Warren Buffett, né le 30 août 1930 à Omaha, est un homme d'affaires, investisseur et milliardaire américain. Grâce à des investissements en bourse, il devient milliardaire dans les années 1980. En avril 2023, sa fortune est estimée à 113,8 milliards de dollars selon Forbes.
Finances
Warren Edward Buffett est né à Omaha, dans le Nebraska. Son père, Howard Buffett, est courtier en bourse et membre du Congrès. Buffett étudie à l'Université du Nebraska et obtient une maîtrise d'économie à l'Université Columbia. Revenu à Omaha en 1958, il gère des portefeuilles boursiers, en regroupant l'argent de ses amis et connaissances, de sa famille ainsi que le sien. Dès 1969, ses investissements ont réalisé des plus-values de presque 30 % en moyenne et par an, dans un marché où la moyenne se situe entre 7 et 11 % et où les meilleures performances sont exceptionnelles. Sous la direction de Buffett, le fonds Berkshire surpasse les références des marchés tels que le S&P 500 et le Dow Jones pendant plus de quarante ans. Il s'est marié avec Susan Thompson en 1952.
Ils se séparent en 1977, mais sans divorcer. Cette importante actionnaire de Berkshire Hathaway et membre du conseil d'administration est décédée le jeudi 29 juillet 2004 d'une crise cardiaque. En 2009, Buffett vit avec Astrid Menks, sa dernière compagne depuis la séparation avec sa femme. Il a trois enfants, dont l'un est agriculteur dans le Nebraska et un autre compositeur de musique new age. Warren Buffett n'a pas encore nommé clairement son successeur à la tête de son entreprise, ses enfants n'hériteront pas de toute sa fortune, il a prévu d'en verser une grande majorité soit 37 milliards de dollars à une œuvre de charité, la Fondation Bill-et-Melinda-Gates, comme l'a fait son ami Bill Gates. En 2016, il devient le conseiller d'Arnold Schwarzenegger dans l'émission de télévision The Celebrity Apprentice.
Investissements
L'orientation de Buffett: acheter des entreprises à bas prix et tenir à long terme. Il préfère ainsi investir dans des entreprises qui écrasent leur marché, telles Coca-Cola, les rasoirs Gillette ou les piles Duracell. Le Financial Times le considère comme un promoteur du capitalisme de rente. À travers Berkshire Hathaway, Warren Buffett est aussi propriétaire de compagnies d’assurance et de réassurance comme GEICO et Gen Re qui produisent des capitaux substantiels (float) dérivés de leurs primes d’assurance. Ces compagnies sont sources de fonds qu’il alloue ensuite aux filiales de Berkshire Hathaway et qu’il utilise pour acquérir des nouvelles entreprises. En novembre 2009, Berkshire Hathaway fait une offre à 100 $ l'action de BNSF au comptant et en action de catégorie B. On parle ici d'une transaction de 44 milliards de $.
À la différence des autres investisseurs, Buffett participe à la gestion des entreprises dont il est actionnaire, c'est notamment le cas du Washington Post. C'est en partie pour cela qu'il obtient des rendements plus élevés que la moyenne. Warren Buffett continue de vivre dans une maison d'Omaha, au Nebraska, qu’il a payée 31 500 dollars américains en 1957. Content d'être un investisseur important dans Coca-Cola, c'est aussi un grand amateur de ses produits. Dans sa lettre aux actionnaires de 1991, Buffett dit qu’il boit cinq canettes de Cherry Coke par jour. Le 23 septembre 2008, il a décidé d'acquérir 5 milliards de dollars américains d'actions préférentielles perpétuelles de la banque américaine Goldman Sachs. Sa stratégie boursière repose sur un certain nombre de principes parmi lesquels :
- Acheter des actions quand les cours sont au plus bas. Il a ainsi beaucoup investi depuis la baisse des cours à l'automne/hiver 2008/2009 et a eu soin de ne jamais acheter des actions des start-ups de haute technologie à la fin des années 1990 quand les cours étaient au plus haut (avec parfois des capitalisations boursières de plus de 600 fois les bénéfices, quand il y avait des bénéfices). Buffett s'est inspiré dans ce domaine de Benjamin Graham et de son livre L'Investisseur intelligent. Graham a développé la notion de « marge de sécurité », c'est-à-dire la différence entre la valeur réelle d'une entreprise (immobilisations, brevets, etc.) et sa valeur en bourse. Buffett préfère acheter quand la valeur en bourse est nettement inférieure à la valeur réelle de l'entreprise. Pour cela, il est capable d'attendre longtemps, car « le métier d'investisseur suppose de savoir rester parfois inactif ». Ainsi, en 1969, il a liquidé son premier portefeuille boursier parce qu'il ne trouvait plus rien à acheter à des prix corrects. « Graham disait toujours qu'il y a des périodes où l'on ne trouve pas d'affaires à acheter à un bon prix. À ces moments-là, mieux vaut aller faire un tour à la plage ». Souvent Buffett attend que l'entreprise connaisse une difficulté passagère ou que la bourse aille mal ;
- Jouer à long terme sur des périodes de cinq ans, voire plus. Ainsi, il estime qu'il faut se poser la question, « si la bourse fermait pendant 5 ans, est-ce que j'achèterais maintenant ces actions ». Il considère qu'« à court terme la bourse est une machine à voter, à long terme c'est une machine à peser ». En effet, à court terme les cours des actions fluctuent de façon plus ou moins aléatoire, ce n'est qu'au bout d'une certaine période qu'ils reflètent la valeur véritable de l'entreprise.
