Ordre des chevaliers de Notre-Dame

Publié le par Mémoires de Guerre

L'Ordre des Chevaliers de Notre-Dame est une association de fidèles laïcs catholique internationale fondée en 1964.

Ordre des chevaliers de Notre-Dame

D'origine française, elle est devenue internationale avant de se scinder, en mars 1989, en deux ordres distincts: le premier, l'Ordre des Chevaliers de Notre-Dame, simplement proche du monde traditionaliste; et, le second, l'Ordre des Chevaliers de Notre-Dame - Observance des saints Cœurs de Jésus et de Marie (Militia Sanctae Mariae, Observantia SS. Cordis Iesu et Mariae), réellement traditionaliste. Avec le soutien de Dom Gabriel Gontard (abbé bénédictin de l'abbaye de Saint-Wandrille en Normandie), Gérard Lafond (plus tard Dom Marie-Gérard Lafond, OSB) fonda l'Ordre des chevaliers de Notre Dame le 6 août 1945 (Les chevaliers de Notre Dame n'ont aucun rapport avec la troupe scout créé par Stéphane Vautherin). Il est fondé sur deux grandes institutions de l'Église : d'une part la chevalerie avec l'adoubement liturgique, sacramental conféré par un évêque depuis le IXe siècle, et d'autre part la profession (ou vœux) des ordres militaires ou de chevalerie, qui ont vu le jour à l'époque des croisades et ont été loués par Saint Bernard.

En 1947, Gérard Lafond fit paraître la première règle de l'ordre, empreinte de spiritualités bénédictine et montfortaine; les premiers adoubements furent conférés par Mgr Beaussart la même année. En 1948, Dom Gérard Lafond entra chez les bénédictins de l'abbaye de Saint-Wandrille et fut ordonné prêtre sept ans plus tard. À partir de 1955, l'abbaye de Saint-Wandrille accueillit les premiers chapitres généraux de l'Ordre. En 1958, l'Ordre se dota de sa règle actuelle en vingt-et-un chapitres. L'Ordre fut érigé canoniquement dans la crypte de Notre-Dame de Sous-Terre de la cathédrale de Chartres par Mgr Roger Michon (puis en Allemagne, en Suisse, au Portugal et en Espagne) le 24 décembre 1964 avec, pour témoin officiel, François-Xavier de Bourbon-Parme, Prince de Parme. Depuis, l'Ordre s'est doté d'un cérémonial qui lui est propre.

En 1966, dans le cadre des mille ans de l'abbaye bénédictine du Mont-Saint-Michel, le chapitre général de l'Ordre, qui se tint à Chartres, se conclut par un pèlerinage en l'abbatiale Saint-Michel où des chevaliers de Notre-Dame furent exceptionnellement adoubés par Mgr Roger Michon. En 1968, un groupe d'amis, dont certains membres étaient aussi chevaliers de Notre-Dame, acheta aux chanoines du Grand Saint-Bernard leur domaine de Riddes. Ceux-ci le revendirent, en 1970, à Mgr Marcel Lefebvre qui y fonda le séminaire d'Écône de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. L'Ordre a subi la crise liée à la réforme liturgique de 1969 (messe de Paul VI) entraînant le départ de ceux qui restaient attachés exclusivement à la liturgie tridentine (messe dite de Pie V). En 1970, une scission traditionaliste forme la Fraternité chevaleresque et en 1989, une nouvelle scission traditionaliste forme l'Ordre des chevaliers de Notre Dame-Observance des Saints Cœurs de Jésus et Marie.

L'Ordre est formé de laïcs vivant dans le monde et les vœux prononcés sont des vœux privés (non des vœux de religion). Il a pour fin le règne social du Christ-Roi et la défense de l'Église. Il n'a aucun caractère honorifique et agit dans un esprit de service de l'Église et de la Chrétienté. Deux exemples notables: à Paris, jusqu'en 1989, les chevaliers de Notre-Dame assuraient, le Vendredi saint, le service d'ordre du chemin de croix de Montmartre; à l'automne 1988, lors de la venue du pape Jean-Paul II à Strasbourg, deux chevaliers en grande tenue figuraient dans la haie d'honneur. Aujourd'hui, fort de moins d'une centaine de membres, l'Ordre organise des retraites ou des récollections spirituelles et dispose d'une commanderie principale située à Montireau. Il milite également dans des œuvres charitables, en particulier les visites aux prisonniers. Il a pour emblème la croix patoncée d'azur (à huit pointes). Il publie un bulletin. Politiquement, l'Ordre ne prône le ralliement à aucun parti politique particulier, mais est parfois proche de certains milieux d'extrême droite. Il lutte notamment pour la défense de la famille. Il est à l'origine de plusieurs organisations dont certaines s'impliquent dans le champ politique : la Fraternité catholique eurafricaine, la Fraternité Notre-Dame-de-la-Merci (qui vient en aide aux collaborateurs visés par l'épuration) ou encore la Fraternité de Saint-Benoît pour une Europe Chrétienne.

Le Canard enchaîné pense découvrir en 1989 que Paul Touvier, milicien recherché pour crime contre l'humanité, est protégé par l'Ordre des chevaliers de Notre-Dame. Avertie, la gendarmerie lance une enquête sur l'Ordre en mai 1989, réussissant à arrêter Paul Touvier qui se cachait au prieuré Saint-Joseph de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X à Nice. Ce fait n'a aucun rapport avec l'ordre. Ce que l'on peut retenir est que Jean-Pierre Lefevre, secrétaire général de la Fraternité Notre-Dame-de-la-Merci et ancien de la Division Charlemagne, soutenait l'épouse de Touvier qui avait demandé à l'association un soutien financier pour l'éducation de ses enfants. Lors de l'assemblée générale de l'Ordre en juin 1989, l'affaire est commentée ainsi : « Nous avons subi récemment des tracasseries au sujet de l'aide apportée à une famille en détresse qui nous a valu une publicité de mauvais aloi dans une certaine presse ».

Maîtres de l'Ordre

  • Dom Gérard Lafond (1945-1948)
  • Pierre Virion (1948-1955)
  • Colonel Jehan de Penfentenyo de Kervéréguin (1955-197?)
  • Jacques Pellabeuf

La Fraternité Notre-Dame de la Merci est créée en 1945 comme section hospitalière de l'Ordre par le chanoine Jean Desgranges. Destinée à venir en aide aux collaborateurs visés par l'épuration, la Fraternité cesse de fonctionner en 1958. Pierre Rimasson la réactive au lendemain de la guerre d'Algérie pour venir en aide aux membres de l'Organisation armée secrète prisonniers. François Marie Lagneau prend la tête de l'organisation en 1968 à la mort de Pierre Rimasson. La Fraternité compte alors 1 200 membres. Au cours des années 1970, perdant ses adhérents (477 en 1976), la Fraternité ouvre ses activités aux prisonniers de droit commun puis aux réfugiés d'Asie du Sud-Est et aux Maronites libanais. La Fraternité édite un bulletin, La Chaîne, depuis le 1er juillet 1964. Le rite employé est le Novus Ordo Missae mais, dans la mesure du possible, en latin et le prêtre officiant en direction du chœur à l'unisson avec les chevaliers.

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