Hutin-Desgrées Paul

Publié le par Roger Cousin

Paul Hutin-Desgrées est un journaliste, patron de presse et homme politique français, né le 21 octobre 1888 à Bovée-sur-Barboure (Meuse) et décédé le 25 mars 1975 au Rheu (Ille-et-Vilaine).

Hutin-Desgrées Paul

Issu d'une famille nombreuse d'exploitants agricoles et de fromagers meusiens, il est le fils d'Henri Hutin, directeur du périodique meusien L’Écho de l'Est et conseiller d'arrondissement. Il est le gendre depuis 1926 du fondateur de L'Ouest-Éclair, Emmanuel Desgrées du Lou, qui l'embauche en 1930 dans son quotidien. Ancien combattant de la « Grande Guerre » : réformé mais engagé volontaire dans le bataillon de chasseurs d'Emile Driant, blessé à Verdun, sergent, médaillé militaire, croix de guerre, six fois cité, notamment pour son courage lors de la bataille du Bois des Caures près de Verdun. Catholique pratiquant, il soutient des idées qui le rangent dans le camp de la « droite nationale » avant 1939, comme l'attestent ses articles dans L'Écho de l'Est, dont il est co-directeur depuis 1921, ou bien son soutien apporté à la Solidarité française en juin 1934.

Cette année-là, lors d'une élection législative partielle à Verdun, il est candidat « antiparlementaire », « républicain indépendant de redressement national et paysan ». Il est battu au second tour dans la circonscription modérée de Verdun par Gaston Thiébaut, radical-socialiste, suite à une triangulaire, au maintien de deux candidats sollicitant les mêmes voix, Hutin et le fils du précédent député, plus modéré. Paul Hutin bénéficiait pourtant de l'appui de l'Union catholique locale, du général Edouard de Castelnau de la Fédération nationale catholique, d'Henry de Kérillis, du Centre de propagande des républicains nationaux, et des Jeunesses patriotes. Il est ensuite membre du groupement local d'élus et de notables modérés, le Centre républicain meusien, et il soutient les Croix-de-feu. En 1940, à l'approche des Allemands à Rennes, il quitte son poste au journal L'Ouest-Éclair et tente, vainement, de rejoindre l'Angleterre.

Patriote plutôt que résistant, il se retire à Saint-Pabu (Côtes-du-Nord). Le 22 mars 1943, il est dénoncé aux Allemands par un agent de la Gestapo (Maurice Zeller) pour « propagande gaulliste ». Il est arrêté le 21 mai 1943 et transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Fondateur-directeur du journal Ouest-France à la Libération, il est aussi président de la caisse de retraite de la presse française de 1947 à 1965. Humaniste et pro-européen, il est député MRP du Morbihan de 1946 à 1956. Son nom reste attaché à l'abrogation, le 16 mai 1950, de la loi d'exil qui frappait les membres des familles ayant régné sur la France. Il est le père de François-Régis Hutin, PDG d’Ouest-France.

 

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