Par ailleurs, jouer à long terme réduit fortement les frais de transaction et le montant de l'impôt sur les plus-values. Buffett n'est pas adepte de la stratégie qui consiste à « prendre ses bénéfices » dès que le cours d'une action monte de quelques dizaines de %. Il conserve pendant des années des actions dont la valeur peut ainsi quintupler, décupler voire plus. Ainsi, il possède toujours les actions du Washington Post qu'il a achetées en 1973 (leur valeur a été multipliée par 100) et des actions de GEICO achetées en 1976. Ses actions de Coca-Cola, achetées en 1988/89, ont vu leur valeur multipliée par 7 ;
- Investir dans des entreprises dont on peut évaluer avec une certaine certitude les caractéristiques économiques à long terme.
- Acheter au plus bas, en particulier en période de krach.
- Investir dans des entreprises dont on peut évaluer avec une certaine certitude le management quant à sa capacité de tirer le meilleur parti de l'affaire, à réemployer judicieusement le cash flow et pour orienter les rémunérations de l'affaire vers l'actionnaire et non vers lui-même.
- Investir avec prudence dans des entreprises de techniques de pointe où les évolutions technologiques sont nombreuses et imprévisibles. Il n'investit que dans les entreprises dont il comprend l'activité. Il déclarait en 2001, « Je peux déjà vous dire que nous avons pris le XXIe siècle à bras-le-corps en investissant dans des métiers d'avant-garde comme la brique, les tapis, l'isolation et la peinture ». Il se met ainsi à l'abri des révolutions technologiques. Pour Buffett, acheter des actions est comme acheter une affaire industrielle ou commerciale. Il faut bien comprendre le métier de l'entreprise. Cependant Warren Buffett a investi dans les années 2000 dans des entreprises comme IBM, qu'il suivait depuis très longtemps et dans Apple à une époque ou le ratio cours-bénéfice (PER) de l'entreprise était faible. Mais en investissant trop peu dans les entreprises de haute technologie, Buffett a eu des performances boursières inférieures à la moyenne du marché depuis plusieurs années surtout avec le boom des valeurs de haute technologie comme Amazon ou Facebook.
