Jean Castex né le 25 juin 1965 à Vic-Fezensac (Gers), est un haut fonctionnaire et homme d'État français. Il est Premier ministre depuis le 3 juillet 2020. Membre de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) puis des Républicains (LR), il est maire de Prades (Pyrénées-Orientales) de 2008 à 2020, secrétaire général adjoint de la présidence de la République entre 2011 et 2012, conseiller régional du Languedoc-Roussillon de 2010 à 2015 et conseiller départemental des Pyrénées-Orientales de 2015 à 2020. En 2017, Jean Castex est chargé de superviser pour l'État l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 en tant que délégué interministériel, puis est nommé président de la nouvelle structure faîtière du sport de haut niveau français, l'Agence nationale du sport. En 2020, il est chargé de coordonner la sortie progressive du confinement mis en place dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Il est ensuite nommé chef du gouvernement par le président Emmanuel Macron, succédant à Édouard Philippe, et quitte LR.
Origines
Jean Castex naît le 25 juin 1965 à Vic-Fezensac, dans le département du Gers, alors en région Midi-Pyrénées et depuis la réforme territoriale de 2015 en Occitanie. Fils de Claude Castex, instituteur, et de Nicole Fontanier, également institutrice, décédée le 16 janvier 2020, il est le petit-fils de Marc Castex, ingénieur, concessionnaire de machines agricoles, membre du groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants, ancien sénateur du Gers et maire de Vic-Fezensac, et l'arrière-petit-fils d'un forgeron côté paternel, et d'André Fontanier, instituteur issu d'une famille de paysans, syndicaliste, militant communiste et résistant côté maternel.
Sa généalogie, dont une partie a fait l'objet d'une communication en 1997 dans le bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers9 par l'un de ses grands-oncles, confirme, tant du côté paternel que du côté maternel, des origines exclusivement gersoises sur cinq générations, ses racines étant concentrées dans la circonscription d'Armagnac de la province historique de Gascogne. Son nom de famille, est une cacographie du mot gascon Castèth(s) et signifie Château(x).
Études
Interne, à sa demande, de 1979 à 1982 au lycée privé de Garaison à Monléon-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées, institution de l'enseignement catholique, Jean Castex obtient son baccalauréat en 1982 puis une licence d'histoire à l'université de Toulouse-II-Le Mirail. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1986 et titulaire d'une maîtrise de droit public en 1987. En 1989, il intègre l'École nationale d'administration (ENA, promotion Victor-Hugo).
Premiers postes
À sa sortie de l'ENA en 1991, Jean Castex rejoint la Cour des comptes comme auditeur. Il est promu conseiller référendaire en 1994, puis conseiller-maître en 2008. Il est nommé directeur des Affaires sanitaires et sociales dans le Var en 19962. Il occupe ensuite les postes de secrétaire général de la préfecture de Vaucluse (1999-2001) puis président de la Chambre régionale des comptes d'Alsace de 2001 à 2005.
Au sein de ministères
De 2005 à 2006, Jean Castex est le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, où il participe à l’introduction de la notion d’objectifs et de rentabilité dans l’hôpital et à une rationalisation des coûts dans le cadre du plan hôpital 2007, qui introduit notamment la tarification à l'activité (« T2A »). Il est ensuite directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé de 2006 à 2007, puis au ministère du Travail de 2007 à 2008. En novembre 2010, il remplace Raymond Soubie au poste de conseiller aux affaires sociales au cabinet du président de la République française auprès de Nicolas Sarkozy. Le 28 février 2011, il est nommé secrétaire général adjoint de l'Élysée, fonction qu'il occupe jusqu'à la fin du mandat du président Sarkozy, le 15 mai 2012.
