Alexandre Michel
Michel Paul Alexandre, né le 27 mars 1888 à Dieppe (Seine-Maritime) et mort le 14 décembre 1952 à Paris, est un philosophe français. Il était issu d'une famille de grands serviteurs de l'État.
Son père Paul-Édouard Alexandre (1847-1921), brillant polytechnicien, était inspecteur général des ponts et chaussées, vice-président du Conseil général des ponts et chaussées et Grand officier
de la Légion d'honneur. Son oncle Georges-René Alexandre (1864-1932), également polytechnicien, fut général de division et commandeur de la Légion d'honneur. Michel Alexandre obtient en 1912
l'agrégation de philosophie. En 1916, il épouse Jeanne Halbwachs (1890-1980), agrégée de lettres, militante socialiste, féministe et pacifiste intégrale, qui était la sœur du sociologue Maurice
Halbwachs.
Disciple et admirateur d'Alain et de Jules Lagneau, Alexandre fut professeur de classes préparatoires (lycée Louis-le-Grand, lycée de Versailles, lycée Henri-IV) et son œuvre est principalement
connue par les notes de ses étudiants. Comme ses maîtres, il ne séparera jamais l'enseignement de la méditation. Ayant profondément marqué ses élèves, Alexandre s'est voulu non systématique et
particulièrement attentif aux problèmes de la paix et de la morale. Très marqué par la guerre, il écrira à Xavier Léon à qui il rappelle quelques souvenirs : « Les hommes comme partout endormis
et cruels (…). Comment d'un tel passé avons-nous pu sombrer dans cet abîme ! ». Le problème des rapports entre la force et la loi ainsi que celui de « la maîtrise de la force par le vouloir » n'a
cessé de cadrer Alexandre dans une quête constante : la recherche de la paix.
On peut également citer les souvenirs que Pierre Bourdieu évoque dans un passage de ses Méditations pascaliennes : objectivant les conditions sociales de production des philosophes français
d'après-guerre, il remarque notamment que "La croyance dans la toute-puissance de l'invention rhétorique ne pouvait que trouver ses meilleurs encouragements dans les exhibitions savamment
théâtralisées de l'improvisation philososphique : je pense à des maîtres comme Michel Alexandre, disciple tardif d'Alain, qui couvrait de poses prophétiques les faiblesses d'un discours
philosophique réduit aux seules ressources d'une réflexion sans appui historique".