Croiza Claire

Claire Croiza (14 septembre 1882 - 26 mai 1946) est une cantatrice mezzo-soprano française. Elle fut également un professeur de chant influent. Née Claire O'Connolly à Paris, elle est la fille d'un colonel américain, Jonh-Townsen O'Connolly, expatrié d'origine irlandaise, et d'Anne Maria Annette Cornaglia. Enfant, elle excellait au piano et au chant. Elle reçut d'abord un enseignement en privé puis du ténor polonais Jean de Reszke pour des cours plus approfondis.

Claire Croiza donna naissance, le 26 avril 1926, à son fils Jean-Claude, fruit de sa liaison avec le compositeur Arthur Honegger. Honegger était alors amoureux de la cantatrice, mais ils ne se marièrent pas. Claire Croiza décéda à Paris à l'âge de 64 ans. Claire Croiza tint son premier rôle à Nancy en 1905 dans l'opéra Messaline d'Isidore de Lara. En 1906 elle fit sa première apparition au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, le 7 mars 1910, comme Dalila dans Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns, commençant une longue association avec le théâtre dans les rôles de Dido dans Les Troyens (Berlioz), Clytemnestre (Elektra), Erda, Carmen, Léonor (La favorite), Charlotte (Werther), et Pénélope. Ce fut encore comme Dalila qu'elle fit ses débuts en 1908 à l'Opéra national de Paris.

Quoique bien établie professionnellement comme chanteuse d'opéra, elle poursuivit sa carrière comme chanteuse de récitals et tout particulièrement de mélodies françaises. Elle devint même l'une des grandes interprètes de la mélodie française. Claire Croiza possédait une très grande maîtrise de la langue française, sa prononciation, claire et naturelle, ne sacrifiait en rien la beauté et le flux de ses prestations. Pour cette raison, plusieurs de ses contemporains la choisirent pour l'interprétation de leur œuvres vocales. Par exemple : Debussy, Ravel (dans Shéhérazade), Poulenc, Roussel et Honegger et des poètes comme Paul Valéry et Paul Claudel.

A partir de 1922, elle fut professeur d'interprétation à l'École Normale de Musique de Paris. Claire Croiza fit de nombreuses tournées à l'étranger avec de fréquents passages à Londres où elle était très bien reçue. Elle crée en 1915 le Jardin clos de Fauré puis en 1924, Le Miroir de Jésus d'André Caplet. À New-York, interprète de Pâques d'Honegger et de la Chanson de Ronsard en 1924, elle tisse des relations privilégiées avec Honnegger qui lui dédiera Judith. Après 1934, elle enseigne au Conservatoire de Paris. Excellente pédagogue, elle eut notamment comme élèves Janine Micheau, Suzanne Juyol, Yoshiko Furusawa, Betty Bannermanet et les barytons Camille Maurane, Jacques Jansen et Gérard Souzay.