Melnyk Andry
Andriy Melnyk, né le 12 décembre 1890 à Volia Yakubova près de Drohobytch en Galicie austro-hongroise et mort le 1er novembre 1964 à Clervaux en Luxembourg, est un homme politique et militaire, notamment membre de l'Organisation militaire ukrainienne puis de l'Organisation des nationalistes ukrainiens.
Combats pour l'indépendance
Andriy Melnyk fit ses études à l'école supérieure d'agriculture de Vienne de 1912 à 1914 mais celles-ci fut interrompues par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il se porta alors volontaire pour rejoindre la Légion ukrainienne des tirailleurs de la Sitch dans l'Armée Austro-hongroise. Il devint commandant de compagnie et participa aux batailles de Makiïvka et de Lysonia avant d'être fait prisonnier en septembre 1916 par les forces russes puis interné à Tsaritsyne et dans d'autres endroits.
En captivité, Andriy Melnyk devint un confident de Yevhen Konovalets. Fin 1917, après avoir échappé à son emprisonnement, il fut l'un des organisateurs d'un bataillon de l'unité des fusiliers de la Sitch à Kiev et y occupa plusieurs postes. À partir de janvier 1919, il fut chef d'état-major de l'Armée populaire ukrainienne. Après une courte période en tant que prisonnier de guerre polonais, il devint attaché militaire de la République populaire ukrainienne et vécu à Prague et à Vienne de 1920 à 1921. Il y terminera ses études de sylviculture. À partir de 1922, il vécut en Galicie.
Engagement nationaliste
Andriy Melnyk assuma le commandement de l'Organisation militaire ukrainienne (UVO) à partir de 1922 en Galicie, après que Yevhen Konovalets ait quitté le pays et mis en place son centre de commande depuis l'étranger. Au printemps 1924 Andriy Melnyk fut arrêté et condamné à cinq ans d'emprisonnement pour ses activités dans l'UVO. Fin 1928 il fut libéré, en partie grâce aux efforts déployé par le président en exil du Directoire de la République populaire ukrainienne Andry Livytsky. De 1933 à 1938 Andriy Melnyk fut à la tête d'une association catholique de la jeunesse ukrainienne, participa à la Société Moloda Hromada, maintint son réseau nationaliste et ses activités. Après l'assassinat de Yevhen Konovalets en 1938, Andriy Melnyk migra à l'étranger ou il fut à la tête de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN).
Sa position de responsable de l'OUN fut officiellement ratifiée en août 1939 lors de la Deuxième grande Assemblée à Rome. Mais il ne parvint pas à conserver l'allégeance de l'ensemble des membres de l'OUN. En 1940, une faction dirigée par Stepan Bandera se retira afin d'entreprendre une politique et des actions plus radicales. De cette scission émèrgèrent les Melnykistes (OUN-M) et les Banderistes (OUN-B). Dès 1941, Andriy Melnyk fut maintenu en résidence surveillée par les Allemands avant d'être emprisonné à Sachsenhausen en 1944. C'est au cours de cette période qu'Andriy Melnyk assura la coordination des activités de son UPA sur le sol ukrainien par l'intermédiaire de son adjoint Oleh Olzhych. Ensemble avec d'autres militants ukrainiens, Mykola Velychkivsky, le Métropolite Andrey Sheptytsky, Andry Livytsky, le général Mykhailo Omelianovych-Pavlenko, ils soumirent en janvier 1942 un mémorandum à Adolf Hitler en demandant la fin des destructions allemandes en Ukraine.
En 1944 les Allemands, changeant de politique vis-à-vis de l'Europe orientale face à l'avancée de l'Armée rouge, le libérèrent. Ce dernier soutint le Comité national ukrainien. Après la guerre, Andriy Melnyk travailla à la consolidation de la vie politique ukrainienne et y joua un rôle prépondérant. Il proposa en 1957 la mise en place d'un Congrès mondial ukrainien, celui-ci prit forme en 1967 avec la création du Congrès mondial ukrainien de la liberté. Andriy Melnyk fut aussi l'auteur d'articles historiques sur la lutte pour l'indépendance ukrainienne. À partir de 1945 il vécut au Luxembourg où il est enterré. Un livre commémoratif en son honneur, sous la direction de Marko Antonovytch fut publié en 1966. Une monographie sur sa vie, éditée par Zynovii Knysh, paru en 1974 et une collection de ses souvenirs parue en 1991 à Lviv.