Abram Iefimovitch Arkhipov est un peintre russe puis soviétique, né le 15 août 1862 dans le village d'Egorovon, dans le gouvernement de Riazan (Empire russe) et décédé le 25 septembre 1930 à
Moscou (Union soviétique). Abram Arkhipov naquit avec pour patronyme « Pyrikov » dans une famille pauvre de paysans orthodoxes habitant un village isolé de Russie occidentale. Faisant preuve très
tôt de sens artistique, il fut initié précocement à la peinture dans une école locale. À 15 ans, en 1877, ses parents l'encouragèrent dans cette voie et après avoir rassemblé les moyens
nécessaires, l'envoyèrent à l'école de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou.
Il y étudia de façon intermittente (1877, 1883, 1886, 1887) en compagnie de condisciples tels que Riabouchkine, Kassatkine, ou Nesterov, avec des professeurs comme Vassili Polenov, Constantin
Makovski, Alexeï Savrassov, Illarion Mikhaïlovitch Prianichnikov et Vassili Perov, son maître préféré. Il fut un élève qui fit preuve de beaucoup de persévérance, de sérieux et certaines de ses
premières œuvres obtinrent des prix à des expositions. Perov lui conseilla de peindre la vie telle qu'elle était, sans crainte d'en montrer les aspects les plus rudes. Parmi les œuvres réalisées
à cette époque, se distinguent : La Boutique d'articles d'occasion (1882), L'ivrogne (1883) et La Taverne (1883), qui se trouvent à la Galerie Tretiakov.
En 1883, il décida de poursuivre ses études à l'Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg où il resta jusqu'en 1886. Il y eut pour professeurs, entre autres, Bogdan Willewalde, Carl
Wenig, Pavel Tchistiakov. Il fut peu satisfait du système d'enseignement, malgré la reconnaissance de son talent et les compliments qu'il obtint avec l'acquisition par la collection permanente de
l'Académie impériale de plusieurs de ses dessins, dont le Cavalier désarçonné (1884).
Il revint à Moscou terminer ses études, sous la direction de Vassili Polenov, qui, contrairement à Perov mort deux ans auparavant, exprimait la joie de vivre à travers des tableaux inondés de
lumière. Ce ne fut pas sans influencer Arkhipov. De cette période, on retient sa Visite au malade (1885), à la Galerie Tretiakov. Ce tableau pourrait être une illustration de l'influence de Perov
avec la représentation de la malade, sa mère, de la femme qui lui rend visite dans un intérieur misérable et de l'influence de Polenov avec la porte grande ouverte sur l'extérieur laissant entrer
la lumière d'un soleil éclatant qui illumine la nature.
En 1888, après avoir obtenu son diplôme de l'école de peinture de Moscou, il partit avec d'autres étudiants effectuer un voyage le long de la Volga, où ils peignirent en plein air le jour et la
nuit, dormirent dans des villages, chez l'habitant. Depuis 1889, il participait aux expositions artistiques de la société des Ambulants, appelée en Russie « Itinérants », car elle présentait des
expositions itinérantes depuis 1870 ; en 1891, il en fut admis comme membre. En 1894, à 32 ans donc, il commença à enseigner à l'école de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou, où il
resta professeur jusqu'en 1918. En 1902, il entreprit un voyage dans le nord de la Russie et sur la côte de la mer Blanche et en 1903 il rejoignit l'Union des artistes russes.
Abram Arkhipov continua, la plupart du temps, de peindre en plein air les vastes espaces de la campagne russe au cours des saisons, forêts, fleuves et rivières, champs, routes, villages, scènes
de la vie villageoise, pêcheurs, paysans et surtout beaucoup de paysannes, en particulier des régions de Riazan et de Nijni Novgorod, en costumes traditionnels. À ce lyrisme et cette poésie, que
dégagent ses tableaux consacrés à la nature et à certains aspects de la vie rurale, s'opposent ses tableaux consacrés à la misère du « petit peuple » russe, aux femmes trimant comme des
forçats.
Après la Révolution de 1917, il enseigna pendant deux ans, de 1918 à 1920, aux Ateliers artistiques libres de Moscou, où il compta parmi ses élèves Alexandre Guerassimov et Boris Johanson. Il
obtint un nouveau poste de 1922 à 1924, où il exerça aux Ateliers supérieurs d'art et de techniques de Moscou Vkhoutemas et enfin il rejoignit en 1924 l'Association des artistes de la Russie
révolutionnaire AKhRR qui étaient farouchement opposée au futurisme. Ses fonctions d'enseignant firent qu'il résida le restant de sa vie à Moscou. En 1927, il fut nommé Artiste du peuple de
l'URSS et l'année suivante il reçut le titre d'académicien, deux ans avant sa disparition. Sa sépulture se trouve au cimetière Vagankovo de Moscou.