Ingold François
Fils d'un inspecteur principal des Eaux et Forêts, issu d'une vieille famille alsacienne, François Ingold est né à Nancy le 4 avril 1894. Après des études au collège de
Saint-Dié, il est mobilisé en août 1914 au 17e Régiment d'infanterie coloniale (17e RIC). Il prend part à la bataille d'Artois avec un de ses frères, engagé volontaire avec lui en 1914. En 1915,
nommé sous-officier, il rejoint le Sénégal où se recrute alors l'Armée noire réclamée par le général Mangin. De retour en France en juillet 1916 avec un détachement sénégalais, il gagne le front
de la Somme. Après un rapide passe à l'Armée d'Orient, il rejoint le centre d'aspirants de Saint-Cyr en février 1917. Sorti aspirant en juillet 1917, il combat ensuite au Chemin des Dames avec le
7e Colonial. Grièvement blessé par balle en 1918, il reçoit une citation à l'ordre de l'armée et se voit promu sous-lieutenant. Imparfaitement guéri, il trouve son unité en octobre
1918 et termine la guerre en Lorraine.
Au Maroc en 1921, François Ingold participe à la campagne du Rif avant de devenir officier de renseignement dans le Sud marocain. Etudiant en droit aux facultés d’Alger et de Nancy, il obtient
une licence en droit en 1923. Après quelques mois passés en France il repart pour le Maroc fin 1924 ; il y sert successivement à l'Etat-major des territoires du Sud, lors de la fin de la campagne
du Rif, puis à Rabat jusqu’en 1929. Capitaine, il exerce trois années de commandement au 22e Régiment d'infanterie coloniale (22e RIC) à Aix-en-Provence puis rejoint Madagascar comme adjoint au
commandant du Régiment de tirailleurs malgaches et de la région militaire du Sud. En 1935, il est affecté à la section historique de l'armée en France. Il publie alors ses deux premiers ouvrages
: Au combat avec les Troupes coloniales et Les Troupes noires au combat, ainsi que de nombreux articles dans différentes revues militaires françaises.
Désigné pour l’Afrique équatoriale française, il rejoint Brazzaville en septembre 1939 puis Fort Archambault au Tchad en janvier 1940 en qualité de commandant en second de la place et commandant
du 5e Bataillon de réservistes africains ; il joue un rôle important dans le ralliement du Tchad à la France libre, prenant au nom du général de Gaulle, le commandement de la place de Fort-Archambault, plus importante garnison en effectif de l'AEF. Pour cette
action, François Ingold est condamné à mort par contumace par le gouvernement de Vichy. Commandant du groupe de Fort-Archambault de 1940 à 1943, il est commandant militaire du Cameroun, adjoint
du général Leclerc et commandant de colonne lors de la seconde campagne du Fezzan en Libye de décembre 1942 à janvier 1943. Il est fait compagnon de la Libération le 12 janvier 1943. Le colonel
Ingold participe ensuite à la campagne de Tunisie et est de nouveau cité pour l'attaque de la ligne de Mareth. Il reçoit ses étoiles de général de brigade le 25 août 1944 et est nommé directeur
des Troupes coloniales jusqu'à sa nomination au commandement de la 2e Division coloniale en 1945.
Son fils aîné, Charles, aviateur dans la Royal Air Force, a été tué en combat aérien et son frère Maurice, résistant, est mort en déportation à Dachau. En 1947, François Ingold commande l'élément
divisionnaire d'infanterie n°1, jusqu'à son départ pour le Niger en 1948. Membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis le 29 septembre 1944, il est promu général de division en 1951 et
nommé Chancelier en février 1958. Il rédige alors et fait éditer le Mémorial des Compagnons. Appelé à siéger au Haut tribunal militaire en mai 1961, il en est douloureusement éprouvé et, en
conscience, donne sa démission du Tribunal ; ne pouvant manifester un désaccord avec le général de Gaulle tout en continuant à exercer la charge de chancelier, il demande à être relevé de cette
fonction le 31 août 1962. Il se consacre dès lors à l’écriture. François Ingold est décédé à Paris, le 19 décembre 1980. Il a été inhumé dans le caveau familial de Cernay (Haut-Rhin).