Diaz Porfirio
José de la Cruz Porfirio Díaz Mori (15 septembre 1830 - 2 juillet 1915) est un politicien et militaire mexicain. Il dirigea le Mexique de 1876 à 1911, ne cédant la présidence du
pays, durant cette période, que quelques mois à Juan N. Méndez entre 1876 et 1877, puis quatre années à Manuel González de 1880 à 1884.
Porfirio Diaz est né dans la ville d'Oaxaca, le fils de José Faustino Díaz, créole et de María Petrona Mori, d'ascendance espagnole et mixtèque. Après avoir étudié les arts et les sciences en
1849, il étudie le droit jusqu’en 1854 mais ne sera pas diplômé. Son professeur fut Benito Juárez. Le général Díaz lutta aux côtés de ce dernier lors de l'intervention française.
Il participa notamment à la défense de Puebla par le général Ignacio Zaragoza le 5 mai 1862. Il fut un héros de la guerre contre les Français. Opposé à l’empire, il prend la tête de troupes afin
de reprendre la ville de Mexico aux partisans de Maximilien de Habsbourg le 2 avril 1867. Avec ce prestige, il rentre en rébellion contre Benito Juárez le 8 novembre et contre Sebastián Lerdo de
Tejada le 10 janvier 1876. Il prend finalement Mexico le 21 novembre.
Réputé pour son intégrité, son courage et son patriotisme, il accède à la présidence le 5 mai 1876. L’année suivante, un amendement à la Constitution de 1857 avait interdit la réélection du
président directement après un premier mandat. Cependant, en 1887, un autre amendement autorisait Díaz d’avoir un second mandat ; et en 1890, un troisième rendit la réélection indéfinie. Bien que
les formes légales aient été respectées, le gouvernement de Díaz fut une dictature.
Il est cependant important de souligner les avancées dans l'industrialisation, dans les infrastructures ferroviaires et portuaires, dans les constructions de routes, dans l'ouverture du pays au
reste du monde. Il est l'auteur de la phrase: Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des États-Unis .
Porfirio Diaz était aussi franc-maçon. Entre 1890 et 1901, il réussit à unifier différentes obédiences, dans certains cas par la force. Il fut le Grand Maître de la loge "La Gran Dieta Simbólica"
jusqu'en 1901, date de sa dissolution. Porfirio Díaz au pouvoir depuis une trentaine d'années voulait à nouveau se représenter à l’élection présidentielle de 1910, mais Francisco Madero annonça
aussi sa candidature.
Díaz fit emprisonner Madero puis le relâcha. Les autorités déclarèrent que Díaz avait gagné les élections haut la main et que Madero n'avait recueilli que quelques centaines de voix à travers
tout le pays. De nombreuses personnes estimèrent qu'il y avait eu une fraude flagrante lors les élections et se rebellèrent. Ainsi commença la guerre civile mexicaine, aussi appelée Révolution
mexicaine.
Après la prise de Ciudad Juárez en 1911 par les troupes de Francisco Villa, Díaz, qui voulait éviter à son pays une guerre civile, partit en exil en direction de l'Espagne. Il séjourna en Suisse
à Interlaken pour y suivre une cure et il y étudia le système de mobilisation des troupes helvétiques. Peu après, il se fixa à Paris. Il se rendit ensuite l'Allemagne où il fut reçu avec de
grands honneurs militaires par Guillaume II, il visita aussi l'Égypte et l'Italie. Il mourut le 2 juillet 1915 à Paris, où il fut enterré au cimetière de Montparnasse.
Léon Tolstoi le qualifia de « miracle de la nature ». Les dernières années du gouvernement de Benito Juárez furent très critiquées par les différentes factions au sein des libéraux. À la mort de
Juárez, Sebastián Lerdo de Tejada occupa la présidence et inscrivit dans la constitution les réformes promulguées pendant la période 1855-1856. Quand Sebastián Lerdo de Tejada tenta de se faire
réélire, les partisans de Porfirio Díaz lancèrent une insurrection et prirent le pouvoir alors même que la loi présidentielle aurait dû désigner José María Iglesias. Díaz devint président du
Mexique en 1876, début du régime connu au Mexique sous le nom de Porfiriato et qui allait durer jusqu'en 1910.
La présidence de Díaz fut interrompue pendant 4 années sous le gouvernement de Manuel González, son ami et évidemment soumis à son autorité. Pendant cette période les lois de réforme (en
particulier la loi Lerdo) servirent de cadre pour favoriser la concentration des terres aux mains d'une minorité de propriétaires terriens. Les paysans étaient contraints à un travail pénible et
mal rémunéré dans les haciendas et certains groupes indigènes se montrèrent particulièrement rebelles et imperméables à la modernité, à leur spoliation de leurs terres et aux changements, comme
les yaquis qui avaient auparavant fait cause commune avec l'empire de Maximilien ignorant tout de l'existence d'une nation mexicaine ou les mayas dont les meneurs les plus actifs furent
contraints aux travaux forcés dans des lieux comme Valle Nacional, la Vallée du Río Yaqui ou le Yucatán.
Afin de gouverner, Díaz s’était entouré d’une véritable bureaucratie : les Científicos. Ce groupe est formé par les hommes d'affaires et les intellectuels de l'époque, inspiré par Auguste Comte.
Le chef de ce groupe est le ministre des Finances, José Yves Limantour. Ceux-ci contrôlent la quasi-totalité de l'économie, des finances et de l'enseignement tandis que Díaz s’occupe des affaires
politiques et militaires.
Dans la même période, le Mexique s'ouvre à l'extérieur. Les investissements américains et européens sont arrivés; aussi, la diplomatie mexicaine a établi des relations avec des pays asiatiques
comme la Chine, le Japon et la Perse. Au cours du Porfiriato, pour pallier le manque de capitaux mexicains (nombre de capitalistes mexicains qui n'étaient pas propriétaires terriens et qui
vivaient à l'étranger sans participer à la vie politique préféraient investir leur argent en Europe ou aux États-Unis) l'investissement étranger fut favorisé. José Yves Limantour, Mexicain
d'origine française, fut placé à la tête de ce plan de développement économique. La plus grande partie des investissements furent d'origine américaine, suivi par les Anglais, les Français, les
Allemands et les Espagnols (mines, pétrole, chemins de fers, textile, plantations, industrie etc.).
Le pays connut une période de grande prospérité et de tranquillité (grâce à l'autoritarisme de son régime), mais les fruits de cette croissance étaient confisqués par une minorité alors que la majeure partie de la population n'en profitait pas. Lors du fameux entretien Díaz— Creelman, le Président estima que le Mexique était prêt pour la démocratie. Ses opposants feignirent de le croire et se présentèrent aux élections de 1910. Ces élections furent gagnées par Francisco Madero. Díaz ne reconnut pas le résultat des élections ce qui marqua le début de la Révolution mexicaine.