Clamamus Jean-Marie
Jean-Marie Clamamus, né le 27 juillet 1879 à Saint-Léger-des-Vignes (Nièvre) et mort le 15 février 1973 à Paris, est un homme
politique français. Issu d'une famille modeste, Jean-Marie Clamamus fait des études de droit commercial qui lui permettent de devenir comptable, puis directeur commercial et expert-comptable. Il
milite activement à la Section française de l'Internationale ouvrière dès sa fondation en 1905, et contribue notamment à l'implantation du nouveau parti socialiste unifié dans les banlieues de
Paris. Candidat aux élections municipales de 1919 à Bobigny sur la liste socialiste, il devient maire de cette ville après que la liste a été intégralement élue. Il conservera ce mandat jusqu'en
1944, avec une interruption entre 1939 et 1941.
En 1920, lors du Congrès de Tours, Jean-Marie Clamamus est de ceux qui choisissent de fonder le Parti communiste français. En 1924, il est tête de liste du Bloc ouvrier et paysan, émanation
électorale de la SFIC, dans la 4e circonscription de la Seine. Élu, il sera systématiquement réélu jusqu'en 1936. À la Chambre des députés, il se montre un député très actif, intervenant sur des
questions sociales comme le logement, mais aussi sur d'autres sujets tels que la condition féminine ou l'éducation sexuelle. En tant que maire de Bobigny, il engage une politique très
volontariste de résorption de l'habitat insalubre. L'exemple de cette réussite est le Nouveau Village, doté en 1921 du gaz et en 1926 de l'éclairage électrique. Sa gestion de la ville sera source
de quelques tensions avec la direction du Parti qui lui reproche son indépendance et son autoritarisme1.
Candidat aux élections sénatoriales de 1935, il est battu mais prend sa revanche quelques mois plus tard en profitant du départ de Pierre Laval qui choisit d'être sénateur du Puy-de-Dôme plutôt
que de la Seine (il avait été élu dans les deux départements simultanément). Il bat André Grisoni, candidat radical indépendant lors de l'élection sénatoriale partielle organisée quelques
semaines plus tard et se démet de son mandat de député.
En 1939, il rompt avec le PCF et rejoint les députés fondateurs de l'Union populaire française dans leur opposition au Pacte germano-soviétique, ce qui lui vaut de perdre sa mairie. Le 10 juillet
1940, il vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il retrouve sa mairie de Bobigny
en 1941, d'abord comme président de la délégation spéciale, puis comme maire. Parallèlement, il fait partie de la mouvance d'anciens communistes animée par Marcel Gitton qui choisit de collaborer avec le nouveau régime en créant le Parti ouvrier et paysan français.
Le 28 avril 1942, il est victime à son domicile d'une tentative d'attentat perpétrée par le groupe Valmy, spécialisé dans la liquidation des « traitres » au parti communiste. Son fils est
grièvement blessé. Deux autres tentatives, les 17 avril et 20 mai 1943, ne seront pas davantage couronnées de succès. Puis, dans la nuit du 12 août 1944, son garage est dynamité. Finalement, un
commando FTP tente de l'interpeller chez lui le 26 août 1944. Alors qu'il est caché dans la cave, ils emmènent sa femme et son fils, entre-temps devenu milicien et compromis dans un trafic de
cartes d'alimentation ; il sera fusillé sommairement dans un verger du chemin de Groslay à Bobigny.
Pour ces différentes raisons, Jean-Marie Clamamus est détenu pendant quelques mois à la Libération, puis déclaré inéligible et condamné à dix ans de dégradation nationale en 1948. En dépit d'une
mesure d'amnistie ultérieure, il ne reprend pas d'activité politique, écrit quelque temps pour le journal d'extrême-droite Rivarol et décède en 1973.