Élu local
En 2008, Jean Castex est élu maire de Prades. En 2010, il est élu conseiller régional du Languedoc-Roussillon, après avoir mené la liste UMP-NC de Raymond Couderc dans les Pyrénées-Orientales ; il exerce ce mandat jusqu'en 2015. Après les élections municipales de 2014, il est réélu maire de Prades, sa liste l’ayant emporté dès le premier tour avec 70,2 % des suffrages. Il est élu en mars 2015 conseiller départemental dans le canton des Pyrénées catalanes en binôme avec Hélène Josende,, obtenant 58,3 % des suffrages exprimés au second tour. Candidat à la présidence du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, le 2 avril suivant, il obtient 12 voix contre 22 pour Hermeline Malherbe (PS).
Le 6 octobre 2017, lors de la réunion du conseil communautaire de la communauté de communes Conflent Canigó, dont il est le président, Jean Castex affirme son soutien aux Catalans victimes de violences de l’État espagnol une semaine plus tôt lors du référendum sur l'indépendance de la Catalogne, sans toutefois se prononcer pour ou contre l'indépendance. La motion, votée à l'unanimité des élus présents, s'est notamment « [indignée] des violences policières contre les électeurs catalans rassemblés pacifiquement pour exercer leur droit de vote », violences qu'elle a qualifiées d'« indignes d’une démocratie ». En tant que maire, il manifeste peu d’intérêt pour les questions environnementales selon le journal Reporterre. Lors des élections municipales de 2020, il l'emporte dès le premier tour, obtenant 76 % des voix, puis est reconduit dans ses fonctions par le conseil municipal du 23 mai 2020 par 25 voix sur 29.
Débuts nationaux
Candidat dans la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales, Jean Castex est battu par la candidate PS Ségolène Neuville lors des élections législatives de 2012. Il soutient ensuite la candidature de François Fillon pour la présidence de l'UMP lors du congrès d'automne 2012, puis lors de la primaire ouverte de la droite et du centre de 2016. En septembre 2017, il est nommé délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris. Le 24 janvier 2018, il est en outre nommé délégué interministériel aux grands événements sportifs. Le 20 avril 2019, il est nommé président de l'Agence nationale du sport, créée par un arrêté paru le jour même. Les revenus de Jean Castex ont été déclarés auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) le 14 janvier 2020.
Selon L'Obs, jusqu'à sa nomination à Matignon, il a perçu plus de 200 000 euros par an au titre des diverses fonctions politiques et administratives qu'il occupait, ce qui faisait de lui l'un des fonctionnaires les mieux payés de France. Comme délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, il a perçu 160 000 euros nets par an. À cette rémunération s'ajouteraient les indemnités liées à ses mandats électifs : maire de Prades depuis 2008 (22 000 euros bruts par an) et conseiller départemental depuis 2015 (25 600 euros bruts par an). Le 2 avril 2020, il est chargé par le Premier ministre, Édouard Philippe, de coordonner le travail de réflexion du gouvernement sur les stratégies de sortie progressive du confinement de la population française dû à la pandémie de Covid-19. Il y gagne les surnoms de « Monsieur Déconfinement » ou de « couteau suisse » du gouvernement.
Premier ministre
Le 3 juillet 2020, Jean Castex est nommé Premier ministre par le président de la République Emmanuel Macron, à la suite de la démission du deuxième gouvernement Édouard Philippe. Il quitte Les Républicains le jour même puis annonce, à la différence de son prédécesseur, s'inscrire dans le « mouvement majoritaire ». Nommé le même jour, son directeur de cabinet est Nicolas Revel, un proche d'Emmanuel Macron. Après avoir un temps annoncé rejoindre La République en marche (LREM), Jean Castex n'est finalement pas membre du parti. À la mairie de Prades, il est remplacé par Yves Delcor tout en restant conseiller municipal, au conseil départemental par Pierre Bataille et à la communauté de communes Conflent Canigó par Jean-Louis Jallat. Sa désignation suscite des réactions contrastées.
