Massacre de Vinkt

Publié le par Mémoires de Guerre

Le massacre de Vinkt est un crime de guerre commis par les troupes allemandes lors de la Campagne des 18 jours en Belgique, et plus précisément lors de la Bataille de la Lys (23-28 mai 1940). 

Massacre de Vinkt
Massacre de Vinkt
Massacre de Vinkt

Les circonstances

Le 25 mai 1940, les troupes de la Wehrmacht attaquèrent Vinkt, un village situé à proximité de Gand en Flandre-Orientale et encore tenu par les Chasseurs Ardennais. Au cours du duel d’artillerie qui précéda l’attaque allemande, un premier drame survint lorsqu’un obus tomba en plein milieu d’une colonne de réfugiés, faisant 38 morts. Le 26, les Allemands avancèrent. Les Chasseurs ardennais, régiment belge d'élite dont le recrutement se faisait presque uniquement au sein des appelés d'origine ardennaise, repoussèrent plusieurs attaques, notamment de la 225e Division d'Infanterie de la Wehrmacht qui subit des pertes énormes (1 500 morts ou blessés). Les soldats allemands avaient en effet adopté la tactique de l'infiltration, ce à quoi les soldats du 1er Régiment de chasseurs ardennais avaient répliqué par la même méthode. 

Il en résulta que les Allemands subirent des tirs venus de flanc et même de l'arrière de leur première ligne, ce qui ne correspondait pas à la méthode de combat adoptée jusque-là par l'armée belge, agissant en ligne avec le souci d'éviter d'être tournée, comme, d'ailleurs, les armées française et anglaise. Or, une partie des régiments allemands venaient d'être lancés dans la bataille et leurs soldats ne pouvaient croire qu'on leur opposait leur propre tactique. Aussi, crurent-ils être attaqués par des franc-tireurs, c'est-à-dire des civils combattant en guérilla. Il en résulta des représailles sur des civils belges qui furent massacrés. C'était la répétition des massacres de civils belges, en août-septembre 1914, lors de l'invasion allemande de la Première Guerre mondiale

Les massacres

Dans le village voisin de Meigem, les Allemands enfermèrent les habitants dans l’église comme otages. Le 27 mai, alors que des dizaines de personnes y étaient encore retenues, un obus tomba sur celle-ci et tua 27 personnes: un obus tiré trop court par l’artillerie belge toucha la nef latérale droite de l'église,pour masquer cette erreur militaire,on prétendit que les Allemands avaient jetés des grenades à la main dans celle-ci. Lorsque le 377e Régiment d’Infanterie allemand entra dans Vinkt, les Allemands commencèrent à piller les maisons et à sortir les habitants, les hommes étant séparés des femmes et enfants. Les hommes furent conduits dans un pré et fusillés, il y eut quatre survivants des 38 victimes.

À un autre endroit, au lieu-dit « het Zwarte Huizeke » 12 personnes furent exécutées, à la ferme des Van der Vennet trois hommes furent fusillés, le père et le fils Vermeulent furent enlevés et fusillés au lieu-dit « Steenkiste » avec Aloïs Coene, Emiel Galle et Petrus Mestdagh. Le 28 mai, jour de la capitulation de la Belgique, des habitants furent fait prisonniers et parqués dans un pré. Neuf hommes furent fusillés, ils eurent la tâche horrible de creuser leurs tombes avant l’exécution. Durant ces journées 27 personnes périrent à cause des bombardements et 86 exécutées. Après la guerre deux officiers Allemands furent jugés, Kühner et Lohmann, la peine fut de 20 ans. Après 5 ans ils furent remis aux autorités allemandes. 

Le complexe du franc-tireur

Cette hantise allemande de se faire attaquer par des civils explique notamment les atrocités allemandes d'août 1914 au cours desquelles, rien qu'en Wallonie (notamment à Dinant où tombèrent 674 hommes femmes et enfants), plus de 15 000 maisons furent détruites et plus de 5 000 civils furent passés par les armes, sur toute l'étendue du territoire belge (particulièrement wallon du fait de l'axe de l'invasion). Des historiens, notamment allemands, ont pris note de l'apparition de ce complexe du franc-tireur, notamment au combat de Wielsbeke, mais il n'entraîna en ce lieu que des tirs qu'on appelle amis (des soldats allemands se tirèrent dessus sur la rive est de la Lys). 

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