Bourbon-Parme Élie de

Publié le par Roger Cousin

Bourbon-Parme Élie deÉlie de Bourbon, « duc de Parme, de Plaisance et de Guastalla », est né à Biarritz, en France, le 23 juillet 1880 et est décédé à Friedberg, en Autriche, le 27 juin 1959. Il est chef de la Maison de Parme de 1950 à 1959 après en avoir été le représentant pour ses deux frères aînés handicapés de 1907 à 1950.

Le prince Élie est le quatrième fils du duc Robert Ier de Parme (1848-1907) et de sa première épouse la princesse Pia des Deux-Siciles (1849-1882). Le 25 mai 1903, le prince Élie de Bourbon épouse à Vienne, en Autriche, l'archiduchesse Marie-Anne d'Autriche (1882-1940), elle-même fille de l'archiduc Frédéric, duc de Teschen (1856-1936) et de son épouse la princesse Isabelle de Croÿ (1856-1931).




De l'union d'Élie et de Marie-Anne, naissent huit enfants :

  • Élisabeth de Bourbon (1904-1983), princesse de Parme, qui meurt célibataire ;
  • Charles Louis de Bourbon (1905-1912), prince de Parme, qui meurt de poliomyélite ;
  • Marie-Françoise de Bourbon (1906-1994), princesse de Parme, qui meurt célibataire ;
  • Robert II de Bourbon-Parme (1909-1974), « duc de Parme et de Plaisance », qui meurt célibataire ;
  • François Alphonse de Bourbon (1913-1939), prince de Parme, qui meurt célibataire ;
  • Jeanne Isabelle de Bourbon (1916-1949), princesse de Parme, qui meurt célibataire après avoir été tuée d'un coup de feu tiré accidentellement ;
  • Alice Marie de Bourbon (1917), princesse de Parme, qui épouse en 1936 le prince Alphonse de Bourbon-Siciles (1901-1964), duc de Calabre ;
  • Marie-Christine de Bourbon (1925-2009), princesse de Parme, qui meurt célibataire.


Fils cadet de Robert Ier de Parme, dernier souverain du duché de Parme, et de sa première épouse, la princesse Pia des Deux-Sicile, le prince Élie a la chance d'être l'un des rares enfants du couple à n'être atteint d'aucun handicap mental. En dépit de la déposition de Robert Ier en 1860, les Bourbon-Parme jouissent d'une fortune considérable et Élie passe une jeunesse heureuse, entre les châteaux de Schwarzau am Steinfeld, en Autriche et de Chambord, en France, et la Villa Pianore, en Italie. En 1907, le duc Robert Ier de Parme s'éteint et son fils aîné Henri lui succède à la tête de la Maison de Parme. Cependant, Henri et cinq de ses frères et sœurs sont mentalement handicapés et la justice autrichienne déclare Élie tuteur de sa famille.

Quelques mois plus tard, le prince est fait chevalier de la Toison d'Or par l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche, ce qui équivaut à une reconnaissance de son statut de chef des Bourbon-Parme. En 1910, Élie parvient à un accord avec ses demi-frères et sœurs, nés du mariage de Robert Ier avec l'infante Antonia de Portugal, à propos de la répartition de l'héritage familial. Il reçoit ainsi la moitié des possessions de son père, afin de pouvoir assurer son rang de chef de famille. Frère de l'impératrice Zita d'Autriche, Élie choisit le camp des puissances centrales et sert dans l'armée austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale. En représailles, la France lui confisque ses propriétés en 1915 et le château de Chambord est placé sous séquestres1. La liquidation des biens du prince commence en 1919 en application des traités de Saint-Germain-en-Laye.

C'est alors que deux des demi-frères d'Élie, les princes Sixte et François-Xavier de Parme, décident de le poursuivre afin de réclamer une plus grande part de leur héritage devant la justice française. Ayant combattu dans l'armée belge pendant la Guerre, ils espèrent pouvoir aller outre les décrets de confiscation touchant les citoyens des pays de la Triple Alliance. Ils déclarent par ailleurs que l'accord qu'ils ont signé en 1910 avec leur aîné va à l'encontre du droit français qui établit l'égalité entre tous les enfants d'une même fratrie. En 1925, la justice française reconnaît aux princes Sixte et François-Xavier une plus grande part de leur héritage. Cependant, un jugement en appel casse cette décision en 1928. En 1932, la Cour de cassation valide cette dernière décision en établissant la légalité de l'accord de 19102. Mais la confiscation de Chambord est également reconnue3 et le prince Élie se voit obligé de vendre à la France le château pour la somme de onze millions de francs or.

En 1939, le duc Henri de Parme meurt et son frère cadet Joseph lui succède comme aîné des Bourbon-Parme. Mais, le prince est lui-aussi mentalement handicapé et Élie continue à représenter sa Maison. En 1950, c'est au tour de Joseph de trouver la mort. Le prince Élie est désormais nominalement « duc de Parme, de Plaisance et de Guastalla ». En 1959, Élie s'éteint dans la ville de Friedberg, en Styrie. Il est alors enterré aux côtés de son épouse, Marie-Anne de Teschen, dans le village de Mönichkirchen.

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