Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Ce qu'on entend par « coup d'État de Skhirat » est en fait la première tentative de coup d'État militaire contre le régime de Hassan II, alors roi du Maroc, la seconde ayant été le « coup d'État des aviateurs ».
Ce putsch avorté a eu lieu le 10 juillet 1971 dans le palais royal situé dans la petite localité de Skhirat, Hassan II fêtant son 42e anniversaire dans cette résidence d'été qui accueillait pour l'occasion un millier d'hôtes venus du monde entier, répartis entre les différents pavillons et les tentes caïdales. Cette tentative de coup d'État fut menée par le général Mohamed Medbouh, instigateur devant dégarnir la garde du palais, et le lieutenant-colonel M'hamed Ababou, chargés d'investir avec leurs troupes le palais et de s’emparer des points stratégiques de Rabat, ainsi que le colonel Chelouati (intime du général Oufkir, au rôle trouble), auquel revenait, avec ses compagnons de l’état-major, de rallier l’ensemble de l’armée, de contrôler le pays et de coordonner l'intervention tout comme les communiqués à la radio. L'opération mobilisa 1 400 cadets de l'École militaire des sous-officiers d'Ahermoumou.
Deux colonnes de cadets commandées par quelques dizaines d'officiers firent irruption à 14 h 08 en plein déjeuner et tirèrent sur la foule des invités. Cette véritable tuerie fit une centaine de tués et environ 200 blessés parmi les invités du roi. Hassan II sauva sa vie en se cachant plusieurs heures dans un « dressing-room » jouxtant la salle du trône et protégées par sa garde personnelle. Medbouh voulut négocier, en vain et le coup d'État avorta quand des unités fidèles furent alertées.
Une centaine de victimes ont trouvé la mort lors de cette tentative de coup d'État, dont huit Français, un Belge et un Espagnol. Parmi elles :
Parmi les cadets, près de 200 furent pris dans les tirs croisés de leurs camarades et une centaine furent abattus lors de la tentative de putsch ; 74 officiers et sous-officiers furent condamnés à des peines allant de un an de prison à la perpétuité en février 1972 ; 10 officiers supérieurs (dont quatre généraux) furent exécutés. L'ensemble des cadets fut radié du corps militaire marocain.
Jusqu'en 1991, les autorités marocaines ont nié l'existence du bagne de Tazmamart. Sur les 58 officiers incarcérés, seulement 28 ont survécu aux conditions inhumaines du bagne.