Baron Salo Wittmayer
Salo Wittmayer Baron, Salo Baron (26 mai 1895, Tarnów, Galicie, Pologne - 25 novembre 1989, New York) était un historien
américain d'origine juive polono-autrichienne, spécialiste de l'histoire du peuple juif. Il enseigna à l'université Columbia de 1930 à sa retraite en 1963. Baron naquit à Tarnow, en Galicie,
alors province de l'Empire austro-hongrois, aujourd'hui en Pologne. Sa famille, riche et instruite, faisait partie de l'aristocratie juive. Son père était banquier et président de la communauté
juive. Sa première langue fut le polonais, mais il connaissait vingt langues, y compris le Yiddish, l'hébreu biblique et moderne, le français et l'allemand et il était célèbre pour être capable
de donner des conférences de haut niveau en cinq langues sans lire de notes.
Baron reçut l'ordination rabbinique au Séminaire théologique juif de Vienne (Autriche) en 1920 et passa trois doctorats à l'université de Vienne en 1923. Il commença à enseigner à l'École normale
de Vienne en 1926, mais le rabbin Stephen S. Wise de New York le convainquit d'aller à New York pour enseigner au Jewish Institute of Religion. On considère sa nomination comme professeur
d'histoire, de littérature et d'institutions juives à l'université de Columbia en 1929 comme le début de l'étude savante de l'histoire juive dans une université américaine.
Selon Yosef Hayim Yerushalmi, Baron « était sans aucun doute le plus grand historien juif du XXe siècle. » Il s'opposait à la conception larmoyante de l'histoire juive, en disant que si la
souffrance fait bien partie du destin des juifs, on y trouve aussi bien souvent de la joie en attendant l'ultime rédemption. Il s'efforçait aussi d'intégrer la dimension religieuse de l'histoire
juive dans une peinture complète de la vie juive et d'intégrer l'histoire des juifs dans l'histoire plus vaste des époques et des sociétés où ils vivaient. Le 24 avril 1961, le professeur Baron
témoigna au procès d'Adolf Eichmann à Jérusalem. Il expliqua le contexte historique du génocide nazi. Sur 16 000
Juifs avant la guerre, Tarnow, après Hitler, n'en comptait plus que 20. Il y avait perdu ses parents et une sœur.