se remarie en 1998, à quatre-vingts ans, avec Graça Machel, veuve du président du Mozambique Samora Machel. Il se retire de la vie politique à la fin de son mandat et se consacre à ses fondations privées, en particulier à la lutte contre le sida. Il meurt le 5 décembre 2013 à Johannesburg.
L’homme d’État Nelson Mandela a engagé son pays dans un processus douloureux de réconciliation nationale, qui s’est traduit par les travaux et le volumineux rapport que lui a remis la Commission Vérité et Réconciliation, présidée par l’archevêque anglican Desmond Tutu, le 29 octobre 1998. Il a ainsi exclu l’oubli, mais aussi la revanche de l’opprimé sur l’oppresseur. L’Afrique du Sud qu’il a contribué à faire naître se veut désormais une nation arc-en-ciel.
En juillet 2001, Nelson Mandela est soigné par radiothérapie pendant sept semaines pour un cancer de la prostate. À l'âge de 85 ans, en juin 2004, Mandela annonce qu'il se retire de la vie publique : sa santé décline et il veut passer plus de temps avec sa famille. Il dit qu'il ne veut pas se cacher du public mais qu'il veut être dans la posture « de vous appeler pour demander si je suis le bienvenu, plutôt que d'être appelé pour intervenir ou participer à des événements. Ma demande est donc : ne m'appelez pas, je vous appellerai. » À mesure que les années passent, Nelson Mandela prend de moins en moins position sur les problèmes internationaux et nationaux. Le quatre-vingt-dixième anniversaire de Nelson Mandela, le 18 juillet 2008, est célébré dans tout le pays avec un concert hommage à Hyde Park dans le cadre de la série de concerts 46664, dont le nom vient du numéro de prisonnier de Mandela. Dans son discours d'anniversaire, Mandela demande aux personnes riches d'aider les pauvres du monde entier.
En juin 2013, souffrant d'infection pulmonaire récidivante, probable séquelle d'une tuberculose contractée lors des 27 années passées en prison, Nelson Mandela est placé sous assistance respiratoire, entre la vie et la mort. Son état s'étant légèrement amélioré, il est néanmoins ramené à son domicile dans un état critique en septembre de cette même année. Le président sud-africain Jacob Zuma annonce son décès le 5 décembre 2013 à 22 h 45 lors d'une allocution solennelle. Le chef d'État précise que Mandela est mort « paisiblement » dans sa maison, entouré des siens. Jacob Zuma a également annoncé l'organisation de funérailles nationales, demandant la mise en berne des drapeaux sud-africains à partir du 6 décembre jusqu'après ces funérailles. L'ensemble de la communauté internationale s'émeut de la nouvelle, de nombreuses personnalités, dont le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, rendent hommage de façon unanime à Mandela pour les combats qu'il a menés tout au long de sa vie. Cinquante-trois pays ont déclaré au moins un jour de deuil national.
La cérémonie officielle d'hommage de Nelson Mandela a lieu le 10 décembre 2013 au FNB Stadium de Soweto. Une centaine de chefs d'État et de gouvernement a fait le déplacement afin de lui rendre un dernier hommage, notamment le président Obama qui est le seul chef d’État étranger à avoir pu prononcer un discours officiel. Les funérailles nationales ont eu lieu le 15 décembre 2013. Il est inhumé dans le village de Qunu situé à une trentaine de kilomètres de son lieu de naissance et dans lequel il passa une partie de son enfance. En décembre 2017, un rapport de la commission anticorruption sud-africaine révèle que 300 millions de rands — prévus pour des projets humanitaires — furent détournés par les organisateurs de ses funérailles.
Mandela a été marié trois fois, est père de six enfants, a vingt petits-enfants et un nombre croissant d'arrière-petits-enfants.