- Investir dans une entreprise qui fait des bénéfices réguliers. Buffett n'a jamais investi dans une entreprise qui perd de l'argent même si elle a de brillantes perspectives. Au moment du krach des valeurs internet en 2000/2001, Buffett expliquait qu'« il vaut mieux avoir une fiancée sur son canapé que 10 sur son carnet d'adresse » ;
- Une diversification limitée. La fortune de Warren Buffett est investie dans un nombre limité d'entreprises. Une diversification limitée réduit les coûts de transactions et surtout permet d'obtenir un portefeuille qui ne reflète pas les performances trop moyennes du marché, avec des rendements potentiellement plus élevés, mais au prix d'un risque plus fort. Enfin, quand on investit dans peu d'entreprises, il est plus facile de connaître chacune d'entre elles à fond ;
- Acheter des actions d'entreprises qui ont une relative rente de situation qui les met à l'abri de la concurrence. Des journaux comme le Washington Post, (il est difficile de lancer un nouveau journal), des entreprises qui ont une notoriété exceptionnelle comme Coca-Cola. Sa définition des entreprises où il aime investir est la suivante : « Un château merveilleux, entouré de douves profondes et très dangereuses. Le château tire sa valeur du génie qui se trouve à l'intérieur. Ses douves fonctionnent comme un puissant repoussoir envers ceux qui seraient tentés de l'attaquer. À l'intérieur, le chef, une personne intègre et honnête, fabrique de l'or, mais ne garde pas tout pour lui. En d'autres termes, moins poétiques, nous aimons les superbes entreprises qui occupent des positions dominantes, dont le savoir-faire est difficile à copier, et le métier durable. » ;
- Garder les dirigeants des entreprises qu'il achète même s'ils sont très âgés. « Nous n'apprenons pas à Michael Jordan à mettre un ballon dans le panier ». « Nous n'investissons pas dans des entreprises avec l'idée de tout changer. Cela ne fonctionne pas mieux dans les entreprises que dans les mariages » ;
- Une étude approfondie des entreprises cotées en bourse. Avant d'acheter, Buffett étudie en profondeur les comptes de l'entreprise ;
- De même, Warren Buffett n'investit pas dans des produits financiers qu'il ne comprend pas. C'est notamment le cas des « produits structurés de crédit » qui seront à l'origine de la crise des subprimes en 2008. Dès 2003, il déclarait à leur sujet : « Les produits structurés de crédit sont des armes de destruction massive » concluant par « je n'y comprends rien ».
D'avril 2011 à novembre 2011, Warren Buffett s'est porté acquéreur, via sa société Berkshire Hathaway, de 64 millions d'actions IBM (5,5 % du capital), pour environ 10,7 milliards de dollars. Depuis les années 1960, il a ainsi obtenu un rendement annuel moyen de plus de 20 % par an, un record sur une aussi longue période. Cependant, à la grande différence des autres investisseurs, Buffett contrôle souvent la gestion des entreprises dont il est un important actionnaire. Ce n'est pas un « petit porteur » qui n'exerce aucun contrôle sur les entreprises dont il a acheté les actions.
Prises de positions sur l'économie, la société et la politique
En ce qui concerne sa vie personnelle, Warren Buffett est connu pour être frugal et peu dépensier. Il est payé 100 000 dollars américains chaque année par Berkshire Hathaway, selon son propre choix. Son volume de revenu net disponible provient de ses autres investissements personnels en dehors de Berkshire, quoiqu’ils constituent moins de 1 % de sa valeur nette globale (Berkshire n’a pas payé de dividendes depuis des décennies). Il fait des donations à travers la Buffett Foundation, habituellement autour de 12 millions de dollars américains par an. Il a indiqué son intention de distribuer 85 % de sa fortune, après sa mort, à des œuvres caritatives. Warren Buffett a annoncé, le dimanche 25 juin 2006, son intention de donner 37 milliards de dollars américains, soit 24,7 milliards d'euros, à la Fondation Bill-et-Melinda-Gates et à des membres de sa propre famille. Cette décision, qui porte sur plus de 85 % de sa fortune, constitue la plus grosse donation individuelle jamais réalisée aux États-Unis.
Le 25 mai 2005, Warren Buffett déclare sur la chaîne de télévision CNN : « Il y a une guerre des classes, où ma classe gagne de plus en plus, alors qu'elle ne le devrait pas » (It's a class warfare, my class is winning, but they shouldn't be). En effet, Warren Buffett affirme à l'occasion que les riches ne se sont jamais aussi bien portés (« We never had it so good ») et qu'il serait ainsi judicieux d'élever les taxes les concernant. Il déclarait aussi : « il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». Démocrate historique, il a soutenu Hillary Clinton à l'élection présidentielle de 2016. En 2017, devant des investisseurs, il déclare qu'Israël sera là pour l'éternité. Selon la société gestionnaire des Bonds de l’État d’Israël, le milliardaire américain a permis de lever près de 200 millions de dollars d’investissements dans l’État juif, dont cinq à titre personnel.
Fortune
En mars 2008, avec une fortune évaluée à 65 milliards de dollars américains, il était considéré comme l'homme le plus riche au monde selon le classement annuel du magazine Forbes. En 2019, Forbes estime sa fortune à 82,5 milliards de dollars américains et est donc en troisième place sur la liste des milliardaires du monde du magazine. En 2023. Forbes estime sa fortune à 105 milliards de dollars, mais il n'est que cinquième dans le classement des milliardaires. En 2020, selon le classement annuel du magazine Forbes, il est le troisième homme le plus riche du monde. Sa fortune était estimée à 87,5 milliards de dollars (environ 80,6 milliards d’euros).
