Breton Elisa
Elisa Breton, née Bindorff à Viña del Mar au Chili, le 25 avril 1906 et morte au Kremlin-Bicêtre, le 5 avril 2000, est une plasticienne et écrivaine chilienne, et la troisième épouse d'André Breton.
Polyglotte et pianiste accomplie, Elisa Bindorff se marie avec un politicien radical chilien, Benjamin Claro. Ils ont une fille, Ximena. Après son divorce, elle émigre aux États-Unis avec sa fille. Le 13 août 1943, au cours d'une excursion en bateau, au large du Massachusetts, Ximena se noie. Après une tentative de suicide, Elisa est rejointe, à New York, par une amie venue du Chili pour la soutenir. Le 9 ou le 10 décembre 1943, elles se rendent dans un restaurant français de la 56e Rue. Breton habite la même rue et fréquente régulièrement ce restaurant. Il remarque la beauté à l'intensité grave d'Elisa. Il se présente à elle comme un écrivain français et lui demande la permission d'échanger quelques mots avec elle. L'attraction est réciproque. « Quand le sort t'a portée à ma rencontre, la plus grande ombre était en moi et je puis dire que c'est en moi que cette fenêtre s'est ouverte. » Au courant de l'été de 1944, ils voyagent en Gaspésie, au nord-est du Canada.
De septembre à octobre, Breton écrit Arcane 17, œuvre poétique mêlant des déclarations d'amour à Elisa à des considérations philosophiques, historiques et mythologiques. Après la publication de l'ouvrage, Breton lui donne le manuscrit, « ce cahier de grande école buissonnière. » En août 1945, pour des raisons pratiques, Breton et Elisa se marient à Reno dans le Nevada. À cette occasion, ils visitent les réserves des Indiens Hopis. Ils sont de retour en France le 25 mai 1946. À Paris, Elisa Breton participe aux revues surréalistes Médium et Le Surréalisme même, à l'Exposition internationale du surréalisme à la galerie Daniel Cordier (de décembre 1959 à janvier 1960) et celle consacrée aux collages, dessins et gravures à la galerie Le Ranelagh (1965). À l'ombre du théoricien du surréalisme, elle saura exprimer son talent en réalisant des boîtes surréalistes.