Premier mariage
Mandela se marie, en 1944, avec Evelyn Ntoko Mase, qui est originaire de la même région que lui, mais qu'il rencontre à Johannesburg. Le couple divorce en 1957 après treize ans de mariage à cause des nombreuses absences de Mandela, sa dévotion à la cause révolutionnaire et le fait qu'elle fasse partie des témoins de Jéhovah, une religion qui prône la neutralité politique. Elle est également lassée des infidélités de son mari ; elle apprend qu'il demande le divorce en lisant le journal. Le couple a deux fils, Madiba Thembekile (Thembi) (1946-1969) et Makgatho (1950-2005), et deux filles, toutes les deux nommées Makaziwe (Maki, nées en 1947 et 1953). Leur première fille meurt à l'âge de 9 mois, et ils baptisent leur deuxième fille du même nom en son honneur. Thembi est tué dans un accident de voiture en 1969 à l'âge de 23 ans et Mandela, alors prisonnier, n'est pas autorisé à assister aux funérailles. Evelyn Mase meurt en 2004306 et Makgatho meurt du sida en 2005.
Deuxième mariage
Winnie Madikizela-Mandela est aussi originaire du Transkei et ils se rencontrent aussi à Johannesburg, où elle est la première travailleuse sociale noire. Il l'épouse en juin 1958. Ils ont deux filles, Zenani (Zeni), née le 4 février 1958, et Zindziswa (Zindzi) Mandela-Hlongwane (1960-2020). Zindzi a seulement 18 mois quand son père est emprisonné à Robben Island. Plus tard, Winnie est très affectée par la discorde familiale qui reflète les conflits politiques du pays, alors que Mandela est emprisonné, son père devient le ministre de l'Agriculture du Transkei. Le mariage se termine par une séparation en avril 1992 et un divorce en mars 1996, à cause de divergences politiques liées à la radicalisation de Winnie. Bien que sa fille Zindzi ait des souvenirs de son père, les autorités sud-africaines ne l'autorisent à rendre aucune visite de l'âge de 4 à 16 ans. Zindzi Mandela-Hlongwane devient célèbre mondialement quand, âgée de 24 ans, elle lit les discours de Nelson Mandela refusant sa liberté conditionnelle en 1985.
Troisième mariage
Mandela se remarie le jour de ses 80 ans, en 1998, avec Graça Machel, née Simbine, veuve de Samora Machel, ancien président du Mozambique et allié de l'ANC qui a été tué dans un accident aérien douze ans auparavant. Le mariage suit des mois de négociations internationales pour établir le montant du prix exceptionnel qui doit être remis au clan de Machel. Les négociations sont conduites par le souverain traditionnel de Mandela, le roi Buyelekhaya Zwelibanzi Dalindyebo.
Distinctions
Outre le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné conjointement avec Frederik de Klerk en 1993, Nelson Mandela a reçu plus de deux cent cinquante prix et récompenses nationales et internationales sur plus de quarante ans.
- En 1980, il reçoit le prix Nehru pour la Paix et, neuf ans plus tard, il est le premier à recevoir le prix Kadhafi des droits de l'homme.
- En 1990, il est le deuxième étranger à recevoir le Bharat Ratna, la plus haute distinction indienne.
- En 1991, c'est pour la fin du régime de l'apartheid qu'il reçoit, avec le président Frederik de Klerk, le prix Félix-Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.
- En 1992, il refuse le prix Atatürk de la paix décerné par la Turquie à cause des violations des droits de l'homme qui ont été commises à cette époque, puis accepte finalement le prix en 1999.
- En 1995, il est fait docteur honoris causa de l'université Waseda.
- En 1996, il est distingué au Portugal du grand collier de l'ordre de l'Infant Dom Henri.
- Le 15 juillet 1996, il reçoit les insignes et le titre de docteur honoris causa de l’université Panthéon-Sorbonne.
- En 2001, il est la première personne vivante à être fait citoyen honoraire du Canada.
- En 2002, il reçoit la médaille présidentielle de la Liberté de George W. Bush et est fait, la même année, membre de l'ordre du Mérite par la reine Élisabeth II du Royaume-Uni.
