Pierre Jacques Antoine Béchamp, né le 15 octobre 1816 à Bassing (Moselle) et mort le 15 avril 1908 à Paris, était docteur en sciences, en médecine et en chimie et diplômé en pharmacie. Il est
l'auteur d'une théorie sur les « microzymas » (terme précurseur pour microbe). À la suite de travaux expérimentaux et d'observations, il revendique la découverte que toute cellule animale ou
végétale serait constituée de petites particules capables, sous certaines conditions, d'évoluer pour former des bactéries qui continueraient à vivre après la mort de la cellule dont elles
proviendraient. Béchamp appela ces petits éléments autonomes « microzymas ».
Ces thèses, dès l'époque de Béchamp, furent toujours très minoritaires parmi les scientifiques. Jules Tissot, professeur de physiologie générale au Muséum d'Histoire Naturelle, pensa les
confirmer par des photographies de haute précision de cellules végétales et animales. Pour Tissot comme pour Béchamp (et contrairement aux idées de la majorité des scientifiques) les organismes
vivants, quand ils se dérèglent, produiraient eux-mêmes bactéries pathogènes et virus. En l'état actuel de la recherche, les tenants de cette thèse se trouvent chez un certain nombre de
thérapeutes des médecines parallèles comme Hulda Regehr Clark et Tamara Lebedewa. Le zoologue et entomologue allemand Günther Enderlein (1872-1968) se fonda également sur les travaux de Béchamp
quand il introduisit l'hypothèse d'un pléomorphisme des bactéries.
Béchamp fut contemporain de Louis Pasteur qu'il accuse d'avoir repris ses propres théories en dénaturant leur sens profond et d'avoir ainsi orienté la médecine dans une forme d'impasse. Il ne
craint pas d'affirmer en réponse à un collègue, le docteur Vitteaut : « Je suis le précurseur de Pasteur, exactement comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur heureux et insolent
qui le nargue et le calomnie. » Antoine Béchamp est né en Lorraine d’un père meunier. Alors qu’Antoine est âgé de onze ans, un oncle maternel, consul à Bucarest, remarque le potentiel de l’enfant
et obtient des parents que leur fils l’accompagne à Bucarest pour y faire ses premières études qu’il fera en roumain et en utilisant l’alphabet cyrillique. Au décès de son oncle en 1834, il
retourne en France avec le titre de maître en pharmacie acquis chez Maüsel. Il doit réapprendre sa langue maternelle ainsi que l’alphabet latin tout en travaillant dans une pharmacie de
Benfeld.
Il s’inscrit à l’École supérieure de pharmacie de Strasbourg, ville où il ouvre une officine en 1843. Il se marie, après sept ans de fiançailles, avec Mlle Clémentine Mertian, fille d’un
négociant de tabac et de betterave. Peu après son mariage il retourne à Strasbourg. Agrégé en 1851 de l’École de Stasbourg, il y enseigne la chimie, la physique et la toxicologie jusqu’en 1856
date à laquelle il est nommé professeur de chimie médicale et de pharmacie à la faculté de Médecine de Montpellier. Il y enseignera pendant vingt ans tout en poursuivant des recherches sur la
pébrine, la fermentation du vin et la transformation des sucres par les moisissures. Son fils aîné, Joseph, prend part à ses travaux.
En 1876, Antoine Béchamp devient le premier doyen de la faculté libre de médecine de Lille (Histoire de la faculté libre de médecine de Lille), où ses travaux rencontrent l’hostilité des
autorités ecclésiastiques. À la suite des démêlés qui l’opposent à Louis Pasteur à partir de 1881, il doit quitter son poste en 1888. Son fils fit de même. Il achète alors une pharmacie au Havre,
ville d’origine de la femme de Joseph. Ce dernier décédé, Béchamp gagne Paris où il continue ses expériences dans un laboratoire de la Sorbonne mis à sa disposition par un de ses amis, Charles
Friedel. Il y travaillera jusqu’en 1899. Il meurt le 15 avril 1908 à Paris.
Un médecin américain, Montague Leverson, qui avait rencontré Béchamp – et assisté à ses funérailles – en fut le premier traducteur en anglais : en 1912 il fit paraître à Londres The Blood and its
Third Anatomical Element. Avec Leverson, Ethel Douglas Hume fit paraître en 1923 à Londres Béchamp or Pasteur ? Le 18 septembre 1827 le Pr Guermonprez inaugure une statue de Béchamp à Bassing. Le
Centre international de recherches Antoine Béchamp (CIRAB) assure le suivi de son œuvre pour les générations futures.