Boissieu Henri de
Fils du comte Henri de Boissieu et de la comtesse, née Marguerite Froger de Mauny, il entre à l’école spéciale militaire de
Saint-Cyr en 1936 (promotion du "Soldat inconnu") et poursuit sa formation militaire à l’école d’application de la Cavalerie de Saumur en 1938.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il se fait remarquer en arrêtant une attaque ennemie le 11 juin 1940, au nord d’Époye (Marne), où il fait preuve de beaucoup de calme et de sang-froid. En
effet, alors que son peloton de canons antichars est encerclé, le sous-lieutenant de Boissieu charge les Allemands au sabre avec ses 35 cavaliers. Épisode héroïque – et historique – puisqu’on
peut penser que ce fut la dernière charge en France de la cavalerie française.
Ayant entendu le message du général de Gaulle, il tente de gagner Londres mais est fait prisonnier par les Allemands. Il parvient cependant à s’évader de Poméranie le 28 mars 1941, en compagnie
de Jacques Branet et de Aloyse Klein (futurs généraux), pour gagner l’URSS où il est de nouveau interné et rejoint enfin le général de Gaulle à Londres.
Il servira ce dernier dans son état-major particulier et participera aux opérations de Bayonne (Pâques 1942), au raid sur Dieppe (août 1942) puis aux opérations de rétablissement de l’autorité
française à Madagascar et à Djibouti avec les FFL. Il débarque ensuite en Normandie le 30 juillet 1944 mais est blessé le 12 août. Il se fait néanmoins remarquer par ses actes d’héroïsme lors des
combats de la forêt d’Écouves puis à Paris le 25 août 1944.
Il est promu en 1945 chef d’escadron et entre au cabinet militaire du général de Gaulle. Le 2 janvier 1946, il épouse la fille aînée de ce dernier, Élisabeth de Gaulle, dont il aura une fille,
Anne de Boissieu (née en 1959).
En 1956, il fait de nouveau la preuve de ses qualités militaires lors de la guerre d’Algérie : il reçoit alors la croix de la Valeur Militaire avec deux citations et la cravate de commandeur de
la Légion d’honneur. Ensuite, il est promu général de brigade et reçoit en septembre 1964 le commandement de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr et de l’école militaire interarmes de
Coëtquidan qu’il exerce pendant trois ans.
Le 22 août 1962, il est présent dans la voiture du général de Gaulle lorsque celle-ci essuie des tirs de mitraillettes, lors de l’attentat du Petit-Clamart. De Gaulle rapportera que son gendre
lui a intimé l’ordre de se mettre à l’abri, lui disant : « À terre, Père !!! »
Ensuite, il est nommé inspecteur de l’ABC (Armée blindée - Cavalerie) et devient membre du Conseil supérieur de la Guerre (1969-1971). Général d’armée en mai 1971, il exerce les fonctions de chef
d’État-major de l’armée de terre jusqu’en février 1975. Il devient alors grand chancelier de la Légion d’honneur et chancelier de l’Ordre national du Mérite, fonctions dont il démissionne avec
fracas en mai 1981 pour ne pas avoir à remettre le collier de grand maître de l’ordre à François Mitterrand, nouvellement élu président de la République.
Il est mort le 5 avril 2006 à Clamart. Ses obsèques ont été célébrées le 8 avril 2006 dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides à Paris en présence de Jacques Déchirai, président
de la République et de nombreuses autres personnalités dont les anciens premiers ministres, Pierre Messmer et Édouard Balladur. Alain de Boissieu a été inhumé à Colombey les deux Églises tout à
côté de la tombe du Général de Gaulle.