À droite, plusieurs personnalités comme Franck Louvrier, Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand lui reconnaissent des « qualités de serviteur de l'État », mais à gauche, la nomination du nouveau Premier ministre, présenté surtout comme un « technocrate », est perçue comme la manifestation d'un pouvoir personnel du chef de l'État qui voudrait supprimer de facto le rôle politique du chef du gouvernement dans la perspective de l'élection présidentielle de 2022. Lors de la passation des pouvoirs, s'il revendique une « communauté de valeurs » avec Édouard Philippe, il assure qu’en raison de la crise sanitaire « les priorités devront évoluer, les méthodes devront donc être adaptées ». Le jour de sa nomination, sur le plateau du Journal de 20 heures de TF1, il se définit comme un « gaulliste social ». Il promet en août 2020 de nouvelles baisses d’impôts pour les entreprises « à hauteur de 10 milliards d'euros par an » à partir de 2021. Il indique également que l’impôt sur les sociétés continuerait de baisser. Le Mouvement des entreprises de France (Medef) se déclare satisfait par ces mesures.
Prises de position
Le 16 juillet 2020, il se prononce contre l'utilisation de pseudonymes sur les réseaux sociaux. À ce propos, il estime que « c’est un sujet dont il va falloir qu’on s’empare » ; il déclare : « Si on se cache, les conditions du débat sont faussées. […] On peut vous traiter de tous les noms, de tous les vices, en se cachant derrière des pseudonymes. Dans ces conditions, les réseaux sociaux c’est le régime de Vichy : personne ne sait qui c’est ».
Le 6 septembre 2020, Mediapart dévoile des photographies révélant que des agents de la commune de Prades et de la communauté de communes Conflent Canigó, alors dirigées par Jean Castex, ont travaillé, en mars 2020, dans une casse visée par une enquête pour des soupçons d’infractions au code de l’environnement et au code du travail. Ces photographies ont été versées, au printemps 2020, à une enquête judiciaire conduite par le parquet de Perpignan. Le 6 juillet suivant, soit trois jours après la nomination de Jean Castex comme Premier ministre, le procureur de la République de Perpignan cesse toutes les investigations dans ce dossier.
Pour des raisons de santé liées à des problèmes d'asthme, Jean Castex suit des cures thérapeutiques à Font-Romeu dès l'âge de cinq ans et revient régulièrement dans les Pyrénées-Orientales par la suite. C'est là qu'il rencontre sa future épouse, Sandra Ribelaygue, par ailleurs conseillère municipale de Valcebollère. Ensemble, ils ont quatre filles, dont il se dit fier qu'elles soient « mi-gasconnes, mi-catalanes ». Il parle le catalan. Peu sportif, il est cependant amateur de rugby. Jeune, il jouait avec son père qui était président de l'Union athlétique vicoise. Il s'occupait également pendant ses vacances de l'organisation du tournoi de tennis de Vic.
Au gouvernement
- Depuis le 3 juillet 2020 : Premier ministre français.
Au niveau local
- 18 mars 2008 – 3 juillet 2020 : maire de Prades.
- 26 mars 2010 – 22 avril 2015 : conseiller régional du Languedoc-Roussillon.
- 7 janvier 2015 – 3 juillet 2020 : président de la communauté de communes Conflent Canigó.
- 2 avril 2015 – 3 juillet 2020 : conseiller départemental des Pyrénées-Orientales (élu dans le canton des Pyrénées catalanes).
Autres
- 28 février 2011 – 15 mai 2012 : secrétaire général adjoint de la présidence de la République.
- 15 septembre 2017 – 3 juillet 2020 : délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
- 25 janvier 2018 – 3 juillet 2020 : délégué interministériel aux grands événements sportifs.
- 20 avril 2019 – 3 juillet 2020 : président de l'Agence nationale du sport.
- 2 avril – 3 juillet 2020 : délégué interministériel chargé de la stratégie de sortie du confinement.