- En 2004, il reçoit le prix Conscience planétaire décerné par le Club de Budapest.
- En 2006, il reçoit le prix Ambassadeur de la conscience d'Amnesty International.
À un moment, Nelson Mandela reçoit tellement de récompenses et d'hommages qu'il décide de ne plus en accepter, considérant que d'autres doivent être maintenant honorés.
- Le 10 novembre 2009, l'Assemblée générale des Nations unies déclare le 18 juillet « journée internationale Nelson Mandela ».
- En 2015, lors de la Coupe du monde de rugby à XV en Angleterre, Bernard Lapasset, président de World Rugby — depuis 2014 nouvelle dénomination de l'IRB (International Rugby Board) — officialise l'inscription de Nelson Mandela à l'IRB Hall of Fame (Temple de la renommée IRB), pour sa contribution active à la réussite de la Coupe du monde 1995 en Afrique du Sud.
- En France, en 2015, 22 établissements scolaires portent son nom, comme le lycée Nelson-Mandela à Nantes.
- Une espèce d'Insecte Coléoptère de la famille des Histeridae: Acritus mandelai, décrite de la République d'Afrique du Sud (Natal), lui a été dédiée en 2001 par l'entomologiste français Yves Gomy.
Décorations
- Étoile de l'amitié des peuples (Allemagne).
- Membre de l'ordre d'Agostinho Neto (Angola, 1990).
- Compagnon d'honneur de l'ordre d'Australie (Australie, 1999).
- Première classe de l'ordre de l'étoile de Platine (Bulgarie, 2008).
- Grand-cordon de l'ordre national du Mérite du Burundi.
- Compagnon de l'ordre du Canada (Canada, 1998)326.
- Médaille du jubilé de diamant d'Élisabeth II (Canada, 2012).
- Médaille de l'ordre de José Martí (en) (Cuba, 1991).
- Médaille de l'ordre de Playa Girón (en) (Cuba, 1984).
- Chevalier de l'ordre de l'Éléphant (Danemark, 1996).
- Collier de l'ordre du Nil (Égypte, 1997).
- Collier de l'ordre d'Isabelle la Catholique (Espagne).
- Médaille présidentielle de la Liberté (États-Unis, 2002).
- Grand-croix de l'ordre de l'Étoile (Éthiopie, 1990).
- Grand-croix de l'ordre de la Rose blanche (Finlande).
- Grand-croix de la Légion d'honneur (France, 1994).
- (1st Class) Grand-cordon de l'ordre de la République (Iran, 2001).
- Order of Jamaica Première classe de l'ordre de Jamaïque.
- Most Courteours Order of Lesotho (1987) Grand-cordon de l'ordre de Moshoeshoe (Lesotho, 1995).
- Grand-croix de l'ordre national du Mali (Mali, 1996).
- Collier de l'ordre de l'Aigle aztèque (Mexique, 2010).
- Grand Commandeur de l'ordre de la République fédérale (Nigéria, 1990).
- Grand-croix avec collier de l'ordre de Saint-Olaf (Norvège, 1998).
- Membre de l'ordre de Nishan-e-Pakistan (Pakistan, 1992).
- Grand-croix de l'ordre d'Adolphe de Nassau (Pays-Bas, 1999).
- Chevalier de l'ordre du Sourire (Pologne).
- Grand-collier de l'ordre de l'Infant Dom Henrique (Portugal, 1996).
- Baillis grand-croix du Très vénérable ordre de Saint-Jean (Royaume-Unis, 2004).
- Membre d'honneur de l'ordre du Mérite du Commonwealth (Royaume-Unis, 1995).
- Chevalier de l'ordre des Séraphins (Suède, 1996).
- Médaille de l'ordre de l'Amitié (Russie, 1995).
- Deuxième classe de l'ordre d'Uhuru Torch (Tanzanie, 1990).
- Grand-cordon de l'ordre de la République (Tunisie, 1994).
- Première classe de l'ordre du Prince Iaroslav le Sage (Ukraine, 1999).