Fesca Max
Max Fesca (31 mars 1846 – 31 octobre 1917) est un agronome allemand qui fut conseiller étranger au Japon pendant l'ère Meiji. Fils d'un chef de bureau de poste, Fesca voit le jour à Slodin dans
la Province de Brandebourg en Prusse1. En 1868, il commença à étudier l'agronomie à l'université Martin-Luther de Halle-Wittenberg, puis à l'université de Göttingen en 1873. Sa thèse sur
l'agrochimie fut basée sur la composition physique des restes de tabac. Il fut ensuite pendant trois semaines l'assistant d'un professeur à l'université de Halle-Wittenberg. À la fin de l'année
1874, il retourna à Göttingen et se qualifia sur les sciences du sol. En 1875, il fit des recherches en Angleterre et en Écosse, et publia un livre à son retour, Pendant l'été 1882, Fesca fut
maître de conférences à l'institut agricole de l'université de Göttingen.
Cependant, fin 1882, Fesca fut invité par le gouvernement japonais à venir diriger la division d'agronomie de l'institut de recherche géologiques du ministère de l'Agriculture à Tokyo dans le but
d'améliorer les techniques et la productivité de l'agriculture japonaise. Il enseigna également à l'École agricole de Komaba (qui fit plus tard partie de l'université impériale de Tokyo) dans le
quartier de Meguro. Fesca estimait que la faible productivité des agriculteurs japonais comparée à leurs homologues allemands n'étaient pas dû à leurs champs de petites tailles comme ce qui était
généralement suggéré, mais à la faible profondeur de leurs labours qui nécessitaient une utilisation intensive d'engrais que les agriculteurs n'avaient souvent pas les moyens de s'offrir. Une
situation aggravée par une mauvaise connaissance de la rotation des cultures, et le manque d'animaux de traits lourds capables de labourer profondément.
Fesca est aujourd'hui vu comme le "père de l'agriculture moderne au Japon" grâce à ses introductions de nouvelles machines agricoles, de nouvelles méthodes de labours plus profondes, de la
rotation des cultures, et de nouvelles semences. Durant son séjour au Japon, il fut constamment en conflit avec les Rōnō ("agriculteurs expérimentés"), un titre héréditaire accordé par le
shogunat Tokugawa aux fermiers qui avaient des compétences et des connaissances locales excellentes. Bien que ces fermiers formaient la colonne vertébrale de l'agriculture traditionnelle et que
leur savoir local était inestimable, ils insistèrent pour suivre les traditions et s'opposèrent aux nouvelles méthodes occidentales que Fesca tentait d'introduire.
Durant son séjour au Japon, Fesca fit une étude complète de l'agriculture de la province de Kai (actuelle préfecture de Yamanashi) et réalisa un certain nombre de documentations techniques sur
les terres gagnées sur la mer par assèchement dans la région du Kantō. En 1890, il publia Beiträge zur Kenntniss der japanischen Landwirtschaft, un ouvrage basé sur son expérience au Japon. Fesca
rentra en Allemagne en 1894, après avoir reçu l'ordre du Soleil levant (4e classe) et l'ordre du Trésor sacré (3e classe) de la part de l'empereur Meiji. Sur le chemin de retour vers l'Allemagne,
il visita les îles de Java, Sumatra, Malacca et de Ceylan où il examina les pratiques agricoles tropicales. De 1894 à 1895, il enseigna à l'université de Göttingen. En 1897, il accepta un poste
d'enseignant en agriculture tropicale à l'université de Berlin et durant l'hiver 1899/1900, il enseigna à l'université de Bonn.
À partir de 1901, Fesca travailla comme professeur d'agriculture tropicale à l'école coloniale allemande de Witzenhausen. Il donna des cours sur les cultures, les climats, les sols, les engrais
et l'élevage. De 1910 à 1914, il enseigna à l'institut colonial allemand d'Hambourg. Il passa la dernière année de sa vie à Wiesbaden. Fesca a publié de nombreux articles sur l'agriculture
tropicale dans la revue scientifique Tropical Plants. Il acheva un manuel en trois volumes sur la production agricole dans les régions tropicales et subtropicales, Der Pflanzenbau in den Tropen
und Subtropen, sorti juste après sa mort en 1917.