Royal Ségolène

Publié le par Mémoires de Guerre

Ségolène Royal, née Marie Ségolène Royal le 22 septembre 1953 à Ouakam (Sénégal), est une haute fonctionnaire et femme politique française. Membre du Parti socialiste, conseillère du président François Mitterrand dans les années 1980, elle est ensuite députée de la deuxième circonscription des Deux-Sèvres et ministre des gouvernements Pierre Bérégovoy et Lionel Jospin. En 1995, elle perd les élections municipales de Niort. Elle préside le conseil régional de Poitou-Charentes de 2004 à 2014. Elle est de 1978 à 2007 la compagne de François Hollande, avec qui elle a quatre enfants. En 2007, Ségolène Royal est la première femme française à accéder au second tour d'une élection présidentielle, mais elle est battue par Nicolas Sarkozy, récoltant 46,94 % des suffrages exprimés.

En 2008, elle est défaite de justesse par Martine Aubry lors de l'élection à la fonction de premier secrétaire du Parti socialiste, dont elle conteste un temps les résultats. Elle finit quatrième au premier tour de la primaire socialiste de 2011, puis est battue aux élections législatives de 2012 dans la première circonscription de la Charente-Maritime. Dans les gouvernements Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, entre 2014 et 2017, elle est ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer. Elle quitte ensuite le PS et se voit nommée par Emmanuel Macron ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique, une fonction dont elle est démise en 2020 en raison de ses critiques envers la politique de l’exécutif. L’année suivante, elle est battue aux élections sénatoriales pour les Français établis hors de France en réunissant 2 % des voix. 

Royal Ségolène

Origines familiales

Marie Ségolène Royal est la fille de Jacques Royal (1920-1981), lieutenant-colonel d'artillerie de marine, et la petite-fille du général de brigade du 44e régiment d'artillerie Florian Auguste Émile Royal et de Marie-Thérèse Carage. En 1949, il épouse Hélène Dehaye (1924-2019) et le couple a huit enfants en neuf ans : Odette, Nicole, Gérard, Ségolène, Antoine, Paul, Henry et Sigisbert. Un cousin, Benoît Royal, est général dans la deuxième section4. Il est l'auteur du livre l'Éthique du soldat français paru en 2008. Une cousine, Anne-Christine Royal, a été membre du comité central du Front national. 

Enfance et études secondaires

De 1960 à 1963, la famille habite en Martinique, en raison d'une nouvelle affectation de son père. Marie-Ségolène Royal est alors élève du pensionnat Saint-Joseph de Cluny, à Fort-de-France. À son retour en métropole, en 1963, la famille Royal s'installe dans le village de Chamagne, près d'Épinal (Vosges), dont elle est originaire. Hélène Dehaye, ne supportant plus l'autorité de son mari sur elle et ses enfants, quitte le domicile familial, avec l'assentiment de ceux-ci, qui rompent tout contact avec leur père. Sa mère effectue dès lors des ménages, avant de recevoir un héritage de ses parents. Après avoir effectué son premier cycle secondaire à Charmes (Vosges) et à Nancy (Cours Notre-Dame), Marie-Ségolène Royal, réputée élève studieuse, entre au lycée privé Notre-Dame d'Épinal, où elle obtient un baccalauréat B en 1971. Pendant l'été 1971, elle est jeune fille au pair à Dublin (Irlande). 

Études supérieures

Elle commence ses études supérieures à l'université Nancy-II. Elle obtient une licence de sciences économiques, puis, après avoir été élève au Centre universitaire d'études politiques (CUEP), elle entre à l'Institut d'études politiques de Paris, dont elle sort diplômée en 1975 (section Service public). Elle aurait, en 1972, assigné son père en justice parce qu'il refusait de verser une pension alimentaire à son épouse et de financer les études de ses enfants. Elle aurait obtenu gain de cause au bout de plusieurs années. Ségolène Royal dément cette information en 2011. Après une première tentative infructueuse, elle intègre l'École nationale d'administration. Pendant sa scolarité, elle fait un stage en Martinique. Elle en sort, en 1980, 64e de sa promotion, la célèbre promotion Voltaire où se trouvent notamment Frédérique Bredin, Jean-Marie Cambacérès, Henri de Castries, Renaud Donnedieu de Vabres, François Hollande, Jean-Pierre Jouyet, Pierre Mongin, Michel Sapin ou encore Dominique de Villepin. 

