Seyss-Inquart Arthur
Arthur Seyß-Inquart, né le 22 juillet 1892 à Stannern (Autriche-Hongrie) et exécuté par pendaison le 16 octobre 1946 à Nuremberg (Allemagne), est un homme d'État autrichien puis allemand. Partisan du national-socialisme, il a favorisé l'Anschluss en 1938, et a été gouverneur des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a atteint le rang honorifique de SS-Gruppenführer au sein de la SS. Il a été condamné à mort au procès de Nuremberg.
Peut-être né sous le nom « Arthur Zajtich » (son père aurait changé son nom slave en « Seyss-Inquart » en 1907) à Stannern (aujourd’hui Stonařov), en Moravie, Arthur Seyß-Inquart étudie le droit à l'université de Vienne. Il s'établit comme avocat à Vienne en 1921. Il commence à militer très tôt pour l'Anschluss (« raccordement »), rattachement de l'Autriche à l'Allemagne, au nom d'une culture germanique commune. Fondateur du parti national-socialiste autrichien, entretenant des liens très étroits avec le parti allemand équivalent, il est imposé au chancelier Schuschnigg — convoqué par Hitler à Berchtesgaden — comme ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, le 15 février 1938.
Dans la logique du « protocole Hossbach », qui, dès 1937, prévoit d'instaurer la « Grande Allemagne », Hitler multiplie les pressions sur le gouvernement autrichien et obtient la démission de Schuschnigg. Seyss-Inquart, nommé immédiatement à la chancellerie, fait alors appel au Reich et, le 12 mars 1938, les troupes allemandes entrent dans Vienne, où elles reçoivent un accueil triomphal. Peu après, il est nommé gouverneur de l'Autriche (Reichstatthalter) puis, à la suite de l'invasion de la partie occidentale de la Pologne en septembre 1939, représentant du gouverneur général de Pologne, Hans Frank, à Cracovie.
Le 18 mai 1940, il est nommé commissaire du Reich dans les Pays-Bas occupés. Fidèle exécutant, il mène alors une politique combinant pillage économique, persécutions raciales et déportations, ce qui provoque des rébellions de la part des Hollandais comme l'épisode de la grève de février 1941, durement réprimée par les occupants. L'hiver 1944-45 fut l'un des plus froids aux Pays-Bas (le précédent record datait de 1864), et il se traduisit par une catastrophe humanitaire. Seyss-Inquart exigea qu'on inonde une grande partie du pays, sur quoi le Haut-commandement allié menaça, s'il mettait cet ordre à exécution, qu'il serait jugé, avec le général Blaskowitz, comme criminel de guerre.
Dans son testament politique, Hitler nomme Seyss-Inquart ministre des Affaires étrangères, et lui demande d'appliquer la politique de la terre brûlée aux Pays-Bas, mais Seyss-Inquart se garde bien d'appliquer cet ordre. Peu après le suicide d'Hitler, il tâcha de fuir les Pays-Bas à bord d'une vedette rapide pour rallier le port de guerre de Flensbourg où le gouvernement Dönitz venait de se former ; c'était peine perdue : le mauvais temps lui permit à peine de rebrousser chemin par le seul chenal maritime encore dégagé. Il fut arrêté par les forces canadiennes à La Haye quelques jours plus tard, en mai 1945.
Durant l'été 1945, Seyss-Inquart fut détenu avec d'autres dignitaires de la Wehrmacht et du IIIe Reich dans le camp de prisonnier no 32 de Mondorf-les-Bains (Luxembourg) jusqu'à son transfert à Nuremberg. Au procès de Nuremberg, où il était défendu par Gustav Steinbauer, il fut reconnu coupable des chefs d'accusation 2, 3 et 4 (« direction, déclenchement et poursuite d’une guerre d’agression », « crimes de guerre » et « crimes contre l'humanité »), et en conséquence condamné à mort par pendaison. Il fut exécuté le 16 octobre 1946 dans la prison de Nuremberg. Son cadavre fut incinéré le lendemain au crématorium de l'Ostfriedhof de Munich et ses cendres dispersées dans un bras de l'Isar.