Louis Salou, de son vrai nom Louis Vincent Goulven Salou né le 23 avril 1902 à Oissel et mort le 12 octobre 1948 à Fontenay-aux-Roses, est un acteur français. Il est né à Oissel (Seine-Maritime) quoique d'origine du nord Finistère (appelé « le Léon »), comme son nom l'indique. Avant de se lancer dans le théâtre, il a travaillé à la Poste.
Il consacre son temps libre à la poésie et publie ses poèmes dans la revue Raison d'être. Proche des surréalistes, il se lie d'amitié avec Picasso, Chagall et Max Jacob. Ce dernier le présente à Pitoëff, qui l'engage dans sa compagnie. Il apprend son métier en jouant Luigi Pirandello (Six Personnages en quête d'auteur), Jean Anouilh (Le Voyageur sans bagage) et George Bernard Shaw. En 1932, il apparaît pour la première fois à l'écran, au côté de Georges Pitoëff, dans le court-métrage La Machine à sous d'Emil-Edwin Reinert.
Louis Salou débute véritablement sa carrière cinématographique en 1941 et, en sept ans, il tourne près de quarante films. Venu du théâtre, il excelle dans l'art de la composition. Il incarne aussi bien le directeur d'opéra agacé de La Symphonie fantastique (1941) de Christian-Jaque que le chroniqueur mondain du Journal tombe à cinq heures (1942) de Georges Lacombe ou que le souffre-douleur Loysel dans Défense d'aimer (1942) de Richard Pottier. Le qualificatif d'acteur caméléon s'applique à merveille à Louis Salou. En 1943, il interprète le rôle du comte Edouard de Montray dans Les Enfants du paradis de Marcel Carné ; cette composition marque un tournant dans sa carrière.
Usant de son port altier, il fait du protecteur de Garance un homme distant et impassible en apparence. La scène sur le bord de la piscine, où Louis Salou attend son assassin, reste gravée dans les mémoires. Un des talents de l'acteur est sa capacité à charger ses personnages de vérité et d'émotion. En vieillard dans Adieu chérie (1945) de Raymond Bernard ou en jeune pion dans La Vie en rose (1947) de Jean Faurez, il parvient toujours à composer des personnages crédibles et attachants. Avec Boule de Suif (1945), Christian-Jaque lui offre le deuxième rôle qui lui vaut sa célébrité, celui de Fifi, l'officier prussien.
Louis Salou ne s'attarde cependant pas sur ce rôle et continue d'incarner des personnages toujours différents. Il interprète un avocat déchu dans Contre-enquête (1946) de Jean Faurez ou, encore dans le registre princier, Ernest IV dans La Chartreuse de Parme (1947) de Christian-Jaque. Son dernier film, Les Amants de Vérone (1948) d'André Cayatte, est un succès. Louis Salou y incarne avec talent un procureur fasciste à la voix grave, au visage ingrat et aux paupières lourdes.
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Théâtre