Carrière professionnelle

À sa sortie de l’ENA, elle choisit un poste de juge au tribunal administratif de Paris. En 1994, bénéficiant du décret no 91-1197 du 27 novembre 1991, qui autorise une dispense de diplôme, de formation théorique et pratique et du CAPA les membres et anciens membres du corps des tribunaux administratifs, elle devient avocate au barreau de Paris — tout en siégeant à l'Assemblée nationale et au conseil général des Deux-Sèvres. Elle entre ensuite au cabinet Mignard, Teitgen, Grisoni & associés. 

Parcours politique

Députée et ministre socialiste

Originaire d’une famille très conservatrice de Lorraine, diplômée de l'Institut d’études politiques de Paris et de l'ENA, Ségolène Royal entre au parti socialiste (PS) en 1978. Chargée de mission à l'Élysée sous François Mitterrand de 1982 à 1988, elle est élue pour la première fois en 1988 députée socialiste dans une circonscription des Deux-Sèvres ancrée à droite, qui la reconduit régulièrement à l'Assemblée nationale, en 1993 malgré la déroute socialiste, puis en 1997 et en 2002. Ministre de l'Environnement dans le gouvernement Bérégovoy (1992-1993), S. Royal est nommée ministre déléguée à l'Enseignement scolaire (1997-2000) puis ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées (2000-2002) dans les cabinets de cohabitation Jospin. Elle forme avec François Hollande qu’elle a rencontré sur les bancs de l’ENA et qui a alors pris la succession du Premier ministre à la tête du PS un des couples politiques les plus en vue du pays.

À la conquête de la présidence

Après le traumatisme de l’éviction dès le premier tour du candidat socialiste L. Jospin au scrutin présidentiel de 2002, S. Royal contribue personnellement au « 21 avril à l'envers » (déroute locale de la droite) et conquiert, à l’issue des élections régionales de 2004, la présidence de la région Poitou-Charentes, fief du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Forte d'une bonne image dans l'opinion et entourée d'une aura croissante auprès de militants et sympathisants désireux de renouveler le visage de la formation socialiste et de battre la droite à l'élection présidentielle de 2007, elle se lance dans les primaires internes au parti. Elle les remporte haut la main en novembre 2006 avec plus de 60,65 % des voix, contre ses challengers Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius.

Mais une fois devenue candidate officielle, elle tarde à impulser un nouveau souffle à sa campagne, et donne l'impression de multiplier faux pas et hésitations, de sorte que sa popularité et sa cote de confiance s’érodent au profit du centriste François Bayrou. Elle n'en est pas moins la première femme, en France, à parvenir au second tour d'une présidentielle, obtenant 25,87 % des suffrages contre 31,18 % à son rival de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) Nicolas Sarkozy. Toutefois, c'est ce dernier qui l'emporte finalement le 6 mai, avec une avance confortable (53,06 % des voix, contre 46,94 %).

Ambitions déçues

Candidate au poste de premier secrétaire du PS depuis mai 2008, elle arrive en tête du premier tour (20 novembre 2008) avec 42,9 % des votes des militants devant Martine Aubry (34,5 %) mais est battue de 102 voix au second tour par la maire de Lille. Après avoir opiniâtrement contesté le bon déroulement du scrutin, elle finit par reconnaître l’élection de sa rivale mais prend soin de se tenir à l’écart du nouvel appareil socialiste tout en continuant d’entretenir ses propres réseaux. Confortablement réélue à la tête de sa région en 2010 (elle réalise le second score du parti à l’échelle de la métropole), elle entreprend dès lors, en s’appuyant sur le petit carré de fidèles qui la suit, de revenir sur le devant de la scène et se porte, dès la fin 2010, candidate aux primaires ouvertes du PS. Mais elle essuie dès le premier tour, début octobre 2011, une humiliation, décrochant à peine 7 % des voix. Elle se rallie dès lors à son ancien compagnon et père de ses quatre enfants, F. Hollande, arrivé en tête, et de fait désigné porte-parole du parti pour 2012 à l’issue du second tour. Elle s’engage loyalement et résolument dans la campagne que celui-ci remporte en mai, escomptant par ailleurs, en cas de victoire, pouvoir jouer un rôle de premier plan sur la scène nationale.

Mais son ambition affichée de devenir la première femme présidente de l’Assemblée nationale se brise lors des législatives de juin 2012 : son investiture à La Rochelle, vécue sur place et notamment chez les militants à la fois comme un diktat de l’appareil national, un parachutage de convenance voire un tremplin pour parvenir à de plus hautes fonctions, suscite une dissidence, en la personne de l’ancien premier secrétaire du parti de Charente-Maritime, Olivier Falorni. Appuyé par Valérie Trierweiler, la compagne du président de la République, et par l’UMP, celui-ci refuse tout accord républicain et choisit de se maintenir lors du second tour qui l’oppose à la présidente de région – de quoi suppléer à ses yeux à l'absence initiale de primaire locale. En dépit du soutien appuyé manifesté par les ténors de la gauche gouvernementale, de Cécile Duflot à J.-M. Ayrault en incluant même M. Aubry et F. Hollande, S. Royal échoue à retrouver les bancs de l’Assemblée et enregistre, amèrement, une nouvelle défaite. En juillet, elle est désignée secrétaire nationale en charge des « mobilisations citoyennes » dans la nouvelle direction du PS.

