Hirobumi IIto

Publié le par Roger Cousin

Hirobumi IItoHirobumi Itō (Itō Hirobumi ?, 16 octobre 1841 - 26 octobre 1909) est un homme politique japonais. Originaire de l'ancien domaine de Chōshū (aujourd'hui préfecture de Yamaguchi), il est une des principales figures du hambatsu et l'un des neuf genrō qui gouvernent le Japon durant l'ère Meiji. Né Hayashi Risuke puis renommé en 1857 Mizui Shunsuke, issu d'une famille paysanne adoptée par des samouraïs du Suō, appauvris depuis et retournés à la terre. Son grand-père adoptif étant adopté au sein de la puissante famille Itō du domaine de Chōshū, il prend définitivement ce patronyme. Enfant très brillant, vite remarqué par les autorités du Chōshū, il intègre en 1857, sur la recommandation de Kurihara Ryōzō et malgré son bas rang social, l'école de Matsumoto, alors dirigée par Yoshida Torajirō, école dont il sort en 1859, fortement influencé par les thèses légitimistes et xénophobes de son professeur.

A l'annonce de l'exécution de son maître par les Autorités shogounales lors de la purge d'Ansei (1858-1859)), il s'engage définitivement dans la politique (1862) avec son condisciple Katsura Kogorō aux côtés des partisans du mouvement isolationniste, devenu depuis le 25 juin 1863 la doctrine impériale du Sonnō jōi, et devient un activiste du mouvement pour l'abolition du Bakufu. Patriote légitimiste convaincu, il participe tout d'abord au complot (avorté) contre le principal rival (intellectuel) de Yoshida dans le Chōshū, Nagai Uta, ainsi qu'à diverses actions violentes et spectaculaires, notamment l'incendie de la légation britannique (31 janvier) et l'agression du 10 février contre Hanawa Tadatomi. Il est ensuite missionné par le clan de Chōshū avec quatre autres intellectuels (les cinq de Chōshū) au Royaume-Uni pour y étudier les sciences et les mœurs des Européens. Les cinq du Chōshū étudièrent à l'University College de Londres (1863-1864), sous la houlette du professeur Williamson.

Tous prirent alors conscience du retard accumulé par le Japon tant au niveau politique, économique et militaire que scientifique et technologique ; Le jeune Hirobumi, autrefois adversaire acharné des Occidentaux et partisan de l'isolement du Japon, appris beaucoup à leur contact et se transforma rapidement en fervent soutien de l'établissement de relations diplomatiques et de l'ouverture générale du pays au commerce international. En 1864, Itō Hirobumi et Inoue Kaoru rentrèrent précipitamment au Japon pour convaincre le clan de ne pas attaquer l'Angleterre6 : c'est au cours des négociations avec les représentants du Royaume-Uni qu'il fit la connaissance du diplomate britannique Ernest Satow, lui-même issu de l'University College et avec lequel il resta ami.

Sa connaissance de l'Europe et son anglophilie lui ouvrent les portes de la nouvelle administration (Restauration Meiji) ; il obtient rapidement une place de conseiller en charge des affaires internationales. En 1870, il est missionné avec Yoshikawa Akimasa et Fukuchi Gen'ichirō aux États-Unis pour y étudier le système monétaire occidental ; à son retour au Japon (1871), il est appointé directeur du service des impôts et des taxes, puis est nommé vice-ministre des travaux publics. En 1871-1873, il participe, en tant que vice-ambassadeur, à la mission Iwakura aux États-Unis et en Europe. En 1873, il est nommé conseiller et ministre des Travaux publics. En 1875, il préside la 1ère Assemblée des gouverneurs préfectoraux, en tant qu'élu du Hyōgo.

Le décès de Kido Takayoshi en 1877 suivi de l'assassinat de son supérieur en 1878, le ministre de l'Intérieur Okubo Toshimichi, lui permet d'effectuer son remplacement. Dès ce moment, plus rien n'entrave son cursus honorum. Il est, jusqu'en 1888 Premier ministre du Japon, poste qu'il occupe quatre fois, notamment durant la guerre sino-japonaise. Il participe au projet de la constitution de 1889 et à la mise en place d'un parlement bicaméral. En 1889, il fonde l'un des premiers partis japonais, le Seiyūkai. Il est l'un des représentants du Japon durant la signature du traité de Shimonoseki, qui marque la fin de la guerre sino-japonaise et permet au Japon d'annexer nombre de territoires jusque là sous autorité chinoise.

Ses tentatives pour éviter la guerre avec la Russie suscitent le mécontentement des militaires. Sous leur pression, il est remercié et devint Résident général en Corée où il est assassiné par le nationaliste coréen An Jung-geun. Sa mort conduit à l'annexion totale de l'empire coréen par le Japon en 1910. Son portrait, avec barbe et moustache grisonnantes, était imprimé sur les anciens billets de banque japonais de mille yens.


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