Faiblesses de la stratégie et erreurs de Warren Buffett
La stratégie de Buffett comporte des risques. Ainsi, sa fortune est concentrée dans les entreprises dont il est propriétaire. Il ne tient pas compte d'un principe de gestion de fortune qui est la diversification entre placements volatils (actions), placements qui le sont moins (or, obligations d'État), immobiliers et liquidités. En cas d'effondrement de la bourse, il perdrait beaucoup. Ainsi sa fortune est passée de 65 milliards de dollars américains au début de l'année 2008 à 37 milliards au début 2009 d'après le magazine Forbes, il a ainsi perdu son rang d'homme le plus riche du monde. En 2009, il est moins riche que Bill Gates. Toutefois, les krachs sont pour lui une opportunité d'acheter de bonnes entreprises à prix cassés. Parmi certaines de ses erreurs de gestion, il y a eu la décision d'investir dans une entreprise de transport aérien, US Airways, un secteur où la concurrence par les prix est très forte, ou encore la décision d'investir dans Salomon Brothers, une société financière.
Affaire Lubrizol
Par ailleurs, il semblerait que Warren Buffett ait fait l'erreur de faire confiance à son ancien bras droit David Sokol. En effet, celui-ci aurait conseillé à Warren Buffett d'investir 10 milliards dans une société de chimie, Lubrizol, puis aurait acquis sans le lui dire 100 000 parts de cette même société, juste avant l'achat de son patron. L'entreprise a évidemment grimpé en valeur après l'achat de Warren Buffett, faisant gagner 3 millions de dollars à David Sokol. Warren Buffett fut surpris par cette trahison, puisque David Sokol avait un jour refusé des émoluments de 50 millions de dollars de sa part et préféré les partager avec un collègue. David Sokol a, par la suite, présenté sa démission à son patron.
Amitié avec Bill Gates
En 1991, Bill Gates rencontre Warren Buffett : les deux hommes deviennent amis. Bill Gates fut impressionné par l'intelligence de Buffett. « Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ait une vision aussi limpide du monde des affaires »33, Fortune, 5 février 1996. Buffett considère que « Bill Gates pourrait faire ce que je fais… mais je ne pourrais pas faire ce qu'il fait ».
- En 2000, Buffett a témoigné devant les juges en faveur de Bill Gates lors du procès intenté contre Microsoft par la justice américaine.
- En 2004, après la mort de son épouse, Buffett nomme Gates au conseil d'administration de Berkshire Hathaway36. Bill Gates a acheté des actions de l'entreprise.
- En 2006, Buffett annonce son intention de confier 83 % de sa fortune à la fondation Bill-et-Melinda-Gates, rejoignant ainsi le conseil de direction de la fondation, mais sans participer aux investissements de la fondation.
Il est l'un des seuls avec Bill Gates à posséder la carte McGold de McDonald's permettant de manger gratuitement dans tous les McDonald's d'une région.
Succession à la tête de Berkshire Hathaway
Warren Buffett a désormais 93 ans, et son principal associé en affaires est Charlie Munger, de 6 ans son aîné. La question de sa succession est par conséquent primordiale. David Sokol a souvent été considéré comme le prétendant le plus probable, mais le scandale de l'affaire Lubrizol, suivi de sa démission, a changé la donne. Dans sa fameuse lettre 2010 aux actionnaires (parue en 2011), Warren Buffett désigne clairement Todd Combs, manager de hedge fund, comme l'un de ses successeurs puisqu'il lui confie quelques milliards à gérer. Cependant, ce n'est pas forcément un, mais plusieurs successeurs que Warren Buffett souhaiterait mettre en place. Ajit Jain, manager de la partie Réassurance de Berkshire, a reçu plusieurs fois les éloges de Warren Buffett et de Charlie Munger, et pourrait ainsi devenir l'un des successeurs. Buffett écrit la lettre aux actionnaires incluse dans le rapport annuel de Berkshire Hathaway (disponible gratuitement en anglais sur le site internet de Berkshire Hathaway).
Joueur de bridge
Warren Buffett est aussi connu pour être un joueur de bridge assidu et sérieux. Il joue notamment avec Bill Gates, et son professeur de bridge préféré est Sharon Osberg. Il commandite d'ailleurs un tournoi qui porte son nom, la Buffett Cup.
Article Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Warren_Buffett