Désirs d'avenir

Nommée vice-présidente de la Banque publique d'investissement (BPI) en février 2013, S. Royal, par ailleurs vice-présidente de l'Internationale socialiste (depuis septembre 2012), fait son retour au premier plan en avril 2014 quand elle intègre le gouvernement Valls en tant que numéro 3, à la tête d’un grand ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. Amenée tout d’abord à enterrer le projet très controversé d’écotaxe hérité du quinquennat Sarkozy, elle présente dès l’été un programme de transition énergétique destiné à décarboner le pays et à doper les moteurs de croissance verte. Ce faisant, elle ajoute une contribution significative à l’ambition présidentielle qui consiste à œuvrer en faveur de l’environnement et à faire aboutir la grande conférence internationale sur le climat des Nations-Unies que Paris doit accueillir à la fin de 2015. Comme L. Fabius de son côté, elle multiplie déplacements et démarches en ce sens et compte bien être créditée du succès éventuel de la rencontre, pour consolider un peu plus le capital de sympathie que sans coup férir elle se recrée.

Vie privée et familiale

En 1978, elle rencontre François Hollande à l'ENA. Vivant en concubinage, ils ont quatre enfants : Thomas (né le 16 novembre 1984), avocat, qui s'est occupé du site Segosphere.net et de la campagne sur le web de sa mère en 2007 puis de son père en 2012, Élise Clémence (née le 28 juin 1986), Julien (né le 22 décembre 1987) et Flora (née le 1er juillet 1992). Alors que Ségolène Royal avait évoqué en 2006 un possible mariage avec François Hollande, le couple se sépare le 17 juin 2007, au soir du second tour des élections législatives de 2007. 

Détail des mandats et fonctions

Au gouvernement

  • 3 avril 1992 – 29 mars 1993 : ministre de l'Environnement du gouvernement Bérégovoy
  • 4 juin 1997 – 27 mars 2000 : ministre déléguée à l'Enseignement scolaire du gouvernement Jospin auprès du ministre de l'Éducation nationale Claude Allègre
  • 27 mars 2000 – 27 mars 2001 : ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance du gouvernement Jospin auprès de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, brièvement Martine Aubry puis Élisabeth Guigou
  • 28 mars 2001 – 5 mai 2002 : ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées du gouvernement Jospin auprès de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité Élisabeth Guigou
  • 2 avril 2014 – 11 février 2016 : ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie des gouvernements Valls I et Valls II
  • 11 février 2016 – 10 mai 2017 : ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, chargée des relations internationales sur le climat du gouvernement Valls II puis du gouvernement Cazeneuve

À l’Assemblée nationale

  • 23 juin 1988 – 2 mai 1992 : députée de la 2e circonscription des Deux-Sèvres
  • 2 avril 1993 – 4 juillet 1997 : députée de la 2e circonscription des Deux-Sèvres
  • 19 juin 2002 – 19 juin 2007 : députée de la 2e circonscription des Deux-Sèvres

Au niveau local

  • 1983-1986 : conseillère municipale de Trouville-sur-Mer (Calvados)
  • 13 mars 1989 – 18 juin 1995 : conseillère municipale de Melle (Deux-Sèvres)
  • 23 mars – 3 avril 1992 : conseillère régionale de Poitou-Charentes (démissionne pour entrer dans le gouvernement Bérégovoy)
  • 2 avril 1992 – 23 mars 1998 : conseillère générale des Deux-Sèvres
  • 18 juin 1995 – 18 mars 2001 : conseillère municipale de Niort (Deux-Sèvres)
  • 2 avril 2004 – 21 avril 2014 : présidente du conseil régional de Poitou-Charentes (démissionne à la suite de son entrée dans le gouvernement Valls)

Autres fonctions

  • 2004-2006 : présidente du syndicat mixte du parc naturel régional du Marais poitevin
  • 2 juillet 2008 – 4 mars 2017 : vice-présidente de l'Internationale socialiste
  • 18 février 2013 – 30 avril 2014 : vice-présidente et porte-parole de la Banque publique d'investissement (représentante des régions)
  • 1er septembre 2017 – 24 janvier 2020 : ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique.
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